Donc si on comprend bien : on a le droit d’insulter des millions de gens voire 1,5 milliard de personnes dans ce qu’ils ont de plus sacré dans leurs vies mais on n’a pas le droit de se moquer d’un pitre sans importance, un simple politique interchangeable ! On voit parfaitement ici les limites de l’hypocrisie démocrateuse française et ce n’est pas joli à voir, car en période de chômage aussi grave, le salarié viré n’est pas près de retrouver du travail facilement ; nous en profitons pour lui souhaiter bon courage et surtout bonne chance dans cette entreprise. Le franc-maçon très humaniste Manuel Valls, donneur de leçon professionnel vient donc de virer un père de 5 enfants pour une simple photo humoristique ! Pour ma part, ce sera B.
Son dérapage aura fini par le faire valser pour de bon. Bob Brahmi, 40 ans, a été révoqué ce mardi, à la suite d’un conseil de discipline au tribunal administratif de Versailles (Yvelines), de son poste d’agent municipal à la mairie d’Évry (Essonne).
À la mi-mai, en pleine polémique sur la Loi Travail, il avait publié sur Facebook un montage photo hostile à Manuel Valls, le Premier ministre et toujours conseiller municipal à Évry.
Le cliché reproché à l’agent municipal montrait le Premier ministre au milieu d’une route, à la manière des questions d’auto-école. A la proposition « Manuel Valls traverse devant vous », il était possible de répondre par exemple par « Je marque l’arrêt sur sa tête et je fais patiner mes pneus » ou « Je stoppe et le castre avec un coupe-ongles ». « La banalisation de la violence, quasiment un appel au meurtre ici, est inqualifiable, surtout dans le contexte actuel que vit la France », assène Francis Chouat (PS), le successeur de Manuel Valls à la tête de la mairie d’Évry.
« Ce montage avait été partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Cela n’a pas fait rire que moi. On peut considérer cela comme un humour particulier. Je m’en suis excusé plusieurs fois et encore devant le conseil de discipline », se désole Bob Brahmi, qui a annoncé son intention de faire appel.
« J’ai cinq bouches à nourrir »
Ce père de cinq enfants, déjà mis à pied quatre mois jusqu’au 13 septembre, s’était préparé à une sanction lourde mais pas à perdre son poste d’animateur, qu’il occupait depuis la fin des années 1990. « La suspension pouvait grimper jusqu’à deux ans. C’est ce qu’a suggéré mon avocat », confie-t-il. « La disproportion d’une sanction est une vue subjective. L’acte qui a été commis là est incompatible avec l’appartenance à la fonction territoriale », martèle Francis Chouat qui évoque de précédents « problèmes de comportement » de Bob Brahmi. Ce que l’intéressé dément catégoriquement.
L’agent municipal, qui a « perdu le sommeil » et dont la tension est « montée en flèche », ne se fait pas beaucoup d’illusion sur la procédure d’appel. Le conseil de discipline, composé de cinq élus, cinq représentants du personnel et présidé par un magistrat du tribunal administratif, l’a sanctionné à 6 voix contre 5. Bob Brahmi se prépare déjà « à réaliser un bilan de compétences ». « J’ai cinq bouches à nourrir. Et je ne supporte pas de ne rien faire », confie-t-il.
Le père de famille, qui va lancer une campagne participative de financement sur Internet pour payer ses […]
Julien Heyligen — Le Parisien