Cette photographie éminemment symbolique du bourreau serrant la main du fils de la victime nous rappelle un proverbe kabyle d’une justesse inouïe : Nghaniyyi, 3zzaniyyi ! que l’on peut traduire ainsi : ils m’ont tué puis sont venus à mes funérailles, présenter leurs condoléances ! Cette situation s’est répétée des milliers de fois à travers le monde. Cette photo ne devrait pas nous étonner sachant que c’est bien MBS qui a envoyé une quinzaine de nervis assassiner ce journaliste au vu et au su de tous. Ceci démontre clairement que nous avons à faire à un sociopathe sans foi ni loi et sans aucune limite. Il a bien retenu ses leçons d’entraînement du Mossad !
Le visage fermé, la main tendue, sous l’objectif de la presse officielle. Mardi, Mohammed ben Salmane a reçu au palais royal Salah et Sahel Khashoggi, le fils et le frère du journaliste saoudien critique du pouvoir, tué le 2 octobre dernier dans le consulat du royaume à Istanbul. Le but de cette rencontre, dont des images montrant Salah Khashoggi, le roi Salmane et « MBS » ont été publiées : que l’influent prince héritier présente ses condoléances aux deux hommes, quelques jours après que les autorités saoudiennes ont reconnu le meurtre du journaliste dans ce qui a été présenté comme « une rixe ». Seulement, cette rencontre a eu lieu alors que les soupçons entourant la responsabilité de « MBS » dans l’instigation du crime sont de plus en plus lourds -le président turc Recep Tayyip Erdogan a même dénoncé un «assassinat politique» et «prémédité», sans pour autant citer « MBS ».
Dimanche, l’agence officielle avait déjà révélé que le roi Salmane et son fils avaient appelé Salah Khashoggi pour présenter leurs condoléances.
Une amabilité qui tranche avec la situation vécue par la famille Khashoggi : selon les confidences de proches de Salah Khashoggi à l’Associated Press, le jeune homme a été frappé d’une interdiction de quitter le royaume depuis un an et la parution de la première chronique de son père dans le « Washington Post ».
MBS accuse « un niveau inférieur »
Mohammed ben Salmane, dont l’étendue des pouvoirs ne cesse de croître depuis sa nomination au titre de prince héritier en juin 2017, est soupçonné d’avoir organisé l’assassinat de Jamal Khashoggi, qui a quitté l’Arabie saoudite en dénonçant les dérives autoritaires du trentenaire. S’il a multiplié quelques réformes sociétales (l’autorisation de conduire pour les femmes, le retour du cinéma…), « MBS » a d’un autre côté durci la répression envers les défenseurs des droits humains. Parmi les 15 Saoudiens soupçonnés d’avoir fait partie de l’équipe chargée du meurtre de Jamal Khashoggi, certains appartiennent à son cercle proche -notamment Mustafa al-Madani, suspecté d’avoir servi de doublure pour faire croire que le quinquagénaire avait quitté en vie le consulat stambouliote.
Si aucun dirigeant occidental n’a officiellement pointé du doigt Mohammed ben Salmane, les annulations en série de participants au forum économique qu’il a monté à Ryad, et devant lequel il doit s’exprimer ce mercredi, ont été nombreuses. Steve Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, qui avait annulé sa venue, a tout de même rencontré « MBS » lundi, à la veille de l’ouverture. À ce moment, Donald Trump avait encore assuré sa pleine confiance en la version présentée par l’Arabie saoudite, malgré le scepticisme de nombreux occidentaux. Depuis, le président américain a dénoncé le « fiasco total » de la part de l’Arabie saoudite, mais en réaffirmant sa confiance envers le prince héritier, avec lequel son gendre et conseiller Jared Kushner travaille en étroite collaboration : « Il a fermement dit qu’il n’avait rien à voir avec cela, c’était à un niveau inférieur ».