Il est extrêmement choquant de constater qu’il a fallu quatre ans de procédure pour enfin se décider à juger les auteurs de cette propagande islamophobe d’une stupidité rare puisqu’il s’agissait de faire croire au public qu’un bar qui sert de l’alcool et qui vend des jeux de hasard était interdit aux femmes au prétexte que il serait infiltré par des islamistes barbus ! C’est d’autant plus grave que la date du procès n’est pas encore connue et qu’il va falloir au minimum deux ans voire trois, avant qu’il ne soit jugé en appel !
C’est extrêmement insultant pour l’intelligence du téléspectateur, mais c’est malgré tout réalisé, toute honte bue, par le service public français ! C’est d’autant plus grave que le reportage a été exporté et diffusé à l’étranger.
Cette affaire nous rappelle l’article mensonger et diffamatoire du Point publié par Aziz Zemouri contre Monsieur Salim Laïbi, ce qui démontre encore une fois le manque de professionnalisme de certains journalistes, et surtout leur rôle actif dans la diffusion de fausses nouvelles en France.
Un reportage de 2016, diffusé dans le 20 Heures de David Pujadas et qui affirmait que les femmes n’étaient pas les bienvenues dans un bar de Sevran, avait créé la polémique.
Trois ans après un reportage assurant que les femmes étaient « indésirables » dans un bar de Sevran, quatre personnes dont la présidente de France Télévisions et le présentateur du journal de France 2, sont renvoyées en procès pour diffamation, selon une ordonnance rendue le 3 juin.
Amar Salhi, le patron du Jockey Club de Sevran (Seine-Saint-Denis), avait déposé plainte pour diffamation en raison de la race et de l’origine contre la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, le présentateur du journal, David Pujadas, la journaliste autrice du reportage, Caroline Sinz, et la militante Nadia Remadna, qui avait filmé en caméra cachée des clients de son établissement.
Le sujet avait été repris à l’étranger
Le 7 décembre 2016, France 2 avait diffusé au JT de 20 heures un reportage dans lequel deux militantes féministes de la Brigade des mères se rendaient en caméra cachée dans ce bar-PMU, pour dénoncer les lieux publics où les femmes seraient « indésirables ».
« Dans ce café il n’y a pas de mixité », « On est à Sevran, pas à Paris […]. Ici, c’est une mentalité différente, c’est comme au bled », leur assènent des clients. « Aller dans un bar, ici, c’est braver un interdit pour une femme », dit la voix off.
Le sujet agite très vite les réseaux sociaux, où certains érigent le lieu en symbole de la mainmise supposée des islamistes sur les banlieues. Les caméras du monde entier se succèdent devant ce café français supposément « interdit » aux femmes.
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Photo d’illustration : Paris, le 8 juin 2017. David Pujadas présente son dernier 20 Heures sur France 2. LP/Jean Nicholas Guillo
AFP
19 juin 2020