C’est tout de même assez extraordinaire que le législateur suisse hypocrite trouve le temps de légiférer sur le voile islamique qui ne dérange pas grand monde, mais qu’il ne le trouve pas quand il s’agit de légiférer sur les milliers de milliards de la rapine de l’Afrique et de l’Asie que l’on retrouve dans les coffres de ses superbes banques ! Sachant qu’il y a en Suisse énormément de touristes richissimes du Golfe ; du coup, vu leur amour de l’argent et de Mammon, d’autres lobbyistes montent au créneau pour ne pas laisser faire cette interdiction.
Ainsi, la caricature de Saphirnews n’est plus d’actualité malheureusement, il fallait lui apposer une signalisation d’interdiction qui n’est qu’une question de temps car on ne peut que faire confiance à la bêtise humaine pour aller jusqu’au bout…
L’initiative de l’UDC pour interdire le voile islamique alarme les milieux économiques suisses, en particulier celui de l’hôtellerie-restauration. La clientèle arabe n’a jamais été aussi importante
Les parlementaires qui portent le plus préjudice à l’économie suisse sont membres de l’UDC, estime le magazine économique Bilanz au terme de cette législature. L’initiative contre la burqa lancée par quelques ténors du parti ne va pas améliorer leur réputation auprès des milieux économiques. En particulier celui de l’hôtellerie-restauration.
« Cette initiative présente un danger majeur pour le tourisme : nous ne pouvons pas nous permettre de faire fuir notre clientèle du Moyen-Orient », fustige Stefan Otz, directeur de l’Office du tourisme d’Interlaken. La station bernoise n’a jamais attiré autant de ressortissants du Golfe. « Nous sommes passés de 3000 à 90 000 nuitées en dix ans ! Ils représentent 14% de notre clientèle cette année. Nous accueillons une nouvelle génération, qui vient en voyage de noces par exemple. Nous en avons besoin pour pallier le franc fort et le recul de la clientèle européenne », souligne le responsable.« Parmi les Saoudiennes qui viennent en été, plus d’un tiers porte le niqab, estime-t-il. Les touristes apprécient notre pays pour sa liberté. Les tour-opérateurs ne vendront pas notre destination si elle n’est plus associée à cette tolérance. »
430 francs par jour
Le reste du pays est moins dépendant des touristes arabes. Au niveau national, ces derniers ne représentent que 2,1% des visiteurs. Ils sont davantage présents à Zurich (2,8%) et à Lucerne (3,2%); ainsi que sur l’arc lémanique, à Genève (7%) et Montreux (6,1%) notamment. Mais leur nombre ne cesse d’augmenter, alors que la clientèle européenne décline. «Ces cinq dernières années, nous avons une hausse de 118% des touristes du Golfe», se réjouit Grégoire Chappuis, vice-directeur de l’office Montreux-Riviera. «Ils consomment davantage et restent plus longtemps dans les hôtels», renchérit Ueli Heer à Zurich. Les visiteurs du Golfe dépensent 430 francs par jour en Suisse, alors que les touristes étrangers ne déboursent en moyenne que 180 francs, selon une enquête de Suisse Tourisme datée de 2013.
«Mais il n’y a pas que le Moyen-Orient. Cette initiative pourrait être mal perçue en Asie, en Indonésie notamment, où nous sommes justement en train de prospecter», s’inquiète Grégoire Chappuis. «Cette initiative porte un coup à notre image, condamne Barbara Gisi, directrice de la Fédération suisse du tourisme. Elle risque de dissuader également des voyageurs qui ne portent pas de niqab ou de burqa. Ils penseront que la Suisse n’est plus tolérante envers les autres religions.»
La votation sur les minarets en 2009 n’a pas eu cet effet, pourtant. «Avec l’interdiction de la burqa, les individus sont touchés directement dans leur intégrité. Cela n’a pas le même impact», prévient-elle. Quant à la France, qui attire toujours autant d’étrangers malgré l’interdiction de la burqa? «La situation n’est guère comparable, réfute Stefan Otz. Paris a d’autres atouts qu’Interlaken, en termes d’attractivité.»