Comme on pouvait s’y attendre, c’est toujours les amis financiers de Macron qui vont encore se gaver de 40% de ces 13 milliards alors qu’ils ne représentent que 5% de l’économie ! C’est un nouveau braquage de la finance via ses pions installés au pouvoir. C’est flagrant, aveuglant, personne ne peut le nier.
Sur les 13 milliards d’euros de baisse de prélèvements pour les entreprises d’ici la fin du quinquennat, les services financiers vont récupérer 5 milliards, soit 38 % du total.
Selon un document interne de Bercy auquel l’Opinion a eu accès, tous les secteurs d’activité ne profiteront pas de la même manière des baisses de charges et de la baisse de l’impôt sur les sociétés. Grande gagnante, la finance va toucher près de 40 % des 13,2 milliards de baisses de prélèvements sur le quinquennat alors que le secteur ne représente que 5 % de la valeur ajoutée nationale. Arrive en deuxième position le commerce avec 18 % des baisses, devant l’industrie (16 %). À l’inverse, les services aux ménages ne gagneront rien (0 %), l’hôtellerie-restauration touchera très peu (1 % des baisses), comme le transport, les services marchands ou la construction (2 %).
« Il n’y a pas de virage keynésien pour l’acte II du quinquennat. Je me bats tous les jours pour la compétitivité des entreprises », indiquait il y a peu Bruno Le Maire à l’Opinion. Pour preuve, les 13,2 milliards d’euros de baisses d’impôts prévues pour les entreprises d’ici la fin du quinquennat. Mais que recouvrent exactement ces baisses de prélèvements pour les entreprises ?
L’Opinion a pu consulter un document interne de Bercy dressant les principales mesures du quinquennat, secteur par secteur. Selon les calculs du ministère des finances, une demi-douzaine de « mesures bénéficiaires aux entreprises » feront baisser la pression fiscale de 34,8 milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat. Un montant important, proche des 40 milliards de baisses de charges du pacte de responsabilité de François Hollande, mais partiellement effacé par 21,6 milliards d’euros de « mesures de compensation », c’est-à-dire des hausses de prélèvements.
Comment sont réparties ces mesures ? Cette année, la transformation du CICE en baisses de charges entraîne d’impressionnants mouvements financiers, à la hausse comme à la baisse. Les « allègements généraux » de charges représentent à eux seuls 16,7 milliards d’euros pour les entreprises. Principaux bénéficiaires : le commerce (-3,7 milliards), l’industrie (-3,4 milliards) et les services aux entreprises (-2,4 milliards).
Baisse nette de 13,2 mds. Mais à y regarder de plus près, entre la baisse du taux du CICE de 7 % à 6 % l’année dernière qui a coûté 2,5 milliards d’euros d’impôt supplémentaires aux entreprises, la suppression du CICE à proprement parler (+15,1 milliards d’euros) et la hausse d’IS entraîné par les baisses de charges (+3,7 milliards), la transformation du CICE en baisse de charge va coûter au final 4,6 milliards d’euros aux entreprises.
Pour réduire la pression fiscale, ces dernières devront donc principalement compter sur la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés, qui tombera à 25 % d’ici 2022. Ce sera 12,7 milliards d’euros d’impôt en moins pour les entreprises. Les principaux bénéficiaires sont les services financiers (-3,1 milliards d’euros), le commerce (-2,1 milliards) et l’industrie manufacturière…
Photo d’illustration : Bruno Le Maire assure se battre « tous les jours » pour la compétitivité des entreprises françaises et réfute tout virage keynésien du quinquennat. © Sipa Press
5 août 2019