On vous le disait en 2008 avec la sortie du livre et de l’excellent documentaire Le Monde selon Monsanto de Marie-Monique Robin ! Sans oublier les travaux et le livre de Claude et Lydia Bourguignon, Le sol, la terre et les champs. Tout est dit dans ces travaux, le rendement classique d’une agriculture saine et intelligente est supérieur à celui promis par les firmes à OGM ! Malheureusement, les agriculteurs croient aux sornettes et autres billevesées de ces grandes firmes car elles sont puissantes et jouent sur le paradigme du progrès et de la technologie, obligatoirement meilleurs que tout ce qui a été fait par le passé ! Dès que ces agriculteurs cessent leurs massacres, ils se rendent compte de la supercherie OGM.
Le Salvador a tourné le dos aux grandes multinationales semencières et aux phytosanitaires pour favoriser la culture de graines locales.
Depuis, le système agricole du pays aurait gagné en durabilité et en productivité.
En septembre 2013, le Salvador votait l’interdiction de 53 produits phytosanitaires à usage agricole. Parmi eux, ce grand pays producteur de café, coton, maïs et canne à sucre retirait du marché le Roundup (glyphosate), désherbant vedette de Monsanto, récemment classé “cancérogène probable” par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Pour protéger le patrimoine semencier salvadorien et assurer la production agricole, le gouvernement de l’ancien président Mauricio Funes lançait en 2011 le Plan pour l’agriculture familiale (FAP). À destination de quelque 400 000 familles d’exploitants, ce plan visait à revaloriser les semences locales et émanciper les petits producteurs des industriels des biotechnologies et de leurs OGM.
En crise, le système agricole était majoritairement dépendant des semences hybrides commercialisées par Monsanto, Pioneer et consort.
Avant la mise en œuvre du FAP, 75 % du maïs et 85 % des haricots étaient importés selon le site d’information The Seattle Globalist.
Et les plantes cultivées sur le territoire étaient majoritairement issues de graines OGM stériles, non adaptées auxterritoires et à leurs particularités, forçant le recours aux intrants chimiques. Réaffirmant sa souveraineté alimentaire, le gouvernement a donc décidé de rompre avec les industries semencières internationales pour favoriser les graines locales.
L’État a alors investi plus de 18 millions de dollars afin de livrer 400 000 exploitants en maïs H-29, développé par le Centre national de la technologie agricole et forestière (CENTA). Le maïs présente l’avantage d’être une variété locale, mieux adaptée aux terres salvadoriennes et plus résistantes à la sécheresse.
Selon le site Natural Society, l’agriculture du Salvador serait en pleine expansion. Le pays aurait connu des récoltes records depuis qu’il a banni certains phytosanitaires.
Si le Salvador s’est détourné des grands groupes internationaux spécialisés dans les biotechnologies, des questions demeurent quant à la pérennité du Plan agricole du pays. Car le maïs H-29, bien que produit localement, est une variété hybride. Il a beau être mieux adapté au territoire du Salvador et nécessiter l’usage de moins d’intrant, il n’en est pas moins stérile.
Manon Laplace
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