D’autant que la justice est devenue quasiment une chambre de validation des décisions gouvernementales les plus stupides depuis 2 ans et demi maintenant. Ce qui est par contre inquiétant, très inquiétant même, c’est de constater qu’un maire puisse imaginer avoir autant de pouvoir, cette facilité qu’il a eue à piétiner les libertés fondamentales pour un résultat sanitaire nul, car disons-le, si le port du masque avait un quelconque intérêt, nous ne serions pas aujourd’hui à la 7e vague et à la 4e dose… Simple question de bon sens.
Finalement, il ne fera pas son grand retour lundi. Le port du masque obligatoire dans les transports, annoncé par la mairie et la métropole de Nice pour lundi prochain, a été suspendu par le tribunal administratif de Nice ce vendredi.
Pour le tribunal, les conditions ne sont pas remplies pour justifier le retour au port du masque obligatoire. « Si une obligation de porter le masque à l’extérieur, dans l’espace public ou les transports en commun (…) n’apparaît pas dénuée d’utilité », les pièces fournies par le maire de Nice, le taux d’incidence local et le niveau de contamination des eaux usées dans la région ne justifient pas cette obligation. La mesure n’apparaît donc « pas adaptée, proportionnée et nécessaire à l’objectif poursuivi », c’est-à-dire la lutte contre la flambée des cas de Covid-19, affirme le tribunal.
« L’arrêté contesté, qui est d’ailleurs susceptible de concerner des personnes ne résidant pas dans la commune mais devant s’y déplacer, porte ainsi à la liberté d’aller et venir et au droit du requérant de sa liberté personnelle », poursuit le tribunal dans son référé.
Cette décision était attendue au lendemain de l’annonce par le maire de Nice, Christian Estrosi, du retour du masque dans les transports en commun pour faire face à une septième vague « qui monte en flèche ». Un recours avait été immédiatement déposé devant le tribunal administratif de la ville.
« J’ai pris mon arrêté avec d’autres maires de la métropole de Nice (…) pour que chacun à partir de lundi porte le masque de manière obligatoire », sur les 2 500 km du réseau de bus et de tramways, avait déclaré Christian Estrosi, ex-LR.
« Une rentrée scolaire à haut risque »
Le maire de Nice souhaitait aller ainsi plus loin que le gouvernement qui, pour le moment, ne fait que recommander le port du masque dans les transports publics. Pour Christian Estrosi, le gouvernement « sera obligé d’y venir, parce que 200 000 cas de plus en moins de 24 heures, on voit bien que nous sommes sur une 7e vague qui monte en flèche et qui nous amène vers une rentrée scolaire à haut risque ».
Jeudi soir, plus de 154 600 nouveaux cas de Covid-19 ont été comptabilisés en France, avec 17 719 patients hospitalisés, dont 1 523 nouvelles admissions. Sur la semaine s’achevant le 3 juillet, la circulation du Covid-19 s’est intensifiée en métropole, et les nouvelles hospitalisations ainsi que les décès ont fortement augmenté, touchant en majorité les plus âgés, insuffisamment vaccinés, a aussi relevé Santé publique France.
Mardi, le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a incité au deuxième rappel vaccinal (4e dose) pour les plus fragiles et recommandé le port du masque « dans les lieux bondés ».
Photo d’illustration : La France fait face à une recrudescence des cas de Covid-19 cet été. (Illustration) LP/Delphine Goldsztejn
8 juillet 2022