Voici ce qui arrive lorsque le Conseil d’État se met à faire de la politique et non à dire le droit en administrant strictement la justice et en respectant les textes de loi. C’est pour cela que nous affirmons que la solution ne viendra certainement pas des tribunaux mais bien d’une révolte populaire profonde et massive dès que possible.
La haute juridiction a rejeté la demande de plusieurs syndicats qui demandaient davantage de mesures sanitaires systématiques en Ehpad en raison du coronavirus.
« L’État fait déjà beaucoup et n’aurait pas les moyens de faire plus. » C’est en résumé la décision du Conseil d’État concernant les Ehpad rendue publique ce jeudi. La haute juridiction administrative a rejeté le recours déposé par plusieurs syndicats. Ceux-ci demandaient au gouvernement de renforcer les mesures sanitaires dans ces résidences où au moins 6524 personnes sont décédées du Covid-19.
« Malheureusement, on n’est pas plus étonné que cela. Au vu des autres décisions rendues, on constate qu’il [le Conseil d’État] estime toujours que l’État ne peut pas faire davantage », regrette auprès du Parisien Franck Houlgatte, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats Force ouvrière de la santé privée, l’un des requérants aux côtés de plusieurs branches locales de la CGT. L’audience s’était tenue lundi 13 avril.
Dépistage systématique s’il y a un cas de Covid-19
Dans le détail, ces syndicats demandaient un « dépistage systématique et régulier des résidents, personnels et intervenants […], y compris lorsqu’ils sont asymptomatiques », de rendre « systématique et régulier l’usage du matériel de protection » et d’assurer « la production et la distribution de matériels permettant une oxygénation à haut débit pour les résidents dont l’état ne nécessite pas une prise en charge dans un établissement hospitalier ».
Photo d’illustration : une résidente en Ehpad subit un test sérologique du Covid-19. AFP/Sébastien Bozon
Nicolas Berrod
Le Parisien
16 avril 2020