Deux réflexions importantes, deux conclusions à réaliser après la lecture de cet article. Premièrement : ces flics voyous, plus exactement criminels étant donné que le faux et usage de faux en écriture publique est un crime, sont protégés par leur hiérarchie autrement ils ne pourraient jamais se permettre de tels actes aussi graves. C’était exactement la même chose à la préfecture de Paris alors que cette dernière était dirigée par Didier Lallemand. D’ailleurs, malgré les accusations extrêmement graves, ces policiers incriminés sont toujours en poste dans d’autres commissariats, ils n’ont pas été sanctionnés.
Second point capital : leur stratégie d’ultra violence, de tabassage des suspects à coups de matraques, détentions arbitraires, rackets, gazages inutiles, faux et usage de faux, effraction de domicile totalement illégale… toute cette violence gratuite et chaotique ne sert strictement à rien au quotidien pour faire baisser l’insécurité, au contraire, cette dernière augmente car la police n’est plus respectée. Ça va même donner des idées de vengeance aux gens qui seront maltraités dans les locaux des commissariats ! On aimerait d’ailleurs bien savoir comment faire confiance maintenant à toutes les procédures qui ont été réalisées par ce commissariat étant donné la facilité avec laquelle des faux PV ont été créés !
Reste à savoir quelles seront les sanctions réelles lors du verdict, on imagine que ce sera extrêmement léger au regard des infractions commises par des personnes détentrices de l’autorité publique. On peut déjà faire remarquer qu’il ne s’agit pas d’une cour d’Assises, le faux et usage de faux en écriture publique ne sera donc pas sanctionné à sa juste mesure. Systématiquement, le parquet a écarté le faux en écriture publique, se rendant complice de ce crime. Il serait important et vital que des associations puissent déposer plainte en constitution de partie civile afin d’obliger la justice à instruire ce crime odieux de faux et usage de faux en écriture publique, en mode industriel, par cette brigade de criminels.
Le 4 novembre 2020, un gardien de la paix du commissariat de Pantin est entendu par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l’enquête qui vise alors la brigade territoriale de contact (BTC) Quatre-Chemins depuis huit mois.
Il se souvient de ce jour de 2018, lorsqu’il voit Raphaël I., dit « le Violent », ramener un homme qui l’a visiblement agacé : « Il l’a défoncé devant le bureau du chef de poste. L’individu était menotté, il lui a donné des coups de poing au visage, il l’a balayé, une fois au sol, il lui a donné des coups de pied dans le ventre. Il l’a violenté uniquement parce qu’il l’avait fait courir. Personne n’est intervenu. » Le policier précise : « On les appelait “les Intouchables” car ils étaient les chouchous de [l’ancien commissaire]. […] Ils se permettaient tout et n’importe quoi. Personne n’était là pour les freiner. »
Au terme de cette enquête de l’IGPN conclue en septembre 2021, et que nous révélions la semaine dernière (lire l’épisode précédent, « À Pantin, violences policières en bande organisée »), six membres de la BTC Quatre-Chemins – le brigadier-chef Christian M., le brigadier Julien S., et les gardiens de la paix Damien P., Raphaël I., Marc-Henri S. et Yazid B. – comparaîtront à partir de ce mercredi 31 mai et jusqu’au 2 juin devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Ils sont poursuivis entre autres pour des faits de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique et faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique. Plusieurs accusations portées par l’IGPN, notamment celles de détentions arbitraires et détention de stupéfiants, n’ont pas été retenues par le parquet. Aujourd’hui, tous ces fonctionnaires sont en poste dans d’autres commissariats, aucun n’a reçu de sanction disciplinaire. « Un renvoi devant un conseil de discipline pour l’un et une exclusion temporaire de fonction de trois jours pour les cinq autres ont été proposés », nous fait savoir la Préfecture de police de Paris qui précise que, plus de trois ans après, « les procédures sont actuellement en cours d’instruction ».
C’est impressionnant toutes les infractions qu’on pourrait leur coller dessus entre le gazage intempestif des jeunes, les coups de matraque, les rackets, les “mexicaines” , les violences. […] C’est tellement récurrent que je ne sais plus quoi dire.
De nouvelles pièces de l’enquête de l’IGPN obtenues par Les Jours, dont les procès-verbaux (PV) d’audition des policiers de Pantin, mettent en lumière un système bien rodé de pratiques violentes et délictuelles, voire criminelles, imposé de 2017 à 2020 par les fonctionnaires de la BTC Quatre-Chemins dans cette ville de Seine-Saint-Denis, mais également au sein de leur commissariat.
Photo d’illustration : patrouille de police /Vincent Nguyen/Riva Press
30 mai 2023