Nous assistons encore une fois à une gestion calamiteuse des deniers de l’État et des moyens mutualisés par les États européens pendant que ces livraisons, à l’Ukraine, d’armes et de matériels, compromettent gravement la défense de l’Union européenne. De surcroît, nous savons aujourd’hui, selon Europol, qu’un trafic d’armes se développe à grande échelle en Ukraine, permettant aux oligarques locaux et à la mafia locale de revendre les armes, reçues gracieusement, à des pays tiers, s’appropriant ainsi un pactole de plusieurs milliards d’euros.
Le commissaire européen chargé des affaires du Marché intérieur, Thierry Breton, a déclaré que l’Union européenne souffrait actuellement, en raison de l’approvisionnement de l’Ukraine, d’une pénurie de différents types d’armes, de munitions et d’équipements militaires.
« Les pays de l’UE ont répondu à l’appel de l’Ukraine et l’ont soutenue avec des armes. Mais l’approvisionnement en armes de l’Ukraine a des stocks épuisés de missiles, d’artillerie lourde et légère et de systèmes, de systèmes de défense aérienne et antichars, ainsi que de véhicules blindés et de chars. Cette carence crée une situation de vulnérabilité à laquelle il faut remédier de toute urgence », a indiqué M. Breton qui présentait ce mardi 19 juillet sa proposition pour remédier à cette situation.
Et de préciser : « Le nouvel outil que nous proposons aujourd’hui permettra de reconstituer partiellement les stocks d’armes. »
La proposition de la Commission européenne porte sur les achats conjoints d’armes par les pays de l’UE pour 500 millions d’euros au cours des deux prochaines années.
La priorité sera donnée à l’achat de missiles aériens portables, de missiles anti-chars portables, de canons de 155 mm et de leurs munitions. « Il faut aller vite, vu l’état des stocks nationaux », a plaidé le commissaire européen.Mais les États membres conservent une « liberté totale » pour leurs achats, a-t-il précisé. « La commission ou l’UE n’achèteront pas à proprement parler d’armement. Le budget de l’Union n’est utilisé que pour inciter les États membres à coopérer. »
Le nouvel instrument doté de 500 millions d’euros sur deux ans, soit la période 2023 à 2024, est appelé à « devenir pérenne avec une ampleur plus importante », comme ce fut le cas pour le Fonds Européen de Défense, a précisé M. Breton.
Photo d’illustration : Thierry Breton, Commissaire européen – Almanar.french.com.lb
AFP
19 juillet 2022