Ils se ressemblent tous, ces partis de toutes obédiences politiques et idéologiques.Tous animés par des filous, beaucoup plus occupés à soigner leur situation matérielle, à flatter leur ego et à s’enivrer de pouvoir et de puissance. Hommage à Simone Weil partie très tôt, mais qui nous a légué un ouvrage exceptionnel, une réflexion plus que jamais d’actualité sur l’inutilité des partis politiques et leur responsabilité dans les divisions sociales et les luttes de pouvoir. En plus d’être des pourvoyeurs de haine, eux qui suscitent et entretiennent les passions ! À lire ici.
FRONT NATIONAL – Un front judiciaire chasse l’autre. Après avoir bataillé tout l’été contre Jean-Marie Le Pen devant les tribunaux, le Front national est convoqué ce mercredi 9 septembre par les juges d’instruction dans l’enquête sur son financement. Une convocation au terme de laquelle le parti d’extrême droite pourrait être à son tour mis en examen en tant que personne morale pour recel de produits d’abus de biens sociaux et complicité d’escroqueries ou placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.
L’avocat et trésorier du Front national, Wallerand de Saint-Just, est arrivé ce mercredi matin au pôle financier où il représentera son parti durant l’audition.
Dans le cadre de l’information judiciaire, menée depuis début avril 2014, les juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi soupçonnent les responsables d’un micro-parti proche du FN, Jeanne, et de la société Riwal, gérée par un très proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, d’avoir mis en place un système frauduleux d’enrichissement avec de l’argent public. Ils soupçonnent aussi un financement illégal du FN par Riwal, d’où le risque de mise en examen.
Pour l’heure, la présidente du Front national, Marine Le Pen, n’est pas directement inquiétée par les investigations de la justice. Mais huit personnes (physiques ou morales) de son entourage ont déjà été mises en examen pour des motifs allant du financement illégal de parti politique jusqu’à l’escroquerie.
Point de départ de cette enquête judiciaire: des kits de campagne (tracts, affiches, sites internet…) fabriqués par Riwal et fournis par Jeanne à une grande majorité des candidats FN aux législatives de 2012.
Ces kits, au coût forfaitaire de 9000 ou de 16.000 euros, auraient été surfacturés au préjudice final de l’Etat qui rembourse les frais de campagne des candidats dépassant les 5%, selon une source proche du dossier. Le matériel, acheté par 525 des 565 candidats, leur aurait aussi été imposé comme “une contrepartie obligatoire de leur investiture”, selon cette source, ce qu’interdit le code électoral.
“C’est faux. La plupart ont choisi le kit dans un souci de facilité, mais plusieurs ont refusé et ont été investis sans difficulté”, a réagi, lors d’un point presse, Wallerand de Saint-Just, dénonçant “un acharnement” à l’approche des régionales. La justice s’interroge aussi sur des prêts consentis par Jeanne aux candidats. Présumés fictifs, ils n’auraient eu pour but que le remboursement des intérêts d’emprunt par l’Etat à hauteur de 600.000 euros, selon la source.
Une enquête fragilisée par un vide législatif
Les juges soupçonnent aussi Riwal d’avoir financé illégalement le FN. La société aurait notamment mis gratuitement à sa disposition des locaux ou des employés, accordé à Jeanne un crédit sans intérêt ayant atteint 8 millions d’euros fin 2012 et plus d’un million d’euros fin 2013, le même procédé ayant été utilisé pour le FN à hauteur de 900.000 euros fin 2013.
Mais l’enquête a été fragilisée par un vide législatif, le délit d’acceptation par un parti politique d’un financement provenant d’une personne morale n’étant plus puni par la loi, une faille qui avait échappé au législateur, au parquet de Paris et aux juges d’instruction.
“Comment le procureur de la République a-t-il pu commettre une erreur aussi grossière”, a relevé Wallerand de Saint-Just, qui a assigné l’Etat pour “cette faute inqualifiable”, réclamant 200.000 euros de dommages et intérêts.
Face à ce vide juridique, le ministère public a demandé en juin aux magistrats de mettre en examen le FN pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroqueries.Geoffroy Clavel, HuffPost /AFP