Le ministre marocain de la Santé a exprimé sa surprise quant à la controverse née et savamment entretenue autour du protocole thérapeutique de l’IHU Méditerranée Infections. Il a fait part de la profonde satisfaction des personnels soignants quant aux résultats obtenus grâce à l’application de ce protocole et a ajouté qu’ils n’avaient enregistré aucun effet délétère imputable à l’hydroxychloroquine. Nullement impressionné par l’étude rétrospective – pour le moins douteuse – publiée par The Lancet et largement médiatisée, dont les résultats ont été pris en compte par l’OMS et notamment par la France, il persiste à dire que ce traitement qu’il qualifie d’efficace et peu onéreux, sera poursuivi pour traiter les malades atteints de Covid-19. Une décision rationnelle et empreinte de sagesse.
Le ministre de la Santé s’invite dans le débat sur l’efficacité de la chloroquine dans le traitement de la Covid-19, révélant au Parlement que trois études internationales ont montré ses effets positifs, dont une française qui aurait mystérieusement disparu.
La Commission des Secteurs sociaux à la Chambre des représentants a auditionné le ministre de la Santé, ce jeudi après-midi. Devant les députés, Khalid Aït Taleb a défendu la prolongation du déconfinement pour trois semaines supplémentaires. Il a cependant noté avec satisfaction que « la situation épidémiologique au Maroc est maîtrisée ».
Il s’est voulu rassurant même pour les quatre régions qui enregistrent un nombre important de nouveaux cas d’infection par le coronavirus (Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Marrakech-Safi et Fès-Meknès). Ainsi, le taux moyen de propagation de l’épidémie (Rt) au niveau national a atteint 0,76 alors qu’il était à 2,5 vers mi-avril. Khalid Aït Taleb a affirmé que son département se prépare déjà à la levée du confinement et à l’ouverture des frontières du Maroc.
La controverse alimentée par des avis contradictoires sur l’efficacité du médicament dérivé de la chloroquine s’est invitée à son tour au débat au sein de la Commission des Secteurs sociaux à la Chambre des représentants. Le ministre s’est fait l’avocat du protocole thérapeutique du professeur Raoult (hydroxychloroquine + azithromycine) administré aux malades au Maroc depuis plus de deux mois, soulignant que sa prescription est intervenue sur la base d’études cliniques internationales.Khalid Aït Taleb s’est dit surpris du « timing de la polémique sur d’éventuels effets indésirables de la chloroquine alors qu’il est prescrit depuis de nombreuses années contre le paludisme ». « C’est vraiment bizarre ! », s’est-il étonné. Une référence aux conclusions publiées par la revue scientifique The Lancet, suivies immédiatement de l’appel lancé par l’Organisation Mondiale de la Santé à suspendre les essais cliniques.
« Le paquet de chloroquine coûte seulement 12 dirhams »
Et de préciser que « le paquet de ce médicament coûte seulement 12 dirhams et c’est à vous d’en tirer les conclusions ». Par cette allusion aux intérêts financiers des grands laboratoires pharmaceutiques, le ministre de la Santé marocain s’invite dans le débat sur un complot contre la chloroquine, médicament pourtant produit par Sanofi.
Khalid Aït Taleb est revenu, par ailleurs, sur l’étude publiée par la revue « The Lancet », estimant qu’elle est « rétrospective ». Et d’indiquer que l’OMS ne peut interdire un médicament, elle ne peut que faire des recommandations. « La prescription d’un médicament relève de la compétence et de la conviction du médecin traitant ». Le ministre de la Santé a révélé que l’efficacité de ce traitement a été prouvé par des études internationales : « une coréenne, une française qui a disparu, une à Strasbourg actuellement en stand-by et la dernière est signée par le professeur Didier Raoult ».Il a enfin souligné devant les députés que ce protocole thérapeutique a montré son efficacité au […]
Photo d’illustration : Khalid Aït Taleb, ministre marocain de la Santé / Ph. MAP
Mohammed Jaabouk28 mai 2020