Alors que les technocrates européens n’arrivent pas à définir une bonne fois pour toutes les perturbateurs endocriniens et à les interdire, leurs effets sur nos enfants sont par contre réels puisque nous constatons que des enfants, filles ou garçons, sont pubères de plus en plus tôt comme dans ce cas précis à 6 ans. Quand une société détruit sa progéniture de cette façon sans même pouvoir réagir, c’est qu’il est temps pour elle de se préparer à disparaître des pages de l’histoire humaine.
L’Union européenne tente de se mettre d’accord mardi 28 février sur une définition des perturbateurs endocriniens.
Objectif : aboutir à une réglementation qui limite leur impact sur la santé. Ces substances peuvent par exemple accélérer la puberté. Témoignage.
Chloé (le prénom a été changé) a encore sa bouille ronde d’enfant. Et déjà « des seins qui poussent », explique-t-elle avec un petit sourire gêné. Ce qui l’embête surtout, « c’est qu’on me fait beaucoup de piqûres. »
« On évite de dramatiser, souffle son père en aparté. Elle n’a pas l’âge d’être confrontée à des problèmes de jeune fille, elle est loin d’imaginer ce que ça signifie… À 6 ans et demi, on reçoit des poupées, pas ses premières brassières. »
Un ovaire déjà stimulé par les hormones
Début 2016, la petite Rennaise s’est plainte de douleurs mammaires. « Avec ma femme, on a d’abord cru qu’elle avait reçu un coup en jouant. Mais pour la pédiatre, ça ne faisait quasiment aucun doute : sa puberté avait débuté. » Un choc ? « À cet âge, c’est troublant, bien sûr… »
S’ensuit un examen pour déterminer l’âge osseux de Chloé, puis une échographie pelvienne : « L’un de ses ovaires, très gros, est couvert de follicules : il est déjà stimulé par les hormones. »
« Depuis, on s’interroge sur tout, même sur ses sautes d’humeur… Est-ce dû aux hormones ou à son caractère ? », se demande son père.
« Nous ne saurons sans doute jamais comment notre fille a été contaminée. On pensait pourtant être des parents vigilants. » Trois mois avant la naissance, le couple avait veillé à peindre la future chambre de Chloé avec de la peinture écolabel.
Mêmes précautions à table : « Elle ne connaît pas la malbouffe, même si elle mange parfois des bonbons, comme tous les gamins… Elle adore aussi les tomates cerise, les fraises et les framboises, mais ces fruits sont souvent imbibés de pesticides, alors on les achète bio, comme beaucoup de choses… »
La fin de sa croissance ?
Il réfléchit : « Ma femme l’a allaitée jusqu’à dix mois, mais après, on lui a donné des biberons en plastique, tout en veillant à sélectionner des marques réputées plus saines. »
Des questions, le couple s’en posera encore dans quelques semaines, quand tomberont les derniers résultats des examens de l’enfant. Un traitement sera inévitable si sa puberté s’avère à un stade trop précoce.
Sans cela, Chloé, 1m30, risquerait de voir sa croissance stoppée nette. Et à 7 ans, en CE1, elle connaîtrait sans doute ses […]
Cécile RETO – Ouest France