Alors que la France est en train de couler sous nos yeux, que l’inflation explose, que nous avons le prix d’électricité le plus cher d’Europe, que le prix de l’essence et à 2 € le litre, que des manifestations extrêmement nombreuses se multiplient en France et que la colère populaire explose, que des mairies et des commissariats ont été brûlés, que macron et son gouvernement ne peuvent plus se déplacer sans se faire insulter et huer sur tout le territoire… Nono, notre génie national, a décidé de publier un nouveau roman ! En d’autres termes, il a le temps d’écrire des romans alors que la situation est extrêmement grave sur tous les fronts ! Pour ceux qui savent ce qu’est l’écriture, ils sont conscients du temps nécessaire et de l’énergie folle que demande cette activité intellectuelle chronophage et énergivore. C’est une insulte au peuple français que de publier ce roman d’autant que ce n’est pas la première fois, il en a publié plusieurs depuis qu’il est ministre, c’est le 4e.
Ce qui est encore plus grave, c’est le fait de perdre davantage de temps à promouvoir ce torchon aussi inutile que stupide. Vous vous doutez bien que Nono va multiplier les plateaux télé, les chaînes radio et les journaux papier afin de vendre un maximum de livres.
La photo est célèbre. François-Marie Banier a immortalisé Vladimir Horowitz, en 1985, au Steinway Hall de New York.
Le nœud papillon, les mains en l’air, le piano à côté, le pull sans manches, le regard ailleurs. Le cliché est bouleversant car tout y est trouée, néant, solitude, manque quand les doigts ne se posent pas sur les touches du piano. Là se situe Fugue américaine : entre musique pleine et vie vaine.
Bruno Le Maire a songé à Fugue américaine après Musique absolue – Une répétition avec Carlos Kleiber (Gallimard, 2012). L’homme politique cultive une passion pour l’immense pianiste Vladimir Horowitz (1903-1989), dont il a alors réécouté les enregistrements et déchiffré les biographies. Il y a environ cinq ans, il a posé les premiers mots. Le mouvement d’écriture s’est révélé double : au plus profond des êtres astraux et dans les pays du monde entier. On rencontre Bruno Le Maire alors qu’il s’apprête à partir pour la Chine. Les personnages de Fugue américaine rêvent tous d’un ailleurs.
Photo d’illustration : Bruno Le Maire à son domicile parisien, vendredi 21 avril. JDD / © Eric Dessons