Cette affaire concernant l’ex-Grand Maître du Grand Orient de France Alain Bauer, très proche des services secrets américains, a de nombreux points communs avec l’affaire Benalla. Premièrement, elle démontre que les francs-maçons ont la mainmise non seulement sur la police et la gendarmerie mais également sur l’armée. Rappelons que l’actuel ministre de l’intérieur Gérard Collomb est franc-maçon et que Manuel Valls l’est aussi … Nous pouvons constater également que même si le bilan de la Cour des Comptes concernant la présidence de Monsieur Alain Bauer de la CNAPS est très négatif, ce dernier continuera à être invité sur tous les plateaux télé en tant qu’expert en sécurité.
Le dernier point important qui va relier ces deux affaires c’est la volonté de Gérard Collomb de privatiser la sécurité en donnant à ces entreprises des prérogatives régaliennes que seules la police ou la gendarmerie pouvaient avoir. Comme toujours, l’argent du contribuable sera dilapidé par des entreprises privées qui vont surfacturer un service par ailleurs parfaitement accompli naguère par des fonctionnaires compétents. C’est à notre sens, la cause réelle de l’affaire Benalla, une fronde de policiers et gendarmes contre cette tentative de privatisation forcée.
Pour la Cour des comptes, le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) fonctionne mal.
Un homme avec 31 délits a son actif s’est par exemple vu délivrer une carte professionnelle…« Le dernier rapport de la Cour des comptes va être sanglant pour Alain Bauer ». La rumeur disait vrai. Dans son rapport public annuel 2017, publié ce mercredi 7 février, le chapitre consacré aux activités privées de sécurité est un réquisitoire contre l’institution dirigée par le consultant. Le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), créé en 2012 pour – et par, disent les mauvaises langues – Alain Bauer qui en a pris la direction opérationnelle pour 6 ans, est l’autorité chargée de réguler le secteur des sociétés privées de sécurité. Et ce, tant sur le plan du contrôle, puisque c’est cet organisme qui délivre ou non les autorisations d’exercer, que sur celui de la régulation car c’est à lui que revient l’action disciplinaire au sein de la profession. Or, selon les magistrats de la rue Cambon, son bilan est globalement très négatif…
Comme le note la Cour des comptes, cet établissement public s’apparente volontiers à un ordre professionnel, et se vit comme tel. Il en partage donc les objectifs… et les dérives, comme les déchirements entre petits et grands acteurs du secteur. Au chapitre régulation, c’est l’adjectif lacunaire qui s’impose dans le rapport. De fait, 92,7% des demandes déposées auprès du CNAPS ont obtenu le sésame entre 2012 et 2016. Le nombre de dossiers a pourtant explosé, réduisant mécaniquement leur qualité, mais rien n’y a fait : c’est « oui » dans plus de 9 cas sur 10. Rien que sur 2016, sur les 155.242 demandes, seules 11.232 ont été refusées.
« Les conditions d’entrée dans la profession s’inscrivent plus dans une démarche d’aide au retour à l’emploi que dans une logique d’exigence de moralité et de professionnalisme »
La délivrance des titres fait l’objet d’un gros effort sur le délai de traitement, une demande forte des employeurs : l’opération est ainsi passée sous les 7 jours ouvrés. Mais c’est au détriment de la qualité de l’instruction des dossiers : « Les conditions d’entrée dans la profession s’inscrivent plus dans une démarche d’aide au retour à l’emploi que dans une logique d’exigence de moralité et de professionnalisme », cingle le rapport. Bref : qu’importe ce qu’a pu faire dans le passé le colosse postulant, pourvu qu’on puisse placer le colosse devant la porte d’un magasin. Sont ainsi jugés compatibles avec l’activité de police privée les délits routiers (conduite sans permis, sans assurance et en état alcoolique, ainsi que les blessures involontaires) […]
Emmanuel Lévy – Marianne