Alors que la crise du Covid-19 nous a démontré à quel point la France n’était plus protégée car elle avait délocalisé toute sa production de médicaments et que les pénuries de ces derniers sont de plus en plus nombreuses et longues dans le temps, nous apprenons qu’une société française de fabrication de médicaments est sur le point d’être vendue à un homme d’affaires indien qui est lui-même à la tête d’une filiale d’un gros laboratoire… chinois. Alors que la France ne produit même pas de paracétamol, elle continue de vendre ce qui lui reste comme usine à des pays étrangers qui contrôlent déjà le marché ! Ce n’est certainement pas le gouvernement d’Emmanuel macron et encore moins François Braun qui s’opposeront à une telle vente.
Le fabricant pharmaceutique français Cenexi et son outil de production hexagonal sont sur le point d’être vendus à un acteur indien, lui-même filiale du géant chinois Fosun Pharma.
Gland Pharma, groupe pharmaceutique indien coté, vient en effet de signer le protocole d’achat pour une valeur d’entreprise de 230 millions d’euros. Le projet de transaction reste conditionné à des autorisations réglementaires, en particulier à l’accord de Bercy, chargé du contrôle des investissements étrangers quand les activités sont jugées stratégiques.
Stratégique, Cenexi l’est. C’est un industriel spécialiste des produits pharmaceutiques stériles liquides, comptant 1.372 employés dont 1.252 dans ses quatre sites de production (trois en France et un en Belgique). Il a notamment noué il y a un an un accord avec la biotech américaine Humanigen pour fabriquer sur son site d’Hérouville-Saint-Clair (Calvados) un anticorps monoclonal destiné à lutter contre la phase inflammatoire du Covid-19. Mais depuis, l’accord est en suspens…
Photo d’illustration : Cenexi, dont le chiffre d’affaires est tombé de 195 millions d’euros en 2020 à 184 millions en 2021 (à comparer à 480 millions pour Gland Pharma, son acquéreur), a été créé en 2004. (Cenexi)
16 janvier 2023