On prend cette phrase d’Aphatie à la légère mais elle est très grave car elle falsifie la réalité dans le sens le plus favorable aux politiques alors que l’on a vu de nombreux témoins parler de ce financement et que des juges ont décidé d’ouvrir une enquête tout ce qu’il y a de plus officielle. Lui nous parle de “rumeur”, de genre de gossip à la Closer alors que la situation est bien plus sérieuse et grave. Comme si c’était la première fois que des partis politiques français se faisaient financer par des valises de biftons africains… Comme si on ne savait pas que c’est le Qatar qui a financé le divorce de Sarközy sans oublier les autres affaires des diamants, des djembés emplis de billets…
Ce même journaleux incompétent qui accusait Mediapart de médiocres concernant l’affaire Cahuzac dont on sait maintenant ce qu’il en est puisqu’il a été condamné par la justice. On se demande bien ce qui peut animer et motiver un homme pareil à mentir aussi grossièrement essayant de couvrir le soleil avec sa main…
Il ne s’agirait donc que de simples “rumeurs”.
C’est en tout cas ainsi que l’éditorialiste Jean-Michel Aphatie a qualifié ce mercredi matin l’affaire du possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Sur le plateau de Franceinfo, l’éditorialiste qui recevait l’ex-ministre des affaires étrangères de Sarkozy, Bernard Kouchner, s’est fendu d’une question au détour d’un échange sur l’actualité internationale : “Vous y croyez-vous aux rumeurs de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par Kadhafi ?”
Réponse de Kouchner : “Non, je lis ce qu’on sait par bribes, des informations contradictoires sur la somme, sur les sommes éventuelles, etc. Personnellement j’y crois pas, mais je n’ai pas d’information là-dessus.” Pas de relance du journaliste.
Pourtant, les soupçons de financement libyen qui pèsent sur la campagne présidentielle de 2007 dépassent aujourd’hui le stade de la simple rumeur. C’est en tout cas ce qu’a estimé le parquet de Paris en ouvrant dès avril 2013 une information judiciaire, confiée aux juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi. “Les magistrats disposent désormais de centaines de documents : notes de services déclassifiées, interceptions téléphoniques, témoignages sous X“, rappelait Le Monde en novembre dernier qui tirait un bilan d’étape : “trois ans et demi d’investigations poussées, toujours pas l’ombre d’une preuve définitive, mais de très forts soupçons”. Derniers éléments en date ? Mediapart a publié ce mercredi le contenu des auditions de l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine entendu par les policiers les 15 et 17 novembre derniers.
Sarkozy bientôt convoqué ?
Comme nous vous l’expliquions ici, Takieddine a été mis en examen le 7 décembre suite à ses déclarations quelques semaines plus tôt à Mediapart. Il y affirmait, face caméra, avoir remis entre 2006 et 2007, quelque 5 millions d’euros en liquide en provenance de Tripoli à Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur et à son directeur de cabinet de l’époque Claude Guéant.
Comme l’écrit ce mercredi Mediapart, Takieddine a depuis confirmé ses affirmations aux policiers de l’office central de lutte contre la corruption (OCLCIFF) de Nanterre, les 15 et 17 novembre derniers. Mediapart a par ailleurs épluché les chefs de mise en examen que Takieddine s’est vu notifier par les juges le 7 décembre, et notamment celui de “complicité” de corruption et de trafic d’influence. “Cela, signifie, en droit qu’il y a par conséquent un auteur principal des mêmes faits“, note Mediapart, selon qui cet auteur principal pourrait bien être… Sarkozy lui-même. Voilà qui laisse apparemment Aphatie incrédule, lui qui en 2013 avait dénoncé sur tous les plateaux l’absence de preuves de l’enquête de Mediapart sur les comptes à l’étranger d’un certain […]
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