Après les massacres, pourtant connus de tous, après les mensonges et autres manipulations de C. Powell et sa fiole de farine, après les millions de morts irakiens dont des centaines de milliers d’enfants, après le chaos libyen, après le carnage syrien, après Abu Ghraïb, après Guantanamo… ils osent encore faire des blagues à la cool, genre nous on est les gentils, car on est sympas et on est les rois des gags et de l’humour ! Aux médias occidentaux de reprendre immédiatement ces clowneries et en faire une propagande afin d’humaniser ses armées sanguinaires et destructrices… Quelle bande de pervers hypocrites !
La deuxième édition de l’événement sportif destiné aux blessés de guerre débute dimanche à Orlando, mais le couple Obama, la famille royale britannique et Justin Trudeau se chambrent déjà sur les réseaux sociaux
La cérémonie d’ouverture de la deuxième édition des Invictus Games n’aura lieu que dimanche, mais le coup d’envoi a déjà été donné ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Michelle et Barack Obama ont dégainé les premiers sur Twitter, avec une petite vidéo postée le 29 avril. «Hey, Prince Harry! Tu te rappelles que tu nous avais demandé de tout donner lors des Invictus Games?», lance la première dame des Etats-Unis.
« Attention à ce qui peut arriver », menace son président de mari. La (royale) réponse britannique n’a pas tardé – toujours sur Twitter, toujours en vidéo – avec le Prince Harry qui fait mine de découvrir la provocation américaine alors qu’il est en compagnie d’Elizabeth II. «Oh, really? Please!», s’exclame la reine.
Lundi, le premier ministre canadien Justin Trudeau a aussi décidé de montrer les muscles. Sur son petit clip, on le voit faire une pompe, bien entouré des membres de la délégation de son pays. « Boom! Le Canada est prêt », lance-t-il.
La vidéo de Justin Trudeau a été visionnée plus de quatre millions de fois, davantage que toutes celles qu’il avait publiées sur sa page Facebook jusque-là. Voir quelques-unes des personnalités politiques les plus influentes du monde s’adonner au trash-talk de vestiaire amuse les internautes et les médias. «Obama déclare la guerre à l’Angleterre», ont titré certains. A la base, les Invictus Games sont pourtant une affaire sérieuse. S’y affrontent des soldats en service actif et des vétérans de guerre blessés, malades ou handicapés, dans des épreuves adaptées. A Orlando (Floride), du 8 au 12 mai, il y aura plus de 500 concurrents de 15 nations, et 11 disciplines différentes, de l’athlétisme au volleyball assis en passant par le rugby et le basketball en chaises-roulantes.
Un moyen, pas une fin
La première édition avait eu lieu à Londres en 2014, à l’initiative du Prince Harry. Diplômé de la célèbre académie militaire de Sandhurst, il n’a alors pas encore 30 ans mais a déjà servi deux fois en Afghanistan, comme éclaireur chargé de guider au sol les frappes aériennes (2007-2008) puis comme copilote-artilleur sur hélicoptère de combat (2012-2013). De retour de son second engagement, il assiste aux Warrior Games, une rencontre sportive des vétérans blessés de l’armée américaine et décide de décliner le concept à l’échelle internationale, convaincu que le sport peut avoir un impact décisif dans le retour à une vie «normale». «Le sport n’est pas une fin, c’est un moyen de retrouver la confiance, la motivation, ce n’est qu’une étape dans un long processus de retour au tissu sociétal», expliquait, en 2014 à Libération, le professeur Eric Lapeyre, chef du service de médecine physique et de réadaptation de l’hôpital militaire de Percy, dans les Hauts-de-Seine.
L’origine des Jeux paralympiques, qui se déroulent dans l’enchaînement de chaque édition des Jeux olympiques, est assez similaire à celle des Invictus Games. En 1948, c’est déjà un Anglais – le médecin neurologue Sir Ludwig Guttmann – qui initie les «Jeux mondiaux des chaises roulantes et des amputés», pour faciliter la réhabilitation des vétérans de la Seconde Guerre mondiale par l’exercice physique. Lors de la première édition, on s’y affronte sur une unique épreuve, le tir à l’arc. Vite renommé «Jeux de Stoke Mandeville», du nom de l’hôpital où travaillait Sir Guttmann, l’événement se développe. Sa neuvième édition, en 1960, se déroule à Rome une semaine après les JO et est considérée comme la première des Jeux paralympiques. Aujourd’hui, l’événement n’est plus particulièrement associé à l’expérience militaire.
Troisième édition dès 2017
La première édition des Invictus Games a de son côté profité de certaines infrastructures de Londres 2012, mais le concept s’est affranchi du calendrier olympique par la suite. Après la deuxième édition à Orlando, une troisième se déroulera dès septembre 2017 à Toronto, au Canada. Il devrait y avoir encore plus de concurrents et davantage d’épreuves, avec notamment l’introduction du hockey sur luge. «Les citoyens non militaires du pays cherchent activement des façons d’exprimer leur gratitude à leurs militaires et les Invictus Games serviront de forum idéal», souligne Michael Burns, chef de la direction, sur le site de Toronto 2017. L’ambition du Prince Harry – faire perdurer l’événement – se réalise.
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