Ce terrible accident, cette mort dramatique devrait faire réagir le gouvernement afin de mettre en place une campagne nationale portant sur le mésusage médicamenteux qui fait en France, des milliers de morts par an. Le seul cas du paracétamol est extrêmement grave puisqu’il est facilement accessible en pharmacie, sans ordonnance et pas cher. En cas de douleurs importantes, les patients ne respectent pas du tout la posologie. D’autant que de nombreux médicaments contiennent du paracétamol sans que les consommateurs ne le sachent. Ainsi, les surdosages sont nombreux et les effondrements hépatiques aussi. Malgré les milliers de morts provoquées par l’usage inconsidéré et dangereux de médicaments en libre accès, le gouvernement n’a pas estimé nécessaire de réagir. Pourtant, curieusement, si un enfant décède d’une rougeole ou d’une méningite, immédiatement, on fera vacciner la population entière ! Ne parlons pas des accidents de la route qui font cinq fois moins de morts par an que le mésusage médicamenteux et qui, pourtant; ont fait réagir les autorités qui ont mis en place un système répressif extraordinairement complexe et coûteux ! Il est vraiment difficile de comprendre le fonctionnement des politiques de santé publique des précédents gouvernements.
Pratique et efficace, l’analgésique est couramment utilisé pour soulager une douleur passagère.Pourtant, ce médicament n’est pas sans risques, comme le rappelle les circonstances de la mort de Naomi Musenga, décédée d’une intoxication au paracétamol. LCI fait le point.Les circonstances du décès de Naomi Musenga, morte quelques heures après avoir appelé en vain le Samu, viennent d’être dévoilées. Selon le procureur de la République, le décès de la jeune femme est la “conséquence d’une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours”. “La destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l’ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès”, précise-t-il.Comment un tel médicament, vendu sans ordonnance, a-t-il pu entraîner la mort de cette jeune femme ? Car de nos jours, l’absorption de paracétamol est devenue monnaie courante. Dans l’armoire à pharmacie, au bureau ou dans votre sac, le petit comprimé de paracétamol est souvent à portée de main. Qu’ils s’appellent Doliprane, Efferalgan ou Dafalgan, la substance active est la plus consommée par les Français. Et pour cause, elle est redoutable pour soulager une douleur ou faire baisser la fièvre.
Mais, ne vous méprenez pas. Le paracétamol reste un médicament. Il peut donc avoir des effets secondaires, parfois graves. En mai 2015, un bébé de 5 mois est décédé suite à un surdosage de doliprane. Le médecin du Samu qui avait fait une prescription approximative et un interrogatoire insuffisant des parents a depuis été suspendu par l’Ordre des médecins. Mais la prise trop régulière de la substance est aussi dangereuse pour les adultes.Des risques pour le foieLe surdosage, même faible, peut être toxique pour le foie, comme le rappelle la mort de Naomi Musenga. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est fortement déconseillé aux personnes souffrant d’une maladie grave du foie sans un avis médical. “Le paracétamol est une molécule qui, après son ingestion, est transformée par le foie en un métabolite toxique (N-acétyl p-benzoquinone imine) capable en cas de surdosage de détruire les cellules du foie”, explique ainsi le pharmacologue clinicien Jean-Paul Giroud à Médisite.Toxique pour les reins
Des chercheurs britanniques ont passé au crible huit études avec pour objectif de déterminer les dangers d’une consommation régulière. Verdict : les volontaires qui en prenaient le plus sont aussi ceux qui avaient davantage de problèmes rénaux. En cause, la molécule diminuerait la capacité rénale.Dangereux pour le cœurCette même méta-analyse a montré qu’une prise régulière de paracétamol (22 comprimés de 500 mg par mois) augmentait le risque de développer une maladie cardiovasculaire dans les douze ans. Ici, la substance augmente la pression artérielle. Pour éviter cela, le Pr Giroud conseille à Science et Avenir de ne pas dépasser les 3 grammes en 24 heures et de ne pas l’associer à l’alcool.Les bons réflexes
Ainsi, les adultes ne doivent pas dépasser les 4 grammes par jour, en respectant un intervalle de 4 heures entre deux prises. Même délai pour les enfants mais avec des doses réduites, et ce seulement toutes les 6 heures. A titre indicatif, le Vidal – LA référence en matière de médicaments – préconise :
– enfant de 3 à 5 kg : 1/2 suppositoire à 100 mg, 1 à 4 fois par jour
– enfant de 6 à 8 kg : 100 mg, 1 à 4 fois par jour
– enfant de 8 à 12 kg : 150 mg, 1 à 4 fois par jour
– enfant de 12 à 16 kg : 200 mg, 1 à 4 fois par jour
– enfant de 16 à 24 kg : 300 mg, 1 à 4 fois par jour
– enfant de 25 à 30 kg : 300 mg, 1 à 6 fois par jour
– enfant de 30 à 40 kg : 500 mg, 1 à 4 fois par jour
– enfant de plus de 40 kg : 500 mg, 1 à 6 fois par jour
Autre conseil : si la douleur persiste plus de 5 jours consécutifs, il est préférable de consulter un médecin. La prise régulière de paracétamol n’est pas si anodine qu’il y paraît.
De même, soyez vigilants si vous prenez un autre médicament. Il peut aussi contenir du paracétamol et […]
LCI – Rédaction