Tout Marseillais qui se respecte le sait, la ville est divisée en 2 parties, le Nord pauvre et abandonné et le Sud, bourgeois et sur-entretenu, très propre où rien ne dépasse ! Il faut savoir que la taxe d’habitation est plus élevée dans les quartiers Nord que Sud, c’est d’une injustice sans nom ! Il n’y a même pas de service de police digne de ce nom puisqu’une seule voiture de police vadrouille le week-end pour tous les 15e-16e arrondissement !
Il s’agit ici clairement d’une politique d’expropriation et de déportation des populations pauvres à la périphérie de la ville pour la remplacer par des bobos importés d’ailleurs. Cette politique est d’autant plus aisée à Marseille que la ville est totalement corrompue depuis longtemps car dirigée par la mafia et les réseaux maçonniques du BTP.
Les Marseillais de la classe moyenne se sentent de plus en plus démunis, parfois même exclus, ils se retrouvent contraints de faire leurs bagages en vue d’investir d’autres horizons plus cléments.
Marseille échappe-t-elle au contrôle de la République ? Doit-on tout détruire et tout reconstruire sur des cadavres ? Sommes-nous en marche vers des zones interdites ? Qu’en est-il de la complexité urbaine, qui exige des réponses spécifiques et ciblées ? Faut-il avoir « le bras long » dans les rouages administratifs, financiers et vis-à-vis des caïds de tout bord ?
Les Marseillais de la classe moyenne se sentent de plus en plus démunis, parfois même exclus, ils se retrouvent contraints de faire leurs bagages en vue d’investir d’autres horizons plus cléments. Ils n’arrivent pas à se projeter dans le nouveau Marseille décrit dans les plans urbains locaux et centraux. On compte déjà quelques victimes de ce mauvais sort, ils subissent et ne trouvent point d’interlocuteurs, outre le marathon administratif et judiciaire qu’ils doivent entreprendre quotidiennement dans l’espoir d’obtenir des réponses à leurs demandes.
Pourtant, le projet pour le nouveau Marseille se joue à l’échelle d’une ville dont la superficie est 2,5 fois plus grande que Paris et 5 fois plus grande que Lyon. Marseille est une capitale cosmopolite qui compte 1 million d’habitants. Ils sont français, mais on trouve aussi beaucoup de Maghrébins, de Juifs, d’Arméniens, de Kurdes, de Comoriens, de gens de l’Europe de l’est, ainsi que des Italiens, des Corses, des Espagnols, et les nouveaux réfugiés, issus généralement des anciennes colonies françaises.
Les Marseillais cohabitent ensemble, mutuellement avec respect, parfois s’invitent les uns chez les autres : sans que des problèmes communautaires ne soient signalés comparativement aux autres départements de l’hexagone. « À Marseille, on est loin de Paris et de la politique », se réjouissent, tout contents, ses riverains.« À Marseille, on est loin de Paris et de la politique »
La phocéenne demeure également l’une des régions françaises où le nombre de musulmans est conséquent, néanmoins elle demeure la terre « du vivre ensemble de toutes les religions et cultures ». Il n’y a pas d’acte terroriste aux couleurs islamistes à Marseille, même si certaines de ses cités bruitent l’insécurité au même titre que les échos qui parviennent des autres cités de par le territoire de la 5ème République. Et puis même si, comme disait Léo Ferré : « c’est à Marseille que le mistral fait les Kaïds », mais cela ne changera rien à la clémence de la grande Bleue.
Peut-être que cela paraît infondé, mais c’est une réalité ! Autorités et médias français sont d’ailleurs catégoriques et en témoignent : « la cité portuaire faisait figure d’exception et était mentionnée comme un modèle d’intégration réussie. Ces dernières années, à aucun moment, la présence d’immigrés n’a pu empêcher Marseille d’accéder au statut de ville tendance où il fait bon vivre ». Marseillaise et Olympique de Marseille (OM) coulent dans les veines des Phocéens, jaloux de leurs couleurs. Ne s’agit-il pas là l’un des fruits des « Siècles des lumières » ?
