Alors que nous avons eu un conseil municipal houleux cette semaine eu égard au scandale du SAMU social de Marseille, notamment après la mise en garde à vue de son responsable qui a été lâché par la municipalité, ainsi que la garde à vue de Martine Vassal et l’audition chez les flics de Jean-Claude Gaudin concernant les présumées magouilles des contrats de l’eau, la municipalité n’a rien trouvé de mieux à faire que de communiquer sur les kebabs et les taxiphones ! Il est vrai que c’est une priorité vitale à même de peser sur l’avenir de la ville pour des siècles et des siècles…
En réalité, les élites corrompues marseillaises qui dirigent la ville depuis des décennies se foutent complètement du reste de la ville qui commence par le cercle des nageurs et qui s’étend jusqu’aux quartiers Nord. Il suffit de se balader en voiture pour constater l’extraordinaire disparité entre ces deux territoires : un laxisme extraordinaire et une saleté repoussante au nord, une propreté rigoureuse au sud.
La municipalité LR assume ne plus vouloir que des snacks ou des magasins de téléphonie s’implantent dans son centre-ville.
Elle veut privilégier des boutiques haut de gamme.
Moins de snacks, de kebabs et de magasins de téléphonie. Place aux boutiques haut de gamme. À Marseille, la municipalité veut exercer un droit de regard sur les commerces du centre-ville. Elle a ainsi instauré, ce lundi, en conseil municipal, le droit de préemption commercial, indique 20 minutes.
Le périmètre de sauvegarde du commerce de proximité voulu par la mairie de Marseille. Google Maps
En février dernier, la municipalité LR avait déjà approuvé le principe de délimitation d’un périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat. C’est à l’intérieur de cette zone qu’elle compte exercer son droit de préemption, comme le lui autorise l’article 58 du 2 août 2005, précise MarsActu. Ainsi, la mairie sera prioritaire pour récupérer les baux vacants et les proposer aux commerçants de son choix.
Une décision “assumée”
“Grâce à une subvention du Conseil départemental, qui couvrira 70% de la préemption des murs, nous allons pouvoir acquérir des locaux dans des endroits stratégiques”, explique Yves Moraine, le maire LR des 6e et 8e arrondissements, à La Provence. “Le fait d’être propriétaire permet de lancer un appel d’offre et de favoriser une thématique de commerce”, ajoute Solange Biaggi, adjointe au maire LR de Marseille, déléguée aux commerces et au centre-ville, contactée par L’Express.
“On assume de ne plus vouloir certains types de commerces comme les snacks et les magasins de téléphonie”, reconnaît Yves Moraine, cité par La Marseillaise. Les “chiche kebabs” et les enseignes de déstockage alimentaire ne sont plus les bienvenus, admet également Solange Biaggi. “L’hypercentre a besoin de plus de restaurants avec terrasses, de boulangeries, d’épiceries… Il faut retrouver des espaces conviviaux”, ajoute-t-elle.
Que les amateurs de kebabs se rassurent, aucune expulsion commerciale n’est prévue. “On ne veut pas enlever de cette zone ceux qui y travaillent déjà”, assure Solange Biaggi. Les locaux vacants restent les cibles de la municipalité.
Lutter contre le taux de vacance
“Aujourd’hui le taux de vacance témoigne du fait que le centre-ville est en grand danger. Le risque de déclin est réel”, assure Nicole Richard-Verspieren, vice-présidente de la chambre de commerce, au site MarsActu. “Cela provoque un déséquilibre avec des commerces de restauration rapide en trop grand nombre. Ils correspondent à un besoin mais ils sont nombreux et attirent un même type de clientèle”, estime-t-elle.
Selon les chiffres de MarsActu, 15% des commerces du centre-ville sont inoccupés. Dans l’hypercentre, ils sont 8,5%, précise Solange Biaggi à L’Express. Avec ce droit de préemption, la municipalité veut réduire le taux de vacance et “espère un effet boule de neige” afin de dynamiser le quartier. “Les gens consomment différemment. Il faut qu’on propose des commerces qui correspondent à ce que […]
Juliette Pousson – L’Express