Cela fait maintenant 12 ans que nous expliquons que c’est le système bancaire qui a ruiné la planète. Mieux encore, c’est ce même système bancaire aidé en cela par les paradis fiscaux opaques qui permet aux gangsters du monde entier de blanchir l’argent de la drogue, du trafic d’armes ou de la traite des Blanches et bien d’autres crimes. Avec la banque ABVL, certains criminels pouvaient investir lors des appels d’offres publics ! Tout ce système a été construit pour permettre au trafic de prospérer et de blanchir le plus simplement du monde leur argent sale.
Concernant le gouverneur de la Banque de France qui est mis en examen pour corruption, rien de très étonnant à cela car il suffit de se remémorer le cas d’un des gouverneurs de la BCE qui a été impliqué lourdement dans l’affaire du Crédit Lyonnais. Faut-il rappeler son nom ici ? Ces gens sont des mercenaires à la solde des banksters !
En début d’année, la Lettonie a connu quelques péripéties financières.
Chute d’une banque, soupçons de corruption à l’égard du gouverneur de la Banque centrale. Ce dernier vient d’ailleurs d’être mis en examen.
Ilmars Rimsevics, le gouverneur toujours en poste, est accusé de s’être mis d’accord avec une banque aujourd’hui disparue. En échange de faveurs, elle devait lui verser un pot-de-vin de 500 000 euros, mais la somme n’a pas été versée dans sa totalité. Cette même banque a aussi financé un voyage du gouverneur au Kamtchatka. Ces accusations, que le gouverneur réfute totalement, avaient été collectées par le Bureau anticorruption. S’il est reconnu coupable, il encourt 11 années de prison selon la radio lettonne.
Ilmars Rimsevics est une personnalité en Lettonie. On le retrouve dans les instances dirigeantes de la Banque centrale depuis 1992. Il a manœuvré pendant la grave crise financière de 2008-2009 puis a introduit l’euro. Suite aux révélations de l’organisme anti-corruption, il a été relevé de certaines charges au sein de la zone euro. La Banque centrale européenne a d’ailleurs lancé une procédure contre la Lettonie à cet égard.
La chute d’ABVL
Mais ce n’est pas la seule ombre sur la finance lettone. Il y a quelques mois, la banque ABVL était accusée de blanchiment d’argent par le Trésor américain et même d’être impliquée dans des programmes de développement d’armes illégales en Corée du Nord. Cette banque a depuis fait depuis faillite : mi-juin, elle s’est mise en liquidation judiciaire. Toutes les personnes qui possédaient des avoirs de moins de 100 000 euros ont déjà été remboursées. Le tour des autres est désormais arrivé.
Cette banque était l’une des plus florissantes de Lettonie avec ses 900 employés et des profits vertigineux. ABVL était aussi très présente comme mécène ou même sur le marché de l’art. Le nouveau musée d’art contemporain lui doit aussi beaucoup, autant pour sa construction que pour l’acquisition d’œuvre. Néanmoins, la poursuite des activités du musée ne semble pas être remise en question, malgré cette faillite.
Cette banque ABVL avait d’ailleurs une particularité qui est aussi celle du système bancaire en Lettonie : elle travaillait avec les clients non-résidents.
Pendant longtemps, le secteur bancaire letton s’est en effet développé en cherchant des clients hors de Lettonie et surtout dans l’ancien espace soviétique. En 2015, les avoirs détenus par ces clients étaient plus importants que ceux détenus par les Lettons. Mais les fonds venus de l’Est n’étaient pas toujours très propres. Après diverses pressions, un mouvement de nettoyage du secteur a été enclenché et les amendes pour blanchiment d’argent ont été relevées de manière conséquente.
Suite au scandale, de nouvelles lois ont été adoptées. Par exemple, les sociétés enregistrées dans les paradis fiscaux ne peuvent plus participer aux appels d’offres publics. Les autorités estiment que ces avoirs douteux ne représentent plus aujourd’hui que 6 % du total des avoirs détenus dans le pays. Un rapport de Moneyval du Conseil de l’Europe sur le blanchiment d’argent est attendu dans quelques semaines. Il pourrait chambouler toute la structure bancaire du pays.
Marielle Vitureau – rfI