Il faut dire que même si tout cela est beau, il est néanmoins regrettable de voir ce modèle de « vivre ensemble » disparaître sur les écrans de la République, et de le voir se substituer par des tours, des centres d’affaires, des quartiers huppés, créés de toutes pièces par des multinationales et leurs bagages médiatiques. Cela reste un paradis pour les arrivistes de tous bords, qui ne connaissent que la langue de l’argent ?Le désarroi des Marseillais
Le désarroi est total pour les riverains, même la presse locale en témoigne quotidiennement. Des milliers de locataires vivent dans des « recasements provisoires » et des centaines d’immeubles sont désignés « habitats indignes », autrement dit fermés pour « mise en péril ».
Les Marseillais s’interrogent alors : quel sera notre avenir dans notre propre ville qui nous a vus naître et grandir ? Marseille n’est-elle pas fière de tous ses « chibanis » qui, corps et âmes, l’ont construite, défendue et libérée? Faut-il réveiller de leur sommeil du juste les unités de Tirailleurs algériens, de Goumiers et de Tabors marocains composant la 3è Division d’Infanterie Algérienne (D.I.A) ?
Claire Bullen, Doctorante en anthropologie sociale au « Research Institute of Cosmopolitan Cultures » explique qu’à Marseille : « Une vigoureuse politique de changement de l’image de Marseille a été mise en œuvre ces dernières années par les décideurs clés de la ville (notamment par la Ville de Marseille et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille‑Provence (CCIMP)».
Marseille changera, nous dit-on, dans le cadre du projet d’Euroméditerranée, le nouveau Marseille se verra doté « d’équipements publics (écoles, collèges, Cité internationale, Hôpital Européen, Musées tel que le MuCem…), structures commerciales (Terrasses du Port, Voûtes de la Major, Les Docks Village…), immeubles résidentiels (18 000 logements neufs et 7 000 logements réhabilités), infrastructures de transport et de stationnement, parcs et espaces publics ».
L’ambition, du projet l’Euroméditerranée, « est de créer la ville méditerranéenne et littorale de demain, durable et innovante offrant une dimension internationale à Marseille avec 30 000 habitants supplémentaires d’ici 2030 ». Mais où s’interrogent les Marseillais, si ces nouveaux habitants ne seraient pas logés dans de nouvelles zones créées et aménagées à la périphérie de la ville ?
Les enfants de la Cité phocéenne ne comprennent pas les nouvelles stratégies visant à réinventer leur ville : que deviendra-t-il de leurs biens matériels et moraux ? Sur quel espace sera-t-il construit le nouveau Marseille s’interrogent ses habitants. Doivent-ils accepter de devoir tout céder en échange de maudites sommes ? Ou d’être relogés dans des hôtels avant de se voir « interner » dans des cités plus au moins périphériques ; les propriétaires doivent-ils eux aussi, être contraints de céder leurs immeubles sous « le couperet d’une mise en péril » ?
« J’ai été évacuée de mon appartement que j’occupais depuis 29 ans déjà, un certain 14 novembre 2018. Le motif qui fut évoqué était une mise en péril de la copropriété, pourtant je n’avais reçu la notification de décision qu’un mois plus tard. Après avoir frappé en vain à toutes les portes de l’administration, pour trouver des réponses, j’avoue aujourd’hui encore, ne plus rien comprendre. Cela fait maintenant deux ans que ma fille m’héberge, et que je lutte en permanence à la recherche d’un logement », témoigne, sexagénaire, B. Houria, habitante de la rue Christophe Moncada dans le 15e arrondissement de Marseille.
Une réunion s’était bien déroulée avec « URBANIS Aménagement » en décembre 2019. Lors de cet échange, Houria allait apprendre bien des choses. Ce dernier souhaitait créer à la place, la copropriété des logements sociaux dans le cadre de la lutte contre l’habitat indigne. Il souhaitait lancer une procédure d’expropriation d’utilité publique pour les récalcitrants ».
Quant au syndic, précisait-t-il, il avait disparu depuis la mise en péril de notre copropriété tout en remettant notre dossier à un administrateur judiciaire. Pourtant, tous les manquements qui ont été constatés auparavant dans la copropriété avaient été signalés au syndic et des travaux ont même été convenus lors de notre assemblée générale du 7 août 2017.
Mais c’est contre toute attente, que début janvier de l’année dernière, Houria la sexagénaire reçoit un courrier « d’Urbanis Aménagement ». Sans hésitation elle raconte, que lui a été proposée une offre d’achat directe, de son appartement pour la modique somme de 30.000 €. Le tout était accompagné d’un courrier de décision de la Métropole d’Aix-Marseille.
