En réalité ce résultat est en conformité avec la dynamique que l’on retrouve sur le Net d’autant que les autres candidats favoris sont tout le temps sur les médias nationaux ce qui rend l’importance de Youtube encore plus grande pour les électeurs dégoûtés des partis classiques. Ils peuvent s’en inquiéter d’ailleurs car plus personne ne regarde la télé et certainement pas pour voir des débats politiques vu les audiences ridicules, par exemple du débat à 11 de début avril…
AlgoTransparency est une initiative open source qui vise à mesurer la surreprésentation de certains candidats à la présidentielle sur YouTube. À l’heure où de nombreux votants préfèrent les chaînes des candidats aux messes télévisées, cette question a toute son importance.
Le temps de parole surveillé par le CSA régule les débats télévisés autant que les sujets de fond, notamment à cause des petits candidats comme les appellent les grands médias. Mais à l’heure de YouTube, nous pouvons autant interroger la notion de petits candidats que de grands médias.
Comme le note très justement l’organisation AlgoTransparency, 28 millions de concitoyens consomment chaque mois des contenus sur YouTube. Un chiffre qui permet de relativiser la toute puissance du poste de télé dans notre rapport à l’information, notamment politique.
D’autant qu’en France, le YouTube Game comme l’appellent les vidéastes est très politisé. Le service de Google sert à retrouver des émissions déjà diffusées, mais également à accéder à des contenus inédits comme des meetings, des événements et surtout des formats exclusifs comme ceux développés par la France Insoumise (FI), En Marche ! ou encore le Front national.
YOUTUBE N’EST PAS TENU DE RESPECTER LE TEMPS DE PAROLE, ET POURTANT…
Or il faudrait être aussi aveugle à ces mutations que le CSA pour ne pas y déceler des enjeux pour l’équité du temps de parole. Surtout lorsque la gestion des recommandations de YouTube est opaque et se moque tout à fait des règles françaises concernant la parole politique.
Pour des raisons d’abord commerciales, l’algorithme de la plateforme met en avant des vidéos politiques plutôt que d’autres mais ne se justifie nullement de ses choix éditoriaux. Des choix qui peuvent pourtant avoir des conséquences puissantes sur la visibilité d’un candidat à l’élection présidentielle. D’où le besoin pour AlgoTransparency d’élaborer une méthodologie permettant de voir quels candidats sont avantagés par Google — sciemment ou non — et lesquels souffrent d’un défaut de visibilité à cause d’un algorithme bien mystérieux.
Selon l’organisation, YouTube favoriserait très largement Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et François Asselineau. Un constat qui surprendra ceux qui estiment qu’il y des petits et des grands candidats.
Pour réaliser leur étude, les bénévoles ont construit un programme (open source) qui permet de simuler un utilisateur lambda qui chercherait seulement le nom d’un candidat sur la plateforme. Ensuite, le robot va compiler et retenir les 20 propositions faites par YouTube.
L’étude, commencée le 27 mars et terminée ce 10 avril, se compose de données récoltées chaque jour. En effet, le robot a traité durant ce laps de temps une requête par jour et par candidat pour ensuite s’intéresser aux propositions de YouTube.
DES CHOIX INCOMPRÉHENSIBLES !
Ces propositions pourraient paraître comme sans importance, mais leur visibilité entraîne mécaniquement une plus forte demande de ces contenus. Ainsi, YouTube va en quelque sorte vous guider, voire vous forcer la main, à regarder ses propositions. Or lorsque Jean-Luc Mélenchon est recommandé par le site de Google dans 22,9 % des requêtes et que Nathalie Arthaud, elle, ne l’est que dans moins de 1 % des requêtes, il y a comme un problème… […]