C’est donc ce modèle que l’Occident veut exporter à la planète entière, ce modèle en faillite dont le résultat final est un suicide collectif. Comment se fait-il que le pays le plus riche du monde, le plus puissant, qui dicte sa volonté à la planète entière, détienne le record du plus grand taux de suicides ? Il faut ajouter bien sûr au suicide violent, toutes les morts lentes causées par une alcoolisation massive,la consommation de drogues, les dépressions… ces morts sont certes moins spectaculaires mais possèdent toutes la même cause.
Une mention spéciale concernera les vétérans des guerres américaines puisque ces pauvres malheureux sont surreprésentés dans ces statistiques ! Il paraît qu’ils souffrent de syndromes de stress post-traumatiques [SSPT] ! Pauvres petits choux ! Ils ont tué tellement de civils, déversé tellement de bombes sur des gens bien vivants et qui ne leur ont rien fait, qu’ils en sont traumatisés à vie ! Ils sont tellement traumatisés qui veulent en finir avec la vie ; du coup on se demande quel était l’objet de leur engagement militaire ? Bref, c’est certainement une question de karma, on ne peut pas créer autant de chaos et de destructions sans, à un moment donné, en payer les conséquences… malheureusement les Yankees sont trop stupides pour comprendre ce genre de finesse existentielle.
Dans plus de la moitié des États américains, le nombre de personnes se donnant la mort a augmenté de 30% entre 1999 et 2016
Deux suicides par pendaison ont récemment fait les gros titres aux États-Unis : ceux du chef Anthony Bourdain et de la designer Kate Spade. Deux drames fortement médiatisés qui ne sont que la triste pointe d’un iceberg. Une récente étude du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) vient de confirmer un chiffre affolant : depuis 1999, le taux de suicides a augmenté de 25%. Chaque année un peu plus. En 2016, 45 000 Américains de plus de 10 ans ont mis fin à leur vie, plus de la moitié avec des armes à feu. Ce chiffre est deux fois plus élevé que le nombre d’homicides commis cette même année.
Le facteur économique
Selon le centre de santé publique, 25 États connaissent même une augmentation de plus de 30%. C’est le Dakota du Nord qui détient le triste record, avec une hausse de 58% entre 1999 et 2016. L’État du Nevada est le seul à connaître un recul. Mais il n’est que de 1%. En moyenne nationale, le nombre de suicides est de 15,4 pour 100 000 habitants. En Suisse et en Europe, en revanche, la dynamique est inverse. En Suisse, ce chiffre est de 13. En trente ans, le taux de suicides a diminué d’un tiers dans les pays de l’OCDE.
Le CDC juge les résultats américains perturbants. Avec la maladie d’Alzheimer et les overdoses liées surtout aux opioïdes, le suicide fait partie des trois causes de mortalité qui prennent l’ascenseur aux États-Unis. Chez les 15-34 ans, il représente même la deuxième cause de mortalité; la dixième, sur le plan national. Si les raisons qui mènent à un suicide sont souvent multiples (rupture, isolement social, perte d’emploi, dépression…) , les facteurs économiques peuvent jouer un rôle et augmenter le risque. «Le rôle de la grande récession à la fin des années 2000, les difficultés financières subséquentes et les préoccupations concernant l’instabilité économique ont pu contribuer à l’augmentation du risque de suicide», confirme Alex Crosby, un des spécialistes du CDC. « Nous savons que les suicides augmentent en période de turbulences économiques et que le stress financier subi par les parents peut se répercuter sur les jeunes, vulnérables. »
Il cite également la crise des opioïdes, le rôle des médias sociaux – «Ils peuvent exacerber le harcèlement (bullying), idéaliser le suicide et fournir un contenu nuisible sur les méthodes pour se tuer» –, ou encore l’accès difficile aux soins et services spécialisés dans les zones rurales. Le nombre de suicides par voie médicamenteuse ou surdose d’opioïdes a presque doublé entre 1999 et 2016.
Les « morts par désespoir »
Le taux augmente notamment chez les femmes. Mais il reste de trois à cinq fois plus prononcé chez les hommes. C’est d’ailleurs chez les hommes de 45 à 65 ans que le risque est le plus élevé. En décembre 2015, les économistes Anne Case et Angus Deaton, devenu Prix Nobel, avaient identifié des « morts par désespoir » – suicide, alcoolisme et drogue – particulièrement élevées parmi les Blancs de 45 à 54 ans à faible niveau d’éducation. Deux ans plus tard, ils ont confirmé leur constat : si en 1999 le taux de mortalité des Blancs non hispaniques de cette tranche d’âge avec au maximum un baccalauréat en poche était d’environ 30% inférieur à celui des Noirs, il est aujourd’hui de 30% supérieur.
Autre résultat du récent rapport publié par le CDC : les vétérans sont surreprésentés dans les statistiques. Ils totalisent aujourd’hui près de 18% des suicides commis chez les adultes, alors qu’ils représentent environ 8,5% de la population. Dans le Montana, qui connaît un concentré important de vétérans, 29,2 individus sur 100 000 en moyenne se donnent la mort, bien plus que la moyenne nationale. C’est d’ailleurs un des États abritant le plus grand nombre d’armes à feu.
Les vétérans, plaies à vif
La problématique des vétérans souffrant de troubles post-traumatiques mal pris en charge et qui peinent à se réinsérer sur le plan professionnel est très vive aux États-Unis. Le Département des anciens combattants assure faire de la prévention des suicides sa priorité. En août 2017, il a publié un rapport complet sur la situation entre 1979 et 2014, complété par une nouvelle étude publiée ce mois.
Preuve de l’inquiétude qui entoure cette nouvelle hécatombe aux Etats-Unis, CNN vient de consacrer sa soirée de dimanche à la problématique, en rappelant régulièrement les numéros d’urgence des centres de prévention. Elle a désormais un nom: la « suicide crisis ».
Valérie de Graffenried – Le Temps [Suisse]