Le boucher de Riyad, le criminel de guerre MBS, n’a pas hésité à aller faire les courbettes à Pékin sans dire un mot sur les camps de concentration de millions de musulmans chinois dans le Xinjiang. Comment aurait-il pu faire autrement lui qui est en train de massacrer le peuple yéménite à coups de bombardements ! Lui qui a abandonné depuis longtemps la lutte légitime du peuple martyr palestinien. Que voulez-vous de plus pour condamner ce criminel et tous ses semblables indignes de diriger les lieux saints de l’islam ?
Mohammed ben Salman continue sa tournée en Asie.
Le prince héritier saoudien est à Pékin, en Chine, où il a rencontré ce vendredi 22 février le président Xi Jinping. Mohammed ben Salman, dont l’image en Occident s’est sérieusement détériorée depuis l’affaire Kashoggi, entend élargir la coopération avec son principal partenaire commercial notamment via les nouvelles routes de la soie.
Le drapeau vert du royaume saoudien et le rouge de la République populaire de Chine flottent aux lampadaires de la place Tiananmen. Comme pour son père, il y a deux ans, Mohammed ben Salman a eu droit à tous les honneurs pendant ces deux jours à Pékin : un petit tour sur la Grande Muraille, la réception du vice-Premier ministre chinois Han Zheng, puis du président Xi Jinping ce vendredi au Grand Palais du peuple.
Les dirigeants chinois et saoudiens ont de grandes ambitions et chacun cherche le soutien de l’autre pour les réaliser : l’Arabie saoudite comme tête de pont au Moyen-Orient du projet « ceintures et routes » du numéro un chinois, la Chine pour soutenir le plan « vision 2030 » de l’héritier saoudien qui entend sortir progressivement l’économie du royaume de sa dépendance aux exportations pétrolières. « L’ami des États-Unis cherche aujourd’hui l’appui du monde asiatique, note le Huanshiu Shibao. Mohammed ben Salman marche avec deux jambes pour garder l’équilibre. »
« Donnant-donnant », comme aime à le répéter la diplomatie chinoise : d’un côté un contrat de 10 milliards de dollars signé avec la compagnie pétrolière d’État Saudi Armaco pour la construction d’un complexe de raffinage en Chine. De l’autre, le géant chinois des télécoms Huawei promet d’investir 20 millions de dollars par an en Arabie saoudite, notamment dans des centres de recherche, avec 10 000 emplois à la clé. Il s’agit de renforcer les échanges commerciaux avec le premier partenaire commercial du royaume, mais aussi les liens culturels, scientifiques avec la mise en place de prix venant récompenser les personnalités des pays.
En revanche, on ne sait pas si la question des camps de rééducation de ouïghours dans l’ouest de la Chine, qui fâche le monde musulman, a été abordée entre les deux dirigeants. Quand le thème a été évoqué par notre confrère de la BBC en direct sur sa chaîne, la retransmission s’est immédiatement interrompue. Et côté chinois, les médias officiels se sont gardés de toute allusion au meurtre du journaliste saoudien Jamal Kashoggi le 2 octobre dernier à Istanbul.Photo d’illustration : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman avec l’ambassadeur de Chine en Arabie saoudite, Li Huaxin, lors d’une visite à la Grande Muraille de Chine, le 21 février 2019.Reuters