Ahhh ces Balkany…
Patrick Balkany, député-maire de Levallois-Perret et probable candidat à un quatrième mandat en 2014, fait l’objet d’une enquête. La police judiciaire a récemment mené une perquisition à la mairie de Levallois-Perret pour récupérer l’emploi du temps des agents de la police municipale, indique Le Point.
Il est accusé d’avoir utilisé un des agents de la ville comme chauffeur pour ses vacances sur l’île antillaise de Saint-Martin. Les enquêteurs, qui ont eu la surprise de découvrir que M. Balkany avait réglé son voyage en liquide, veulent savoir si le séjour d’un « policier-chauffeur de maître » qui a accompagné l’élu lors de ce voyage a été payé par le maire ou par les Levalloisiens.
Le parquet indique que cette information avait été ouverte à la suite de dénonciations d’un syndicat de policiers municipaux, qui accuse notamment le maire d’utiliser des agents à des fins personnelles et pointe du doigt des problèmes de qualification et de harcèlement. L’enquête préliminaire a été ouverte en mai 2012 par le parquet de Nanterre à la suite d’une lettre anonyme dénonçant des appels téléphoniques enregistrés à l’insu des agents, précise de son côté i-Télé.
Dans un communiqué publié sur son compte Twitter, l’élu réplique qu’un policier municipal est, « en toute légalité et conformité administrative, détaché au cabinet du maire pour assurer les fonctions de chauffeur de sécurité ». « Lors de ses vacances, je l’ai invité une fois, bien entendu sur mes deniers personnels, dans une maison louée à Saint-Martin », ajoute Patrick Balkany.
Patrick Balkany avait déjà été condamné à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour une affaire comparable : l’utilisation d’employés municipaux entre 1985 et 1995 chez lui et dans sa résidence secondaire. Ce proche de Nicolas Sarkozy n’en avait pas moins été réélu en 2001.
Lire notre enquête datant de 2012 : « Chez les Balkany : ‘On est blindés, on en a vu d’autres' »PRÊTS LOUCHES ET DÉPÔTS MYSTÉRIEUX
Les enquêteurs essaient d’y voir clair dans les finances du couple Balkany, qui déclarait il y a quelques années au Point ne pas être soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Comment la propriété de Giverny – 4 hectares agrémentés de deux piscines et d’un green de golf – a-t-elle été financée ? Qui sont les amis qui prêtent au couple leur résidence de Marrakech et la villa de l’île de Saint-Martin ?, s’interroge l’hebdomadaire.
Le Point a eu connaissance d’un rapport de police remontant à juin 2001 qui fait la lumière sur les avoirs à l’étranger de l’élu.
« Dans ce document adressé à la juge parisienne Michèle Vaubaillon, il est mentionné un prêt de 3 millions de Deutsche Marks accordé en 1988 à Patrick Balkany par la banque de Suez à Amsterdam. »
Pour obtenir ce prêt, M. Balkany a bénéficié de la caution d’Atlas Finanz Service, une société suisse. C’est la même société qui soldera un autre prêt accordé à l’édile, sans contrepartie, par la filiale à Zurich de la banque néerlandaise ABN Amro, dans laquelle l’élu a ouvert un compte. Le Point dit s’être procuré une copie du bordereau d’ouverture de ce compte, le 26 juillet 1994. En 1996, les avoirs de ce compte s’élèvent à 1,6 million de francs suisses, soit l’équivalent d’un peu de plus de 6,5 millions de francs français (990 000 euros).
Lire notre enquête datant de 2011 : « Ainsi chuta ‘la Balkany' »
Lors de l’enquête de 2001, les policiers ne mentionnent pas les dépôts effectués sur le compte ABN Amro à Zurich. En revanche, ils s’intéressent à Hans Peter Jorin, le gérant de la société Atlas Finanz Service, qu’ils considèrent comme un homme de paille. Ce Suisse dispose d’une procuration sur une autre structure ayant racheté pour plus de 16 millions de francs (2,4 millions d’euros) une partie des actions de l’entreprise familiale de prêt-à-porter fondée par le père de M. Balkany.
Hans Peter Jorin et Atlas Finanz Service sont aussi derrière la villa Serena, sur l’île de Saint-Martin. Les enquêteurs écrivent que « des investigations ont été menées auprès de l’agence immobilière Carimo et des services fiscaux. Elles montrent l’omniprésence de la société Atlas Finanz Service, dont les activités apparaissent systématiquement bénéficier à M. Balkany », relève le site de l’hebdomadaire.
Et de poursuivre :
« L’actuel directeur général délégué de la Semarelp, la société qui gère pour le compte de la mairie l’immobilier de Levallois, est un ancien commerçant de Saint-Martin qui possède sur l’île plusieurs sociétés civiles immobilières. »
L’élu répond à ces accusation dans son communiqué : « J’ai vendu à un investisseur suisse, en toute légalité, mes actions de l’entreprise familiale de prêt-à-porter à la fin des années 1980, écrit-il. Le produit de la vente de ces actions a été intégralement transféré à l’époque au CCF de Levallois. »
- Source :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/08/enquete-sur-les-finances-du-couple-balkany_3491628_3224.html#xtor=AL-32280308Vous pouvez commander le(s) livre(s) en cliquant sur l’image correspondante :