Patrick Balkany a osé dire au juge Van Ruymbeke qu’il a été l’agent immobilier du cheikh saoudien Mohamed al-Jaber pour acheter la villa Dar Gyucy – appartenant à une société panaméenne – que son fils, pourtant, loue et habite à l’année. Ces gens n’ont vraiment aucune limite, rien ne les arrêtera, si ce n’est les menottes et les barreaux d’une cellule, et encore…
Selon le Journal du dimanche, le député (LR) de Levallois-Perret a craqué le 5 octobre dernier devant le juge Van Ruymbeke.
Les suspicions de la justice étaient fortes, les éléments matériels nombreux. Le député (LR) de Levallois-Perret Patrick Balkany aurait avoué le 5 octobre dernier, jour de sa mise en examen pour blanchiment de corruption et évasion fiscale aggravée, détenir des comptes offshore ainsi qu’être propriétaire de la villa Serena de Saint-Martin (Antilles), selon le Journal du dimanche (JDD).
Soupçonné avec son épouse Isabelle Balkany d’avoir dissimulé plusieurs luxueuses propriétés au fisc, à Saint-Martin et à Marrakech, l’élu aurait fini par reconnaître, devant le juge Van Ruymbeke, avoir eu recours à une longue pratique de comptes offshore. Un revirement complet de son système de défense.
“De l’argent de famille”
Après avoir assuré au juge ignorer tout des sociétés mises en cause, Patrick Balkany aurait craqué face à l’accumulation de preuves écrites, des papiers signés de sa main. Mais aurait minimisé sa responsabilité, évoquant “de l’argent de famille”. Selon son récit, son père Gyula, aurait fait fortune à la Libération en vendant le matériel du camp de ravitaillement américain du Havre.
Cet argent, caché en Suisse par son père, serait le fondement de sa fortune personnelle. Concernant ses comptes occultes, Patrick Balkany assure au juge qu’il ne s’agit donc “en aucune manière d’argent provenant de la corruption ou d’une quelconque activité illicite”. Outre une cascade de sociétés offshore, le parlementaire a admis avoir possédé la villa Serena de Saint-Martin, construite en 1991 sur un terrain acheté deux ans plus tôt avec les fonds suisses et revendue en juillet 2002 à un producteur de musique américain.
Pas d’aveux concernant le riad de Marrakech
De son côté, son épouse Isabelle Balkany avait reconnu en mai 2014 avoir acheté en 1997 la villa “Pamplemousse”, une autre résidence de luxe de Saint-Martin. Celle-ci a depuis été saisie par la justice et revendue.
Concernant la troisième maison que la justice soupçonne appartenir au couple Balkany, le Dar Gyucy à Marrakech, Patrick Balkany continue de nier la propriété de ce bien. La résidence, officiellement louée à l’année par le fils Balkany, Alexandre, appartient à une société panaméenne. Les fonds pour l’achat proviennent de deux hommes d’affaires : George Forrest, un industriel minier, avec lequel Patrick Balkany aurait servi d’intermédiaire entre Areva et la Centrafrique, et Mohamed al-Jaber, un milliardaire saoudien, un temps en cheville pour un projet immobilier à Levallois-Perret.