Dans n’importe quel autre pays européen elle aurait démissionné sauf en France car il n’y a plus d’état en France, il n’y a plus rien à défendre ou protéger. Sa seule ligne de défense sera de crier au “complot” politique vu qu’elle accuse Xavier Bertrand d’être derrière cette médiatisation !
La secrétaire d’État, candidate aux régionales dans les Hauts-de-France, s’est retrouvée au cœur d’une polémique ce lundi du fait de la présence de son conjoint dans son cabinet à Bercy.
Les campagnes électorales peuvent aussi conduire les candidats à devoir se justifier sur leur vie privée. C’est ce qui est arrivé ces derniers jours à la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, candidate dans les Hauts-de-France en dernière position pour soutenir la liste LREM face notamment à Xavier Bertrand. Une polémique née des révélations de Politico ce lundi matin.
Le site assure en effet qu’Agnès Pannier-Runacher, candidate dans le 16e arrondissement de Paris en 2020, a « désormais une partie de sa vie personnelle dans le Pas-de-Calais ». À savoir un lieu de résidence situé à l’adresse lensoise de son chef de cabinet à Bercy, l’ancien député socialiste Nicolas Bays, mentionnée le 9 mai dernier, la veille du jour de dépôt des listes. Tous deux ont « pris ensemble la décision d’une vie commune », précisent encore nos confrères.
Un travail « bénévole » après le 9 mai
Le problème, c’est que la loi sur la transparence de la vie publique, votée en 2017, énonce qu’un membre de l’exécutif ne peut « compter parmi les membres de son cabinet son conjoint (…) ou concubin ». Le manquement à ces obligations est passible d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. La question s’est donc rapidement posée de savoir si Nicolas Bays a bien mis un terme à ses fonctions ce 9 mai. Car un manquement à ces obligations légales aurait pu conduire à l’invalidation de l’ensemble de la liste LREM aux élections régionales.
Or, le jour de la réouverture des terrasses le 19 mai dernier, Agnès Pannier-Runacher, comme bon nombre de ses collègues du gouvernement, avait posté une photo d’elle « avec son équipe » prenant un café en terrasse au pied de Bercy. Nicolas Bays y était bien présent. Nos confrères de Politico ajoutent que ses équipes n’avaient pas fait part d’un quelconque départ du chef de cabinet avant le 21 mai, jour de l’envoi d’un message de ce dernier sur Telegram à des collègues, dans lequel il évoquait des « raisons personnelles ». Sa démission rendue publique samedi 22 mai au Journal officiel indique bel et bien la date du 9 mai.
Les règles auraient-elles pu être quelque peu contournées ? Agnès Pannier-Runacher a eu l’occasion de s’en expliquer ce lundi soir, sur les ondes de RTL. Elle se défend de toute irrégularité. « Je suis complètement en règle avec le droit, a-t-elle évacué d’emblée. J’ai pris moi-même la démarche de contacter le secrétariat général du gouvernement pour avoir une stricte application des règles du jeu. Mon conjoint ne travaille plus pour moi. » Agnès Pannier-Runacher ne conteste pas le fait que Nicolas Bays a travaillé après le 9 mai, mais gratuitement. « Je rappelle qu’il travaillait 80 heures par semaine et il aura donc fait deux semaines en travaillant 80 heures par semaine gratuitement », assure-t-elle.
🗣 Régionales : "Pourquoi Xavier Bertrand est-il obsédé par ma vie privée ? (…) Je suis complètement en règle avec le droit, mon conjoint ne travaille plus pour moi", assure la ministre et candidate dans les Hauts-de-France @AgnesRunacher au micro de @ThomasSotto dans #RTLSoir pic.twitter.com/5IuushAvb7
— RTL France (@RTLFrance) May 24, 2021
La secrétaire d’État accuse l’entourage de Xavier Bertrand d’être à l’origine d’une manœuvre politique. Auprès du Journal du dimanche, l’entourage du président sortant de la région s’étonnait plus tôt dans l’après-midi de la présence de cette membre du gouvernement dans la région, alors qu’elle était candidate l’an dernier aux élections municipales dans le 16e arrondissement de Paris. « Il n’y a pas de réalité sur l’établissement d’une vie à Lens, assurait-on alors. L’installation d’une ministre signifierait que différents services soient mis au courant, localement, notamment pour assurer sa sécurité. Or tout cela n’existe pas. »
Photo d’illustration : La secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher a été la cible d’une polémique relative à sa présence dans la liste LREM pour les élections régionales. REUTERS/Pool/Ludovic Marin
24 mai 2021