Encore une fois, ces satanés yankees de la CIA sont responsables de l’arrestation d’un leader dans un pays étranger au leur. Mais il est vrai que le complot n’existe pas et que la CIA s’est donnée comme règle de ne jamais rien entreprendre, en dehors des USA, qui serait illégal… ceci est connu de tous.
L’homme qui était agent de la CIA à Durban en 1962 a précisé son rôle. Une révélation qui devrait attiser les pressions pour que l’agence ouvre enfin ses archives.
CIA n’a jamais officiellement admis avoir contribué à l’arrestation de Nelson Mandela, sur une route non loin de Durban, le 5 août 1962, un épisode qui a conduit le militant anti-apartheid à passer vingt-sept années de sa vie en prison. Une interview posthume de son agent à Durban, Don Rickard, révélée par le “Sunday Times”, vient confirmer ce que l’on soupçonnait déjà. Rickard reconnaît avoir lui-même donné aux autorités le tuyau qui a permis l’arrestation de Mandela, qui se faisait alors passer pour le chauffeur éthiopien d’un blanc, sous le nom de “David Motsamayi”.
“J’ai découvert quand il venait [à Durban] et comment il venait… C’est à partir de là que j’ai été impliqué et que Mandela a été attrapé”, a confié Rickard au metteur en scène John Irvin, dans le cadre de la préparation d’un film, “Mandela’s gun” qui revient sur la vie du militant, lorsqu’il était encore un guerillero armé. Rickard est mort peu après avoir livré ces confidences au réalisateur britannique, relayées par le “Sunday Times”.
(Le faux passeport de Mandela au nom de David Motsamayi – Crédit : Archives nationales sud-africaines)
L’ancien agent de la CIA à Durban était déjà suspecté par les biographes de Mandela d’avoir joué un rôle. Rickard, qui se faisait passer pour un agent consulaire, s’était en effet vanté, lors d’une réception bien arrosée entre diplomates, à la fin de sa mission en Afrique du Sud en 1978, d’avoir fait tomber Mandela.
Par ailleurs, en 1990, juste après la libération du héros sud-africain, l’agence Cox News avait rapporté une confession faite par un responsable anonyme, qui travaillait en 1962 avec le chef de station de la CIA à Prétoria, Paul Eckel. Selon cette source, Eckel avait déboulé dans son bureau quelques heures après l’arrestation de Mandela, pour claironner une victoire :
“Nous avons livré Mandela à la branche sécurité sud-africaine. Nous leur avons donné tous les détails : comment il serait habillé, l’heure de la journée, où il serait exactement. Ils l’ont ramassé. C’est un de nos plus beaux coups.”
Mandela, “le plus dangereux communiste”
En 1962, l’Afrique du Sud de l’Apartheid est une solide alliée des Etats-Unis. Le pays assure notamment la fourniture d’uranium des Américains. Et l’African National Congress (ANC) dont Mandela, âgé de 44 ans, dirige la branche armée, est considérée comme une menace pour la stabilité de la région. L’organisation est accusée de mener une campagne de sabotage à l’explosif contre des équipements publics. En pleine guerre froide, les Etats-Unis considèrent Mandela comme un agent du bloc communiste. “Le plus dangereux d’entre eux” en dehors de l’URSS, selon Rickard qui se justifie dans son entretien avec Irvin :
“Il aurait pu déclencher une guerre en Afrique du Sud. Les États-Unis y auraient été impliqués contre leur gré et les choses auraient pu tourner au désastre. Nous dansions au bord du gouffre et il fallait que ça cesse, et donc que Mandela soit arrêté. J’ai mis un terme à cela.”
Nelson Mandela a toujours nié, mais sans jamais convaincre, avoir été membre du Parti communiste. Au lendemain de sa mort en 2013, le SACP (Parti communiste sud africain) a rendu hommage au “camarade Mandela” et et expliqué que son adhésion, au tournant des années 1950-1960, avait été niée pour des raisons politiques.
Avec le feu vert de Moscou, le SACP avait choisi la lutte armée contre l’apartheid, et il avait joué un rôle dans la constitution de “Umkhonto we Sizwe” (“Lance de la Nation”), la branche armée de l’ANC. Lorsqu’il est entré dans la clandestinité pour diriger cette branche, Nelson Mandela venait d’être relaxé en 1961 lors d’un long procès médiatisé.
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