Réaction saine et logique du patron de l’AIEA puisqu’encore une fois, le retrait unilatéral des États-Unis de cet accord concernant le nucléaire iranien est un mépris total du travail déjà effectué. De toute façon, rien de positif ne peut être attendu d’un président qui se parjure et se déshonore avec autant de facilité et de désinvolture.
Ce départ intervient après que le président américain Donald Trump a annoncé la sortie de son pays de l’accord sur le nucléaire iranien…
Tero Varjoranta, le chef des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA], a démissionné ce vendredi 11 mai 2018. Aucune raison n’a été invoquée pour expliquer ce départ, qui intervient toutefois après que Donald Trump a annoncé la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, dont l’AIEA était chargée de vérifier l’application.
Créée en 1957, l’AIEA est l’organisation onusienne compétente dans le domaine des technologies nucléaires. Outre son travail sur la sécurité du nucléaire civil et ses recherches scientifiques, dans le domaine de la santé et de l’environnement par exemple, elle a pour mission de détecter d’éventuels programmes nucléaires militaires clandestins.
« Nous devons être en mesure d’aller sur un site et de vérifier ce site »
Tero Varjoranta, un Finlandais qui occupait ses fonctions depuis fin 2013, a été remplacé à titre provisoire par Massimo Aparo, le directeur par intérim du Bureau de l’agence chargé des vérifications dans le domaine nucléaire en Iran. Son successeur sera nommé dès que possible, a déclaré le porte-parole à Vienne, où l’AIEA a son siège.
Pour rappel, la Maison Blanche a fait savoir jeudi qu’elle voulait que les inspections de sites nucléaires iraniens se poursuivent en dépit du retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. « Nous devons être en mesure d’aller sur un site et de vérifier ce site. Nous devons être en mesure d’aller dans leurs bases militaires pour voir si oui ou non ils trichent », a de son côté déclaré jeudi soir Donald Trump.
Convaincre l’Iran de ne pas sortir de l’accord
L’accord signé entre l’Iran et les grandes puissances en 2015 avait permis une suspension des sanctions occidentales et onusiennes relatives au programme nucléaire de Téhéran, en échange de quoi l’Iran avait accepté de brider ce programme pour garantir qu’il n’était pas destiné à obtenir la bombe atomique.
Aux termes de l’accord, l’Iran applique le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) sans l’avoir encore ratifié, ce qui l’engage à ouvrir toutes ses installations nucléaires déclarées à des contrôles inopinés de l’AIEA. Le texte contraint les autorités iraniennes à ouvrir tout site aux inspecteurs dans les 24 jours et une surveillance à distance 24h/24 a été établie sur plusieurs sites.
Les Européens, quant à eux, ont entamé des discussions dès mercredi pour convaincre l’Iran de ne pas sortir de l’accord encadrant son programme nucléaire en réponse au retrait des États-Unis. La Russie et la Chine veulent aussi tenter de sauver cet accord.
20 minutes – Source : AFP