On ne savait pas qu’il était possible de violer des enfants, des milliers de fois, pendant des décennies, sans que la police ne s’en rende compte ni même que la justice fasse quoi que ce soit pour l’empêcher. Est-ce qu’il reste encore un état en Grande-Bretagne, est-ce que la justice possède encore un quelconque sens dans ce pays ou doit-on comprendre que son peuple est livré à des hordes de sauvages et de criminels omnipotents ? D’aucuns essaient de racialiser cette affaire, ayant certainement un intérêt à allumer le feu de la guerre civile en Europe, sauf qu’il est évident que tout le monde est coupable, car même si certains agresseurs étaient d’origine pakistanaise, on ne voit pas et on ne comprend pas pourquoi des policiers de souche européenne ont-ils laissé faire longtemps de tels crimes abominables…
Cette affaire nous rappelle également le grand scandale du criminel pédophile Jimmy Saville, célèbre présentateur de la BBC, qui a sévi pendant 40 ans en violant des centaines d’enfants sans jamais avoir passé une seule nuit en prison. On a bien l’impression que le Royaume-Uni est très conciliant avec les criminels, agresseurs et violeurs d’enfants.
Une enquête a été ouverte après la publication d’une longue enquête du Sunday Mirror sur des abus sexuels dans une ville du centre de l’Angleterre.
Des jeunes filles systématiquement droguées, violées, frappées. C’est un nouveau scandale de pédophilie qui frappe le Royaume-Uni après les révélations du Sunday Mirror. Depuis le début des années 1980, jusqu’à 1000 enfants, parfois âgés de seulement onze ans, auraient été victimes d’agressions sexuelles et de viols à Telford, une ville du comté de Shropshire, en Angleterre.
Pour « obtenir la vérité, montrer ce qui n’a pas fonctionné et en tirer les leçons pour l’avenir », selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur, une enquête menée par un organisme indépendant, devra déterminer si les institutions locales ont suffisamment agi pour protéger les enfants.
Que sait-on des faits ?
Depuis 40 ans, assure le Sunday Mirror, qui nourrit son enquête de nombreux témoignages, jusqu’à 1000 jeunes filles ont été droguées, retenues en otage et offertes à des hommes dans cette ville dont la population est équivalente à celle de Toulon en France. Le mode opératoire est souvent le même et suit ce que les médias anglais appellent la méthode du « grooming ». Un adulte met la main sur une victime et la conditionne pour qu’elle finisse par se soumettre sexuellement. L’une des victimes, âgée de 14 ans au moment des faits, raconte que son numéro de téléphone avait été vendu à des pédophiles et que « nuit après nuit, (elle) avait été forcée à avoir des rapports sexuels avec de nombreux hommes dans des fast-foods dégoûtants et dans des maisons immondes ». Les jeunes filles étaient également menacées de représailles si elles parlaient : « On me disait que si je dénonçais quelqu’un, ils diraient à mes petites sœurs et à ma mère que j’étais une prostituée ».
Les menaces ont parfois été mises à exécution. Le Sunday Mirror estime qu’au moins cinq personnes sont décédées en lien avec cette affaire. En 1997, Lucy, 16 ans, sa mère et sa sœur ont été tuées lorsque l’un des agresseurs de Lucy a mis le feu à leur maison. Une autre jeune fille, Becky, 13 ans, est décédée dans un accident de voiture en 2002 après deux ans d’abus sexuels et Vicky, 20 ans, a succombé à une overdose en 2008 après avoir été forcée à prendre de la cocaïne et de l’héroïne dès ses 12 ans.
Qui sont les victimes ?
Selon la députée conservatrice de Telford, Lucy Allan, « ces jeunes filles étaient très souvent issues de la classe ouvrière, souffrant de fragilités multiples et c’est pour cela que leurs agresseurs les ciblaient ». Si « en grande majorité, des jeunes filles blanches étaient ciblées », souligne le Sunday Mirror, « des adolescentes issues des communautés asiatiques ont également été victimes ».
Qui sont les agresseurs ?
Plus de 70 hommes, qui appartenaient à des gangs ou agissaient individuellement, seraient impliqués dans cette affaire, souligne l’enquête du Sunday Mirror. Ils seraient en grande partie issus de communautés « asiatiques », selon l’expression utilisée par les médias anglo-saxons. Ces derniers évoquent des cas d’agresseurs dans la communauté d’origine pakistanaise.
Pourquoi les extrêmes se saisissent de l’affaire ?
L’origine supposée des agresseurs a donné du grain à moudre aux médias proches de l’extrême droite qui dénoncent « une nouvelle traite des blanches » par « l’immigration pakistanaise ».
Sur Twitter, la députée Les Républicains Valérie Boyer a dénoncé des « viols et meurtres commis par des pédophiles indopakistanais sur des Britanniques abandonnées par la justice » et « des crimes passés sous silence au motif qu’elles étaient blanches et pauvres ».
Pour l’heure, aucune information précise sur le profil de tous les agresseurs n’a été délivrée. Selon le Sunday Mirror, les services sociaux auraient eu connaissance de ces abus depuis les années 90 mais n’auraient pas réagi pour ne pas être taxés de racisme.
Que répondent les autorités locales ?
Selon Tom Harding, surintendant de la police de Telford, le nombre de victimes pourrait être exagéré à des fins « sensationnalistes ». Auprès du ShropshireStar, il a nié avoir refusé d’ouvrir des enquêtes pour éviter que sa police soit qualifiée de raciste. Il a d’ailleurs rappelé qu’en 2013, après une enquête de trois ans menée par la police de Telford et baptisée opération Chalice, un réseau pédophile avait été démantelé et sept hommes condamnés pour des faits de prostitution infantile.