Bien sûr, cet article de presse ne vaut pas condamnation judiciaire définitive, mais il reste néanmoins très préoccupant de constater que plus les gens sont très riches, plus ils trichent ! Pourtant, avec un salaire à plusieurs dizaines de millions d’euros par an, il ne devrait pas avoir besoin de frauder le fisc ni d’utiliser les moyens de l’entreprise à des fins privées. Nous avons pour habitude de voir dans les médias, les pauvres se faire traiter d’escrocs à la CAR, au RSA ou à la CMU… en réalité ce sont bien les plus riches qui fraudent le plus et, d’ailleurs, leurs fraudes sont des milliers de fois supérieures à celles du peuple, il suffit de compter combien de milliers de milliards sont cachés dans les paradis fiscaux pour s’en convaincre !
Carlos Ghosn, l’emblématique patron du groupe Renault-Nissan a été arrêté ce lundi au Japon. Il est soupçonné de ne pas avoir déclaré la totalité de ses revenus. Le siège de Nissan à Yokohama, près de Tokyo, a été perquisitionné. Le constructeur japonais a lui-même confirmé que Carlos Ghosn aurait « pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel », selon les résultats d’une enquête interne. Nissan devrait réunir son conseil d’administration jeudi pour demander son départ.
En outre, de nombreuses autres malversations auraient été découvertes, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles, a ajouté le groupe qui va proposer au conseil d’administration de le « démettre de son poste rapidement ». Un autre responsable de Nissan, Greg Kelly, est également mis en cause, a annoncé le constructeur.
Selon l’agence de presse japonais Jiji, Carlos Ghosn aurait sous-évalué sa rémunération de près de la moitié, déclarant près de 5 milliards de yens (38,82 millions d’euros) alors qu’il aurait dû déclarer 10 milliards. Et selon l’agence de presse Kyodo, cette pratique a commencé en 2011 et a duré plus de cinq ans.
L’action Renault s’écroule
Âgé de 64 ans, Carlos Ghosn a été envoyé par Renault en France pour prendre la direction générale de Nissan en 1999. Il deviendra président de Nissan l’année suivante. En quelques années, il a fait de ce constructeur au bord de la faillite l’un des plus importants et des plus rentables au monde.
Parallèlement, Carlos Ghosn est devenu président de Renault en 2005. Aujourd’hui, le groupe Renault-Nissan-Mitsubishi est le premier constructeur mondial devant le groupe Volkswagen et Toyota. Surnommé le « cost killer » (« tueur de coûts »), il s’est fait une spécialité de transformer des entreprises au bord de la faillite en sociétés très rentables. Son défi actuel est de superviser la remise sur pied de Mitsubishi Motors qui a été impliqué dans un scandale de fraude.
Depuis plusieurs années, en France, sa rémunération fait l’objet de nombreuses critiques. A la tête de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn a touché 13 millions d’euros en 2017, selon les calculs du cabinet Proxinvest, spécialisé dans la gouvernance. Il a touché l’an dernier 7,4 millions d’euros comme patron de Renault.
Ses relations ont été parfois orageuses avec l’Etat français qui possède plus de 20 % des droits de vote chez Renault. Elles semblent s’être améliorées sous le gouvernement actuel qui a soutenu sa reconduction à la tête du groupe en juin dernier, en échange d’une réduction de 30 % de son salaire et de la nomination d’un numéro deux, Thierry Bolloré, appelé à lui succéder.
L’État français «extrêmement vigilant»
Emmanuel Macron a assuré au cours d’une conférence de presse à Bruxelles avec le Premier ministre belge, Charles Michel, que l’État français serait «extrêmement vigilant» concernant «la stabilité» du constructeur automobile Renault et l’avenir de son alliance avec Nissan.
« Il est trop tôt pour se prononcer sur la réalité des faits », a déclaré Emmanuel Macron. Mais, a-t-il ajouté, « l’Etat, en tant qu’actionnaire (de Renault), sera extrêmement vigilant à la stabilité de l’alliance et du groupe ». Il a précisé que l’Etat apporterait « tout son soutien » à « l’ensemble des salariés » de cette entreprise. Le conseil d’administration de Renault «se réunira au plus vite», selon un communiqué du groupe.