Le nouveau président les Républicains (LR) des Hauts-de-France – Nord-Pas-de-Calais Picardie, Xavier Bertrand, a discrètement fait voter une importante augmentation de ses émoluments à la communauté d’agglomération de Saint-Quentin (Aisne). Comme le relève
La Voix du Nord ce jeudi, l’intéressé a « soumis au vote une délibération lui octroyant 4000 euros brut, soit 3000 net et 2400 après prélèvement à la source » dans une procédure adoptée le 26 janvier dernier.Député-maire jusqu’au début de l’année, l’ancien ministre ne percevait rien de l’agglomération car ses indemnités atteignaient déjà le plafond autorisé du fait du cumul de ses fonctions. Mais depuis qu’il a démissionné de ses mandats parlementaires et municipaux – comme il s’y était engagé lors de la campagne des régionales -, son revenu a « chuté » à 5236 euros brut. C’est cette baisse qui l’a décidé à s’augmenter. « Et je précise que je suis 5% en dessous du maximum, comme je l’ai demandé aux élus régionaux », souligne-t-il.
Bertrand aurait pu attendre 2017 avant de démissionner
Face à la polémique suscitée par le sujet, Xavier Bertrand a tenu à clarifier sa situation. Dans un tweet posté jeudi en fin de journée, il a apporté des éléments qu’il juge «indispensables». L’infographie jointe à son message présente ainsi un comparatif détaillé de ses indemnités avant et après son élection dans le Nord : au lieu des 7238,19 euros d’indemnités et 5108 euros d’IRFM qu’il touchait précédemment, l’élu perçoit aujourd’hui 6725,18 euros. « Il a plus d’administrés mais il gagne moins ! », fait valoir son entourage.
«(S’il était) resté député, (sa) situation aurait été plus confortable car (il percevrait) les mêmes indemnités, mais l’indemnité représentative de frais de mandat en plus. Ça permet de s’habiller, de payer les repas, une tournée sur une foire, d’envoyer un bouquet pour un mariage…», explique son premier vice-président, Gérald Darmanin. En effet, Xavier Bertrand aurait pu attendre 2017 avant de tomber sur le coup de la loi sur le non-cumul des mandats: s’il avait fait ce choix, il aurait continué à toucher les 5770 euros brut mensuels de l’IRFM.
L’information avait échappé aux élus locaux eux-mêmes: il aura fallu attendre que les vice-présidents, qui se partageaient cette enveloppe jusqu’à présent, s’en aperçoivent a posteriori et le fassent remonter au Courrier Picard. Autre ville mais même démarche: Gérald Darmanin, a lui aussi renoncé à son mandat de député pour se consacrer à ses fonctions exécutives locales. Ainsi le maire de Tourcoing s’est fait voter 3783 euros mensuels au conseil municipal, où il ne touchait rien jusqu’à présent.
Le Figaro