Le terme de démocratie est magique! C’est le gouvernement du peuple, sauf que le peuple était à Rome une suite d’institutions, et que le « peuple romain » (dans l’expression : « le sénat et le peuple romain ») n’a jamais représenté « la masse », source du grec « démos » : un être que les démagogues façonnent comme font les enfants avec la glaise. Platon, que les bacheliers ne lisent plus car ils sont à l’heure républicaine d’une monnaie intellectuelle devenue du papier sans valeur autre que le bon vouloir des parasites usuriers internationaux, a décrit le monstre de la démocratie, tout boursouflé du vent des mots. Aristophane, le père grec de la comédie, l’a suivi, et Aristote et tous ceux qui s’élevaient vers le meilleur, ou mieux l’excellence, l’aristocratie. Tous ces termes ont un sens, et le propre du Diable est d’effacer ce qui le gêne. Le démocrate flatte le peuple, l’aristocrate le tire vers le haut ! En ce sens un homme riche peut être démocrate, un homme d’extraction humble surpasser tous les aristocrates, comme le saint Prophète (béni soit son nom).
Au lieu d’une belle action l’on a promu et célébré la réussite à tout prix, et l’émancipation consiste à brûler d’abord la vertu. Voulez-vous, en chrétien, comme il se passe en Europe continentale avec les partis chrétiens démocrates ou, en musulman, former une association politique, vous l ‘intitulez d’abord, comme un vétérinaire accorde un certificat de bonne santé au bétail, « démocrate » en effet ou « républicain ». Cela revient à s’aligner sur l’opinion courante, sauf à la couronner d’une étiquette, d’un « son de voix » musulman. Il en va de même pour une organisation d’État : les USA firent ainsi bénir leur bombe jetée sur deux villes chrétiennes japonaises ou connue pour ses martyrs, par des représentants de l’Église romaine, cependant qu’Harry Truman ne cachait pas son assiduité à la loge maçonnique, mais peu importaient les étiquettes, il fallait que l’ordre républicain universel triomphât et il en va de même dan la France de ce jour. Être musulman sera appartenir à un parti politique ou être républicain ou démocrate au carré, comme d’autres les sont à des puissances bien supérieures. Les nommer est interdit aux profanes ; ils se désignent seuls eux-mêmes et pleurent à toute occasion, même enragés !
…cela promet une décadence représentable par l’image du plan incliné facteur d’accélération ! Pour le dire plus simplement : une décadence au carré !
Nous allons ainsi voir fleurir la France et bientôt la perfide Albion, comme on nommait l’Angleterre trahissant ses serments, avec des vertus musulmanes qui seront pour des penseurs pessimistes, des vices démocratiques déguisés. Au moins la religion aura conservé son utilité : auparavant, elle instruisait les hommes et, puisqu’il ne faut pas oublier les femmes, protégeaient ces dernières de la barbarie, aujourd’hui c’est l’inverse, les femmes sont exposées à la violence et les hommes abrutis par l’image, et comme femmes et hommes copient leurs défauts réciproques, cela promet une décadence représentable par l’image du plan incliné facteur d’accélération ! Pour le dire plus simplement : une décadence au carré !
Les couleurs se confondront, l’islam ne sera qu’une langue traduisible et formulable en termes ordinaires. Plus besoin de prophète ou d’imams, comme ailleurs chez les bouddhistes, de petit ou grand véhicule, selon la terminologie expressive, ou de saints et de saintes, de loi ou de conscience morale. Que sera bientôt la foi mahométane, ou l’islamisme comme en usait Voltaire qui le défendit contre les ignorants ? L’image ou la manière allégorique de désigner la communauté des hommes devant laquelle Dieu s’incline : le république. Mais que seront les saints ? Les représentants de la République, de cette existence indivisible qu’est la nation et à l’abri de laquelle, grâce à une fraternité bien comprise, le vivre-ensemble sera possible, celui entre le Bien et le Mal. Les deux auront un but unique, car associés ils maintiendront l’idéal républicain, celui d’être son propre Dieu, son propre créateur, comme on décide de réformer l’orthographe, au besoin en réduisant le vocabulaire. Vous êtres musulman ? Ah, oui, un démocrate, entrez au café républicain prendre tous nos alcools si la liberté, ou pourquoi pas, notre égalité l’exige !
Pierre Dortiguier