Voici comment la presse manipule le public. Les journaleux ont préféré comme titre le chiffre de “dizaines de milliers” alors qu’ils savent pertinemment qu’il est question de “centaines de milliers” de pass désactivés. Ils divisent la quantité par 10 afin de minimiser le refus des doublement-vaccinés de tendre leur bras pour une 3e piquouse de soupe ARNm aussi inefficace que dangereuse. Ils vont ajouter que le « Le taux d’acceptabilité du rappel est énorme », propos du mythomane Olivier Vérantanplan, du coup on peut le croire sur parole. C’est honteux et indigne de mentir de manière aussi grossière.
En théorie, quelque 560 000 personnes sont susceptibles de perdre leur pass samedi, a indiqué le ministère de la Santé à l’AFP vendredi soir. Mais le chiffre réel est difficile à déterminer, car il faut y soustraire les dizaines de milliers de personnes ayant été contaminées après avoir reçu deux doses de vaccin, ce qui prolonge le pass de plusieurs mois.
Parmi eux, « il y a un nombre conséquent qui ont présenté une infection » sans l’avoir encore notifié dans l’application TousAntiCovid, ce qui prolonge la validité de leur pass, avait expliqué mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran, avant d’être lui-même testé positif.
Sans compter ces cas particuliers, 15,9 millions de majeurs sont censés avoir reçu leur rappel samedi, sept mois après leur précédente injection. C’est désormais une condition nécessaire pour conserver son pass.
Selon le ministère, environ 15,3 millions de ces personnes ont fait leur rappel à la date de jeudi. Mais cela ne veut donc pas dire que les 560 000 restants perdront leur pass samedi.
« Le taux d’acceptabilité du rappel est énorme »
Fin novembre, en ouvrant le rappel à tous les majeurs, le gouvernement avait annoncé qu’il serait obligatoire pour prolonger le pass sanitaire (lequel sera bientôt remplacé par un pass vaccinal). Les autorités avaient fixé au 15 janvier la date-butoir pour la désactivation des pass, en l’absence de rappel ou de certificat de rétablissement.
Cela ne veut pas dire que le rappel doit forcément avoir été fait avant cette date, qui correspond simplement à l’entrée en vigueur du mécanisme : à compter de samedi, le pass est désactivé pour les personnes n’ayant pas eu une dose de rappel au maximum sept mois après la dernière injection (sauf, on le répète, si elles ont été infectées dans l’intervalle).Pour les plus de 65 ans et les personnes souffrant de comorbidités, qui ont eu accès au rappel dès septembre, cette date-butoir était le 15 décembre.
« À la mi-décembre, les gens étaient inquiets (…), et en fait vous n’avez pas entendu parler de pass qui sautent », a relativisé Olivier Véran.
Selon lui, 98 % des personnes vaccinées de plus de 65 ans ont fait leur rappel sept mois après leur dernière injection. Cette proportion est de « près de 90 % » trois mois après la dernière injection.
« Le taux d’acceptabilité du rappel est énorme », a assuré Olivier Véran, selon qui « le rappel est la règle, le non-rappel est l’exception ».Délai réduit à partir du 15 février
Le 15 février, le délai pour effectuer sa dose de rappel passera à quatre mois – et non plus sept – après la précédente injection.
Outre le nombre de pass, la journée de samedi permettra aussi de compter les opposants à ce dispositif, alors que les députés ont adopté sans surprise le projet de loi controversé transformant le pass sanitaire en pass vaccinal en deuxième lecture samedi, au bout d’une nuit de débats qui se poursuivront dans au Sénat.
Comme le samedi précédent, des manifestations sont prévues à travers la France. Au total, de 85 000 à 120 000 personnes sont attendues, dont de 9 000 à 14 000 à Paris, selon des sources policières.
Dans la capitale, plusieurs cortèges seront organisés. Le plus gros devrait être celui du mouvement Les Patriotes, du candidat pro-Frexit à la présidentielle Florian Philippot, qui s’élancera à 14 heures du Trocadéro. D’autres défilés auront lieu à l’initiative de « gilets jaunes ».Pour l’exécutif et les forces de l’ordre, l’un des enjeux sera de savoir si la participation est supérieure à la semaine précédente.Dans la foulée des déclarations d’Emmanuel Macron, décidé à « emmerder » les non-vaccinés, 105 200 manifestants avaient été comptabilisés par le ministère de l’Intérieur dans toute la France, quatre fois plus que les 25 500 de la précédente mobilisation, le 18 décembre.