« Il n’y avait pas qu’eux seulement, qui souhaitaient dans cette histoire récupérer mon appartement, car mercredi dernier, un autre organisme s’en est mêlé pour me donner aussi une offre évaluée au minimum 45.000€ », avoue B. Houria. Le cas de la sexagénaire fait, faut-il le noter, référence aux différentes victimes évoquées.
183 immeubles, soit 1352 personnes, ont été évacués à Marseille depuis l’effondrement de trois immeubles vétustes qui a fait huit morts le 5 novembre, dans un quartier populaire du centre-ville, selon un bilan publié par la mairie, le 25/11/2018. Il faut dire que deux ans après, le nombre ne pourrait être que doublé, si ce n’est multiplié.
Les voyants sont au rouge. Rien qu’au cours du précédent confinement, du février dernier, « ce sont encore 29 immeubles qui ont été évacués, autant de vies suspendues en pleine crise sanitaire mondiale. Ni les travaux d’office, ni les réhabilitations, ni les relogements suffisants n’ont été mis en œuvre. Ni les rapports d’experts, ni les chiffres actualisés, ni même la simple brochure d’information que la municipalité devait fournir n’ont été transmis aux personnes délogées et aux habitant•es », rapporte le quotidien Libération dans son édition du 20 juillet 2020.
« À ce rythme la ville de Marseille serait bientôt vidée de la moitié de ses riverains », plaisante un vieux marseillais de la rue Noailles, dans le 1er arrondissement. La problématique de la mise en péril des immeubles suscitent moult interrogations chez les propriétaires et locataires. Ils voient dans ces arrêtés plutôt une stratégie qui vise indirectement à vider les arrondissements périphériques prenant racine du 1er jusqu’au 16e arrondissement, passant par le 2e, le 3e et le 15e, soit du Vieux port jusqu’à l’Estaque.
Les riverains des arrondissements en question racontent que l’état de leurs immeubles a été laissé volontairement à l’abandon par les autorités locales, voire ces dernières s’opposent à ce que les propriétaires ou les locataires fassent des travaux de réfection.
Dans la ville Marseille, des locataires, des propriétaires ont été évacués de leur immeuble pour motifs de mise en péril et relogés dans des hôtels de fortunes, puis prennent connaissance que l’immeuble a été vendu par son propriétaire, lequel d’ailleurs n’a rarement le choix après analyse de la situation.
« On laisse la situation soit complétement pourrir et provoquer par conséquent la mise en péril des logements et des immeubles, tandis que l’objectif recherché est sans doute de délocaliser les gens », regrette avec amertume un habitant du 15e, logé depuis des mois dans un hôtel après évacuation de son logement.
On dirait qu’il y a une volonté inavouée pour refaire une ville avec des nouvelles infrastructures et des nouvelles populations, redoutent ses riverains.
« On peut rien devant l’administration et ses stratégies. J’avais mon appartement et mon restaurant dans le 15e arrondissement. Du jour ou lendemain, l’immeuble a été mis en péril. Quelques jours plus tard, je reçois un courrier. L’urbanisme a acheté mon appartement et mon restaurant pour une somme symbolique. Aucune chance pour contester la décision prise : soit tu acceptes ce qu’on te propose au moins, soit tu quittes les lieux », témoigne Nacer B, un riverain du boulevard Oddo.
Les témoignages des victimes sont les mêmes. « On débarque chez vous, on ferme votre immeuble et on évacue les locataires subitement et on les recase quelque part, et c’est au nom de la loi, et même les propriétaires n’ont pas le droit d’y accéder et n’ont plus le pouvoir d’y remédier», nous disent des riverains du côté du Boulevard de Dugommier.
Plus grave encore regrettent-ils : « nous étions même interdits d’effectuer des travaux quoique les autorités compétentes en la matière ont été saisies à temps, quant à certaines dégradations constatées et parfois même provoquées ». « Faudrait-il rire ou pleurer », se plaignent les propriétaires rencontrés.
