Le 4 août dernier, le site Web de l’ANSM a publié une conduite à tenir concernant un manque d’approvisionnement en thrombolytiques. On se souvient tous d’un nombre important de médicaments en rupture de stock lors de la phase aiguë de la crise sanitaire la première moitié de 2020, nous savons qu’actuellement il y a également un manque en approvisionnement de paracétamol, la même ANSM appelait la semaine dernière à en limiter la vente. Bref, merci la mondialisation, merci la globalisation qui nous rend dépendant de très peu d’usines dans le monde qui fabriquent le même médicament en mettant en danger la santé des Français. Cela fait plus de 2 ans maintenant que nous savons que la situation de la production de médicaments est dramatique en France et que les autorités sanitaires avaient dû utiliser des principes actifs vétérinaires chez l’homme et pourtant rien n’a encore été fait pour y remédier comme l’avait promis Emmanuel macron.
En réalité, c’est impossible à réaliser car ça remettrait en cause absolument tout le système capitaliste actuel. Il va falloir relocaliser des usines entières en France avec des coûts de fabrication 10 fois plus élevés qu’en Chine ou en Inde, ce qui est inconcevable pour les oligarques milliardaires de Big Pharma. On remarquera également que les seules mesures prises sont des limitations d’utilisation et jamais des décisions de construction d’usines pour en fabriquer davantage !
Les fabricants expliquent ces tensions par une augmentation constante du nombre de patients éligibles aux thrombolytiques et une capacité de production limitée par la complexité du procédé de fabrication de ces médicaments biologiques.
Pour les mêmes raisons, les alternatives que sont Actosolv (urokinase) et Metalyse (tenecteplase) ne sont pas disponibles.
Depuis mars 2022, des actions ont donc été mises en œuvre afin de s’assurer que les patients pour lesquels ce traitement est indispensable puissent y avoir accès. Actilyse fait ainsi l’objet d’une distribution contingentée ainsi que d’une extension de la durée de péremption. Un retour à la normale des approvisionnements ne peut pas encore être estimé bien que des approvisionnements soient régulièrement effectués.
Dans l’attente et afin d’assurer la prise en charge des patients, nous avons élaboré une conduite à tenir avec une priorisation dans l’utilisation de ces spécialités, en concertation avec la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, la Société Française Neuro-Vasculaire, la Société Française de Médecine Vasculaire, la Société Française Radiologie, la Fédération de Radiologie Interventionnelle, la Société Francophone de Néphrologie Dialyse et Transplantation, la Société Française de Pédiatrie et la Société Française du Cancer :
Actilyse (altéplase)
Nous vous demandons de réserver l’utilisation d’altéplase en priorité aux indications suivantes :
- Accident vasculaire cérébral ischémique à la phase aiguë,
- Embolie pulmonaire massive à la phase aiguë,
- Infarctus du myocarde à la phase aiguë.
Toutefois, pour toute autre indication, il convient d’analyser les demandes en fonction du patient, de la gravité de sa situation et de la localisation du thrombus.
Thérasolv (urokinase)
Nous vous demandons de réserver l’utilisation d’urokinase aux indications suivantes :
- Occlusion aiguë des cathéters,
- Artériopathie périphérique oblitérante aiguë avec menace d’ischémie d’un membre,
- Thrombose des dérivations ventriculaires externes,
- Fibrinolyse intra-pleurale.
Des cas d’erreurs médicamenteuses liés au non-respect de la posologie et du mode d’administration de Thérasolv nous ont par ailleurs été rapportés. Aussi, nous vous rappelons la nécessité de consulter la notice de Thérasolv avant son utilisation pour adapter la posologie en fonction de la réponse clinique. Des recommandations européennes ou internationales sont également disponibles pour les protocoles d’administration selon l’état clinique du patient.
4 août 2022