Il faut vraiment être bien naïf pour croire à l’authenticité d’un document papier qui attesterait la véracité d’un anneau vieux de 7 siècles… Il n’y a rien de pire pour la spiritualité et la religion que de les salir avec de faux objets, des reliques qui sont totalement inutiles pour le culte, mais dont le caractère fallacieux et la mystification ne peuvent que décrédibiliser totalement la portée.
Tous les historiens sérieux, dont Philippe Contamine, émettent de sérieuses réserves sur la crédibilité des documents d’authenticité fournis avec l’anneau.
« En ce qui concerne l’Anneau, nous ne communiquons plus dessus, désormais nous avons tout dit, et nous ne réalisons plus de reportages à ce sujet. » C’est la réponse sèche faite au Point.fr par le service de presse du Puy du Fou. Pourquoi une telle fin de non-recevoir ? Le 26 mars 2016, Monsieur le vicomte de Villiers ne boudait pourtant pas son plaisir en présentant son « Anneau de Jeanne d’Arc » arraché de haute lutte à ces maudits Anglais, lors d’une vente aux enchères à Londres pour 378 000 euros. Il l’avait même présenté à une foule extatique de 5 000 personnes réunies devant le château du Puy du Fou. C’est que, depuis, cette victoire sent le brûlé… L’authenticité dudit anneau est de plus en plus contestée.
Aucun historien spécialiste de Jeanne d’Arc ne se montre convaincu par les explications et les documents présentés par la société de vente aux enchères Timeline Auctions et le vendeur. Ni Olivier Bouzy, responsable du Centre d’archives Jeanne d’Arc à Orléans, ni l’historienne Colette Beaune, ni l’historien Philippe Contamine qui a consacré plusieurs ouvrage à la Pucelle. « Si on me l’avait demandé, je n’aurais pas conseillé l’achat. La traçabilité depuis 1425 jusqu’à nos jours me paraît non démontrée. Trop d’inconnu, trop de suppositions », affirme ce dernier. Mais qu’importe à notre preux chevalier le vicomte Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, patron du plus beau parc d’attractions du monde. Ce n’est pas une brochette d’historiens qui lui gâcheront ses certitudes. Lui, croit aux miracles.
Une confusion d’anneaux
Toute cette histoire repose sur un fond historique certain : lors de son procès de condamnation en 1431, Jeanne d’Arc [….]
Frédéric Lewino – Le Point