En tout cas, les arrêtés de mise en péril pleuvent à flot à Marseille et alors que les notifications officielles sont adressées des dizaines de jours plus tard. Les Syndics, les Bureaux d’études, les Autorités administratives et sécuritaires et même les Élus du peuple semblent absents ou complices face à cette sinistre situation dont souffrent les Marseillais.Arnaque et laisser-faire
Arnaque et laisser-faire à Marseille. Des arrondissements et des quartiers démunis se plaignent de l’absence des aides consacrées à l’amélioration de l’habitat. Pourtant la loi en la matière est claire : « Ces aides concernent les travaux complets et pérennes de remise aux normes du bâtiment et du logement. Notamment, les ravalements de façade, les réfections de toiture, les cages d’escalier, les ascenseurs. On peut aussi inclure tous les travaux de sécurité, de salubrité et d’équipements, comme la remise aux normes de gaz et d’électricité, l’isolation phonique et thermique, les équipements sanitaires, l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, etc… Par ailleurs, ce sont les travaux pris en compte qui sont recevables ».
Qui sont les bénéficiaires de ces aides ? Pourquoi les nécessiteux, qui ne manquent pas de se plaindre auprès des autorités concernées, ne reçoivent jamais d’aides ? « À plusieurs reprises, j’ai demandé des aides dans le cadre des opérations d’amélioration de l’habitat, mais à ce jour je n’ai reçu aucune réponse favorable à mes doléances. L’état pourtant consacre bien un budget spécifique, dédié au logement », avoue une habitante de rue François Barbini, dans le 3e arrondissement.
Lui emboitant le pas, son amie Achkhène B. tempête et précise : « À Marseille, on peut juste constater que les arrondissements du 7e, du 8e et du 6e, sont les mieux entretenus. Ils sont pour la plupart bénéficiaires de la majorité des soutiens financiers assurant le bien-être des résidents».
Achkhène explique : « La ville de Marseille est divisée en deux côtés diamétralement opposés et sur tous les plans. Il y a le sud de la ville : on y trouve les bourgeois épaulés d’une administration très attentive et soucieuse de leurs doléances. Puis au nord de la ville, tout est totalement laissé à l’abandon, sans qu’aucunes solutions ne soient données aux problèmes des riverains ».
Effectivement, il suffit d’une virée dans les arrondissements et quartiers sud de la ville de Marseille pour mieux comprendre le mécontentement et le malaise profond des populations des quartiers Nord. Il est alors légitime, qu’elles puissent se sentir victimes d’une discrimination sans nom.
Parallèlement, on apprend aussi que certaines personnes exerçant dans des Syndics, mais aussi dans les services de l’Urbanisme, de la Métropole d’Aix-Marseille, ou de la Mairie de Marseille se retrouvent au sein de ces réseaux complices de beaucoup d’affaires frauduleuses.
Il faut se référer aux témoignages des victimes, qui déterrent beaucoup de dossiers, si longtemps jetés dans les tiroirs de l’oubli. On peut aussi identifier d’autre part, la grande riposte de l’administration locale, départementale et nationale. Ainsi, même la société d’économie mixte de la ville de Marseille, propriétaire de l’un des deux bâtiments qui s’étaient écroulés rue d’Aubagne, a été mise en examen la semaine dernière. Le motif retenu étant le suivant : « blessures involontaires et mise en danger de la vie d’autrui », c’est ce qu’a indiqué Dominique Laurens (Procureure de Marseille), le 4 novembre dernier, à l’AFP.
La mise en examen du bailleur social Marseille Habitat en ce début de mois de novembre, pour « homicides involontaires par violation délibérée d’une obligation de sécurité » dans l’enquête sur l’effondrement mortel de deux immeubles à Marseille, ne renseigne-t-elle pas sur la responsabilité des autorités locales dans ces tragiques événements ?
Sinon, comment peut-on ignorer les nombreux signalements des habitants faits sur le mauvais état des deux immeubles auprès de leurs propriétaires d’abord. Puis auprès de leurs syndics, de la mairie ou encore des experts judiciaires intervenus au cours de différentes procédures entamées.
Les Marseillais sont unanimes sur l’effondrement des deux immeubles de la rue d’Aubagne, datant du 5 novembre 2018. Cela n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase, et voir les dessous du dossier de l’habitat dans la ville de Marseille d’une part, et de l’autre il met en évidence la mauvaise gestion de cette ville durant 25 ans par le maire LR Jean-Claude Gaudin. Cela explique aussi, croit-on savoir, le basculement à gauche des électeurs de la ville de Marseille en votant et gardant beaucoup d’autres espoirs pour une écologiste, Mme Michèle Rubirola.
K.L.C
25 novembre 2020