Interview très intéressante du rabbin belge David Meyer concernant la course folle de l’entité sioniste vers son autodestruction programmée de longue date. Il est question de Sabbataï et de ses hérésies. On regrette juste l’absence de son petit fils réincarné Jacob Frank ainsi que du lien chronologique entre Sabbataï et sa nombreuse descendance actuelle. On connaît tous la suite, il sera accusé : d’antisémite, de haine de soi… et j’en passe.
Sauver Israël de sa propre perte
Contribution externe Publié leIl y a quelques jours, l’Union européenne dévoilait une directive politique d’envergure à l’encontre d’Israël. Les accords entre l’Europe et Israël seront à présent strictement limités aux frontières internationalement reconnues, excluant de fait les colonies des territoires occupés, Jérusalem-Est et bien évidemment le Golan. Pour le dire de manière plus directe, l’Europe vient de définir de manière officielle l’espace géographique de l’État d’Israël. Israël n’existe que dans les frontières de la ligne verte mais en aucun cas au-delà.
Sans surprise, cette directive a déclenché un véritable tsunami de réactions tant en Israël que dans le monde juif. L’indignation semble généralisée et nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à se retrancher derrière l’accusation toujours prête à l’emploi d’une Europe perpétuellement antisémite qui aujourd’hui comme hier n’aurait pas de limite à sa haine des juifs.
Pourtant, une toute autre lecture du sens à donner à cette directive de l’Union européenne semble souhaitable. Une lecture qui demanderait lucidité et audace. L’audace d’une vision de l’histoire où, après la mise à mort de plus de six millions de juifs, après des siècles d’antisémitisme, l’Europe serait aujourd’hui à même de sauver Israël de sa propre perte. Renversement de l’histoire et basculement des dynamiques ancestrales.
A l’image d’une vision de l’Europe capable de surmonter ses haines, ses conflits millénaires et ses idolâtries territoriales et nationalistes pour trouver la voie d’une union et d’une harmonie, c’est à présent en se tournant vers le Moyen-Orient que l’Europe pourrait entrainer Israël vers le chemin de la paix et de la raison. Dans une certaine lecture juive de l’histoire, le retour du peuple juif sur les lieux symboliques du récit biblique après deux mille ans de diaspora évoque de manière palpable les prémices du messianisme. Gage de l’imminence messianique, la présence souveraine juive sur chaque partie de cette terre devient non négociable.
La dérive idolâtre de cette conception de la terre se fait sentir depuis 1967 et mène à présent Israël au bord du gouffre. Sortir de l’impasse reste-t-il envisageable ? D’une certaine façon, la réponse à cette question se trouve, paradoxalement, dans l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire du peuple juif : l’épopée « sabbataniste ». Au XVIIe siècle, un certain Shabbtaï Tzvi, juif originaire de Smyrne, dans l’Empire ottoman, se proclama messie.