Le célèbre Léon Gambetta, orateur et viveur, belliciste aussi, avait repris devant l’Assemblée nationale, une formule d’un ami socialiste « le cléricalisme voilà l’ennemi ! ». Le mot a changé, mais la direction de pensée est identique !
Le publiciste Hervé Ryssen, dans ce sillage radical, emporté par le courant de la polémique, ne peut supporter qu’on lui objecte des idées différentes des siennes ; et son obsession est, comme à la droite organisée, l’islamisme. Je prends ce mot à dessein, car il n’a pas eu en littérature, comme il se lit chez Voltaire dans un
livre dont notre éditeur M. Salim Laïbi, attaché à la tradition spirituelle ou vérité, a fait paraître plusieurs pages éloquentes et bien argumentées, ce sens criminel dont l’affublent les costumiers « occidentaux ».
Je dois rappeler que la présence d’une population à laquelle on prête une foi musulmane, ce que contredit la conduite d’un grand nombre dans des quartiers donnés, vient d’une politique corruptrice « française » et non pas d’une invasion forçant les portes. La présence, en particulier, de gens de souche récente ou ancienne maghrébine dans le nord, principalement marocaine, ne vient-elle pas de la décision conjointe syndicalo- patronale et donc en dernier ressort étatique de remplir les places vides laissées par les prisonniers impériaux allemands y travaillant par force et nécessité de survie alors que leur pays, du début de mai 45 à octobre 49 n’avait point encore de gouvernement ? Le pouvoir exécutif était exercé alors arbitrairement par les quatre ambassadeurs des pays victorieux.
Il ne s’agit pas d’une propagande islamique, comme on la représente, à mon avis de « récentiste », faussement, par des batailles de Poitiers et autres popularisées sous Louis Philippe dans les manuels d’histoire, surtout, afin de justifier (selon un avis communiqué par mes camardes de l’École des Chartes connus au lycée parisien Henri IV) ) l’occupation de l’Algérie ! Si l’Islam fait si peur pourquoi aller dans les pays islamiques ?
La grande faute franco-anglaise, dans sa jalousie contre l’Empire d’Allemagne qui lui était supérieur sur un plan intellectuel, matériel et social, religieux même (refusant la laïcisme) en 1914, fut de lancer une offensive de destruction de l’Empire ottoman, c’est-à-dire contre une communauté islamo-chrétienne qui avait pour elle la durée séculaire. Les tribus arabes s’étaient partagées entre les deux confessions, en suivant l’attitude des chefs. La coexistence était possible parce que le fond était semblable ou commun. Le Koran loue des chrétiens, des moines en particulier, dont l’exemple est admirable et doit inspirer les vrais fidèles.
Le désordre de la colonisation et l’attaque de l’Empire ottoman sont deux facteurs conjoints qui expliquent les misères de ce jour et laissent prévoir des calamités dans les années futures.
Ce n’est pas l’Empire ottoman, dont une bonne partie de l’armée était dirigée par des chefs maçonnisés et instruits en France, qui déclara la guerre au Reich de l’Empereur Guillaume dont on connaît l’islamophilie dans son toast de Damas, et l’œuvre qu’il entreprit pour relever le niveau matériel de l’Orient, avec la construction du chemin de fer de Berlin à Bagdad et l’embranchement réalisé par les ingénieurs allemands vers la Mecque dont le pèlerinage était ainsi sécurisé, contre les bandits d’Arabie que l’Intelligence Service mobilisa, et aujourd’hui aussi, dans le conflit. Le fameux Lawrence protesta plus tard en voyant les dégâts causés, et cela lui vaudra un accident de moto bien préparé ! Ce fut en effet l’attitude de Churchill, premier Lord de l’Amirauté, qui refusa de rendre aux Turcs les croiseurs qu’ils avaient commandés, pour s’opposer aux menaces russes, sur les chantiers britanniques après une collecte d’argent de tout le monde musulman, surtout en Iran et en Inde, qui fit entrer les Turcs en guerre. Churchill y vit l’occasion d’une croisade pour libérer Jérusalem. Il devint ensuite secrétaire d’État au Colonies et l’on connaît la suite ! La Palestine transformée en mandat anglo-sioniste, avec Lord Herbert Samuel comme premier résident… jusqu’aux 58 enfants tués l’an dernier par les occupants qui avaient leurs représentants, il y a un siècle, au Traité de Versailles (1919) !
A-t-on parlé de ce traité cette année ? Si peu, car on en a honte et l’on veut faire commencer la tragédie vingt ans plus tard, alors qu’elle a éclaté à l’assassinat du prince héritier à Sarajevo, les meurtriers ayant été traduits devant un tribunal musulman qui les tutoyait, selon l’usage que l’auteur de ces lignes a constaté sur le compte-rendu ! Ceci pour dire à messieurs les publicistes du jour que la Bosnie ou Croatie turque, comme on l’appelait, était une population européenne musulmane et chrétienne ! Le désordre de la colonisation et l’attaque de l’Empire ottoman sont deux facteurs conjoints qui expliquent les misères de ce jour et laissent prévoir des calamités dans les années futures.
Lorsque les Autrichiens, en y comprenant hongrois et fonctionnaires tchèques occupèrent la Bosnie contre les intrigues serbes, ils rénovèrent Sarajevo et offrirent au Sultan de Constantinople de conserver le pouvoir spirituel qu’il garda sur le pays. Chez nous ce fut une initiative hollandaise qui fit édifier, après la première guerre mondiale, une mosquée parisienne, laquelle, qu’à Dieu ne plaise, le sort de la cathédrale parisienne ou la mosquée d’Al Qods ayant flambé le même jour, est certainement ruminé dans les diables cultivant les esprits de nos amateurs de semi-vérités et adorateurs des tyrans du jour ! « Et Satan conduit le bal » chante-t-on dans le « Faust » de Gounod, je ne parle pas du « second Faust » de l’islamophile, et musulman même, Goethe qui est plus net ! Mais il y a, que les méchants se rassurent et les bons tremblent, peu de chance que nos têtes vides lycéennes farcies de bruit et d’images atroces, feuillettent un jour ce Faust, seconde partie que Goethe ordonna de publier après sa mort !