Malgré le fait d’avoir trafiqué les comptes de la Grèce juste avant la crise, ce qui a ruiné le pays, voici resurgir l’ombre maléfique de Goldman Sachs comme si de rien n’était, comme s’il allait les sauver leur garantissant un meilleur avenir ! À peine croyable et pourtant c’est bien la réalité, la presse officielle en parle. Le complot est sous vos yeux, devant vous, autour de vous, le monde est ruiné, détruit, saccagé par ces démons et pourtant d’aucuns continuent à nier cette réalité !
Athènes a choisi ses banques, mais la date de l’opération n’est pas fixée.
C’est une étape de plus vers le retour de la Grèce sur le marché obligataire. Selon IFR, Athènes a sélectionné les banques qui l’accompagneront dans ce premier emprunt depuis 2014. Avec une surprise de taille : aux côtés de Bank of America Merrill Lynch, BNP Paribas, Citigroup, Deutsche Bank et HSBC, on trouve aussi… Goldman Sachs !
La Grèce a donc sollicité la banque qui l’avait aidée à « maquiller » ses comptes à l’aide de produits dérivés pour lui permettre d’entrer dans la zone euro en 2001, dissimulant ainsi l’ampleur de sa dette. Une opération qui avait permis à la banque d’affaires d’engranger près de 600 millions de dollars, tout en misant sur une faillite du pays via des CDS.
Le nouveau pool bancaire serait chargé de mettre sur pied une émission de 4 milliards d’euros à 5 ans, susceptible d’être lancée dès la semaine prochaine. Elle pourrait intervenir en partie sous forme d’échange de titres, alors que plusieurs titres de dettes grecs arrivent à échéance.
Plafond informel
Néanmoins, la question de la date de l’opération n’est pas tranchée. Du côté du gouvernement grec on se contente d’évoquer une émission « le moment venu ». Plusieurs obstacles restent à lever. Notamment, selon Bloomberg, l’existence d’un plafond informel fixé par le FMI qui empêche la Grèce d’alourdir son endettement. Malgré les derniers remboursements effectués par le pays à la BCE, le poids de la dette serait trop lourd, selon le Fonds. Une négociation pourrait permettre de débloquer la situation, mais pas immédiatement.
À Francfort, lors de sa conférence de presse de politique monétaire, Mario Draghi a jugé « prématurée » l’inclusion des titres grecs dans le programme d’achat d’actifs de la BCE (QE). Reconnaissant que « c’était au gouvernement grec de décider d’émettre », le président de la banque centrale a estimé qu’une finalisation du troisième plan d’aide était nécessaire pour regagner la confiance des marchés.
Guillaume Benoit, Les Échos