Très intéressante plainte pour dénonciation calomnieuse et faux en écriture publique même si on imagine qu’elle sera rejetée au vu de la gravité des accusations, car le faux en écriture publique est passible des assises ! C’est pourtant ce qu’a bien commis le préfet Didier Lallemant en publiant un tweet d’une grande stupidité et manquant de précision, qui ne pourra qu’être condamné par la 17e chambre statuant sur le droit de la presse. Il y a eu effectivement un ou deux cris dans une foule immense, un préfet ne peut ignorer à ce point les subtilités de la langue française.
Il serait du coup intéressant d’écouter la plaidoirie de la défense qui va s’embourber dans des explications abracadabrantesques, tant la cause est indéfendable. En réalité, la stratégie de la préfecture a été très simple, discréditer la marche en l’accusant d’antisémitisme afin que tous les médias s’emparent de cette fake news et en fassent les gorges chaudes à longueur de journées…
La sœur d’Adama Traoré, Assa Traoré, a déposé, jeudi 18 juin, deux plaintes contre le préfet de police de Paris.
Assa Traoré a déposé plainte contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, ce jeudi 18 juin, a appris franceinfo auprès de son avocat, maître Yassine Bouzrou. Deux plaintes pour dénonciation calomnieuse et faux en écriture publique.
Le comité “Vérité pour Adama” reproche à Didier Lallement la publication d’un tweet, sur le compte officiel de la préfecture de police de Paris, dans lequel il affirme que “les manifestants” ont scandé des propos antisémites, généralisant ainsi à toutes les personnes présentes à la manifestation sur la place de la République, samedi dernier.
« Didier Lallement ne pouvait pourtant ignorer que les termes ‘sales juifs‘ n’avaient pas été scandés par les manifestants le 13 juin 2020 place de la République mais qu’un seul homme semblait avoir tenu de tels propos », précise le texte de la plainte, que franceinfo a pu consulter.
Une généralisation selon le comité « Vérité pour Adama »
« Sur une vidéo diffusée par le média “Valeurs Actuelles”, on entend en effet, distinctement, et à trois reprises, “sale juif” être proféré par quelqu’un se trouvant dans la foule, mais qu’il n’est pas possible d’identifier. La foule est à ce moment très agitée, et cette injure semble être adressée en direction des militants d’extrême droite du groupe Génération identitaire qui viennent de dérouler – par provocation – une banderole en haut d’un immeuble de la place de la République, où était inscrit les termes suivants : “justice pour les victimes du racisme anti-blanc. White lives matter”. La vidéo, mise en ligne à 16h33, est très rapidement virale. Une heure plus tard, la préfecture de police tweete à son tour: ” ‘Sales juifs’ scandés par les manifestants. Le préfet de police signale ces propos antisémites à la justice“. Une généralisation à tous les manifestants qui ne passe pas auprès des organisateurs du rassemblement.
“Sales juifs”, crient des manifestants antiracistes ulcérés par une banderole de #GénérationIdentitaire pour les victimes de racisme antiblancs.
#racismenantiblancs #immigration #remigration #adamatraore #affairetraore #justicepouradama
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Photo d’illustration : Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré, lors de la manifestation à Paris contre les violences policières le 13 juin 2020. (NATHANAEL CHARBONNIER / ESP – REDA INTERNATIONALE)
18 juin 2020