Après l’Europe des colons, c’est au tour de la Chine à laquelle l’Afrique est en train de brader ses richesses, via des gouvernants corrompus. On imagine que la vente a été réalisée à un prix défiant toute concurrence et que l’argent ne servira jamais à améliorer le sort des populations locales. On imagine aussi que le croque-mort Dieudonné profite de ce bois africain lorsqu’il commande ses cercueils chinois…
Malgré un moratoire en vigueur depuis 2002, le gouvernement congolais a réattribué, début février, trois concessions à deux firmes chinoises.
Leur mise en exploitation va non seulement détruire des forêts primaires mais également augmenter considérablement les émissions de CO².
Greenpeace et d’autres défenseurs de l’environnement ont déploré mardi à Kinshasa la réattribution par les autorités de la République démocratique du Congo de trois concessions forestières à des firmes chinoises malgré un moratoire en vigueur depuis 2002. « Le ministre congolais de l’Environnement, Amy Ambatobe, a rétabli environ 650.000 ha de concessions forestières illégales qui avaient été annulées en août 2016 », regrettent dans un communiqué ces ONG congolaises et internationales.
« Les trois concessions rétablies le 1er février 2018 ont été attribuées (à deux) compagnies d’exploitation forestière chinoises », notent ces organisations parmi lesquelles Global Witness. « Deux d’entre elles empiètent sur les 145.000 km² de tourbières récemment découvertes et contenant quelque 30 milliards de tonnes de carbone », selon le communiqué. Greenpeace déplore « que le ministère de l’Environnement (congolais) ait réalloué illégalement ces concessions, malgré leur précédente annulation et en violation du moratoire de 2002 et appelle le gouvernement congolais à révoquer de nouveau ces concessions ». Le ministre de l’Environnement n’a pas réagi immédiatement.En 2002, la RDC avait adopté le Code forestier et décrété un moratoire dans l’attribution de nouvelles licences d’exploitation forestière industrielle, en vue de mettre de l’ordre dans le secteur. En octobre 2017, Greenpeace et un groupe d’experts ont mené une campagne de communication sur les tourbières qui couvrent 145.000 km2 d’un espace marécageux à cheval entre le Congo-Brazzaville et la RDC, soit une zone un peu plus grande que l’Angleterre. Les experts estiment que ces tourbières stockent environ trente milliards de tonnes de carbone. Cela représente autant de carbone que les émissions d’énergie fossile de toute l’humanité sur trois ans.
La réattribution des concessions forestières est un signal que «le gouvernement de la RDC est en train de faire une croix sur toute ambition de réduire les émissions liées à la déforestation ou à la dégradation des forêts», estime une autre organisation de protection de l’Environnement, Rainforest Foundation Norway, signataire du communiqué. La RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie. Le pays possède ainsi la deuxième forêt tropicale primaire de la planète (86 millions d’hectares).