Dans une société civilisée, normale, éduquée, possédant une véritable élite, une firme comme Monsanto serait fermée manu militari et tous ses dirigeants jetés en prison ! Hélas, c’est tout le contraire qui se passe, car étant donné que nous vivons dans une société totalement dégénérée, que le seul maître à bord est l’argent, ce sont les patrons de Monsanto qui dirigent le bateau ! Il ne nous reste, à nous le peuple, que le choix de compter nos morts et de soigner nos cancéreux, c’est-à-dire les voir mourir sous nos yeux…
Ainsi, aux naïfs et aux imbéciles, aux aveugles et aux incultes, ayez la décence de ne pas parler de démocratie, d’humanisme, de progrès et de civilisation humaine.
L’automne commence mal pour Monsanto.Alliant descend
Le 5 octobre 2017 devait avoir lieu un vote des États membres de l’Union européenne pour autoriser le renouvellement du glyphosate, principe actif de son fameux désherbant Roundup. Il a été reporté une énième fois depuis deux ans. La veille, une famille française a annoncé son intention de porter plainte contre ce géant de l’agrochimie, dont ils jugent le Roundup responsable du grave handicap de leur fils Théo suite à une forte exposition de la mère pendant sa grossesse. Le 4 octobre encore, Le Monde a publié le deuxième volet de son enquête sur les “Monsanto Papers”. Le quotidien a épluché des dizaines de milliers de pages de documents internes que le géant de l’agrochimie a été contraint de rendre public à la suite de procédures judiciaires engagées aux États-Unis. En effet, Monsanto est poursuivi par plus de 3.000 plaignants, victimes ou proches de victimes décédées d’un lymphome non hodgkinien, un cancer du sang rare, et qu’ils attribuent à une exposition au glyphosate. Que révèlent ces documents ? L’essentiel en 4 points.
1. Les “auteurs fantômes” de Monsanto
On l’appelle le ghostwriting (littéralement “écriture fantôme”). Cette forme grave de fraude scientifique consiste pour une entreprise, à faire rédiger des études à ses propres employés, puis à les faire signer par des scientifiques sans lien de subordination avec elle, apportant ainsi crédibilité et prestige à ces publications. Des signataires bien entendu rémunérés par l’entreprise. L’enquête du Monde révèle pour la première fois que Monsanto a eu recours à cette pratique. Cette stratégie serait tellement généralisée que des employés du groupe utiliseraient eux-mêmes le terme d'”écriture fantôme” dans leurs correspondances…
2. Des consultants qui publient dans une revue scientifique
Le Monde raconte que Monsanto a demandé à un cabinet de consultants, Intertek, de lui trouver près de 15 experts (professeurs et consultants privés) pour rédiger des synthèses sur les liens entre glyphosate et cancer. Ces experts, rémunérés par Monsanto, ont écrit cinq articles dans plusieurs champs scientifiques (toxicologie, épidémiologie, études animales, etc.). Publiés en septembre 2016 dans la revue Critical Reviews in Toxicology, les cinq articles concluent – sans surprise – que le glyphosate n’est pas cancérogène. Au bas de ces articles, il est bien indiqué que le géant de l’agrochimie a financé ces travaux. Mais une petite notice précise : “ni les employés de la société Monsanto ni ses avocats n’ont passé en revue les manuscrits du panel d’experts avant leur soumission à la revue.” Or des échanges mis en évidence par Le Monde prouvent bien le contraire.
3. Quand Monsanto écrit dans la presse
Le ghostwriting de Monsanto ne se limiterait pas aux publications scientifiques. Selon Le Monde, des salariés du groupe ont presque entièrement écrit plusieurs articles du biologiste américain Henry Miller, publiés par le magazine économique Forbes. Monsanto aurait pris contact avec le scientifique en février 2015, pour contrecarrer les travaux du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), concluant que le glyphosate est un “cancérogène probable” pour l’homme. Un cadre de l’entreprise a proposé le projet à Henry Miller, qui a accepté à condition de “partir d’un brouillon de haute qualité”. Un “brouillon” qui sera publié presque comme tel sur le site internet de Forbes. Mais vous ne pourrez malheureusement plus lire cette tribune sur internet : suite à ces révélations, la magazine a supprimé de son site l’ensemble des articles signés par Henry Miller, avançant un conflit d’intérêts évident entre le travail du chroniqueur et ses liens avec Monsanto.
4. L’ampleur du phénomène
Face à l’enquête du Monde, Monsanto nie tout ghostwriting et évoque quelques mots extraits de courriels “sortis de leur contexte”. Mais le phénomène interroge : combien de scientifiques ont-ils prêté leur nom pour diffuser des écrits de Monsanto défendant le glyphosate ? Est-ce que d’autres géants de l’industrie chimique et agrochimique y ont recours ? La question est d’autant plus importante qu’une étude peut être largement relayée, au point de devenir une référence dans le domaine. Selon Le Monde, une méta-analyse financée par Monsanto et concluant à l’absence de danger du glyphosate a été citée plus de 300 fois dans la littérature scientifique !
Suite à l’affaire des “Monsanto papers”, les eurodéputés ont décidé de convoquer l’entreprise pour une audition le 11 octobre 2017. Monsanto a tout bonnement… décliné l’invitation. Le géant de l’agrochimie a déclaré dans une lettre “ne pas avoir le sentiment que la discussion telle que proposée est le forum approprié pour aborder de tels sujets”, selon l’AFP. Remontés par cette réponse, les chefs des groupes politiques du Parlement européen ont demandé d’interdire l’accès de l’institution aux cadres et lobbyistes de l’entreprise. D’autre part, en août 2017, la Commission européenne a ouvert une enquête afin d’évaluer le projet d’acquisition de Monsanto par Bayer, conduisant à une […]
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