Salim et Joe à la Main d’Or, ou le triomphe de la dignité
Dans ce petit théâtre, temple parisien de la dissidence, ce petit théâtre noir appartenant à un Noir et mythifié par un Noir, les hommes debout se sont hier retrouvés. Un peuple d’esprits inquiets de la décadence du monde, un peuple plein d’espoir en un autre monde possible s’est rassemblé.
Salim Laïbi est le Libre Penseur. Il dénonce inlassablement les horreurs immorales qui souillent l’humanité ultramoderne, avec un bon sens, avec une constance, avec une endurance irréfutablement exemplaires. Ce n’est pas un génie : c’est juste un homme debout, un homme qui a raison de dénoncer ce qu’il dénonce, un homme qui n’agit et ne parle pas en vain. Ce n’est pas un homme qui brasse de l’air, ce n’est pas un prophète, ce n’est pas un artistocrate pseudo-mystique, ce n’est pas un intellomachin pseudo-esthète : c’est juste un homme debout. Sa parole est presque toujours d’or, dans cette tribune providentielle, le Temple de la Main d’Or.
La salle est pleine, les gens sont calmes et conviviaux, le service d’accueil est assez efficace, la conférence n’aura que 20 minutes de retard (miracle !).Joe le Corbeau, « cochon rose » à l’oiseau d’Odin, fait la première partie de Salim. Joe nous sauve, nous les Blancs chrétiens, nous les bouffeurs de cochon, de l’indignité qu’il y aurait à laisser le triomphe du bon sens et de la vertu mentale aux Maghrébins et aux Noirs. La France black-blanc-bleur, la France de Dieudo-Soral-Gouasmi, était alors représentée par Matthias Cardet (présent dans le public) – Joe le Corbeau – Salim Laïbi. Joe n’est pas un intello : c’est un dessinateur à l’humour potache, qui fait mouche par ce qu’il dénonce, qui fait mouche par son trait net et précis, son trait qui va là où l’humour saisit chaque occasion de donner la fessée au système idéologique dominant. Et pourtant, Joe nous livre une analyse ciselée et percutante, aussi satirique que lumineuse d’une chanson ordurière d’un rappeur nommé La Fouine.
Le cas de ce personnage infâme est d’une rare pertinence : laid, stupide, le visage étroit comme sa pensée d’imbécile, la voix n’ayant aucune qualité sonore, plutôt fluette et qui ne semble réussir à chanter ou rapper que dans l’excitation de petite frappe sans aucune envergure à aucun niveau. Ce n’est qu’avec une grande réticence, qu’on lui attribuerait même le seul titre de pseudo-artiste. Une seule minute de son « son » souille et agace les oreilles les plus indulgentes, les plus culturellement ouvertes. Joe en démontre et en décortique toute l’absurdité révoltante, le sabir de rappeur amputé de la conscience morale et des capacités intellectives, l’érection du vice à l’état de légitimité financière, la divinisation de la vulgarité la plus décadente. Joe (ou Salim, je ne sais plus), signale avec tant de raison que, si Charlie Hebdo, d’autres officines de l’idéologie dominante, ou des institutions d’influence, ont l’audience de quelques milliers de personnes, Skyrock et le monde des rappeurs en ont une bien plus grande : des millions de jeunes adulent cette radio, ce rap, ces « stars » de la débilité musicale et de la vulgarité matérialiste, de l’immoralité faite « art », ou plutôt faite « bruit ». Il est donc de la plus grande urgence que de dénoncer l’abyssale perversité de ce système artisto-musical.
Comment des êtres aussi insignifiants par leurs qualités réelles peuvent-ils se hisser à un niveau d’influence (illusoirement) « artistique » et de réussite (concrètement) financière ? Comment des jeunes musulmans et surtout musulmanes de 15-16 ans peuvent-ils à la fois se prétendre musulmans et fans de ces ordures vicieuses ? C’est un mystère, une énigme dont la seule solution rationnelle est simple : l’aide et le soutien d’une entité surnaturelle maléfique que la pensée traditionnelle appelle Diable, Satan ou Démon. Ce n’est donc pas par délire complotiste ou religiosité puritaine que Joe et Salim affichent le Diable sous la figure du bouc occultiste sur la première de couverture de La Dérive Skyrock. C’est par la lumière que jette le lumineux bon sens sur l’infamie de cette entreprise de corruption de la jeunesse, corruption non seulement morale, mais esthétique, intellectuelle et sociale. Quiconque peut écouter cette musique en l’appréciant n’a plus qu’à se considérer comme perverti et aliéné au niveau des facultés les plus essentielles de l’humanité.
Joe et Salim gagnent l’admiration du public : les preuves et démonstrations s’accumulent sur la tête des suppôts du vice décérébré. Bellanger apparaît comme le Pape d’une contre-Eglise ouvertement sataniste dont l’aliénation par la démagogie pseudo-jeuniste est le grand projet anti-humaniste. L’inversion des valeurs est prouvée sur pièce : la vulgarité remplace la liberté, des occultistes dangereux sont érigés en pontifes respectables, la stupidité complaisante est présentée comme de l’impertinence salutaire, la puérilité obscène devient une pratique légitime, banale.
Bellanger est une ordure humaine, une honte de l’humanité. Il est un des marionnettistes de ce grand spectacle guignolesque du rap médiatisé. Ces pseudo-petites-frappes, pseudo-Noirs de banlieue, faux musulmans et vraies racailles, sont des guignols ridicules manipulés par des Blancs friqués. Leur virilité se réduit à la faculté de crier des débilités obscènes dans un micro sur un rythme implémenté par un ordinateur. Le grognement des cochons est plus mélodieux que ces chiures sonores, véritables insultes à l’histoire artistique de l’humanité.
Nous avons connu les Psaumes de David, les Béatitudes du Christ, les poésies de Hafez : nous connaissons les immondices de La Fouine. Est-il encore besoin de montrer la décadence cyclique de l’humanité adamique ? Est-il étonnant que les hommes debout soient la minorité dans ce monde perverti ? Et que cette minorité ait raison ?
L’homme debout, c’est ce grand intellectuel kabyle (dont j’ai oublié le nom, qu’il me pardonne [Si Rachid Benaïssa]) qui prit la parole à la fin de la conférence : ami de Salim, il mit en valeur ce concept par une harangue pleine de sagesse traditionnelle, galvanisant les esprits par son verbe éclairé et sa vertu intellective. Farida Belghoul en fit de même, soulignant, pour sa part, l’urgence concrète de retrouver l’autorité parentale, la vraie, sur une jeunesse dévoyée par ce monde avilissant.
Le Libre Censeur encense tous ces hommes debout : s’il a l’habitude de couvrir de critiques le moindre de ses auteurs préférés, de satiriser la moindre dérive ou bêtise artistique, religieuse et intellectuelle (et il continuera de le faire), il n’a eu ici qu’à féliciter et justifier devant Dieu ce sain rassemblement, qui était peut-être même une manifestation salvifique de la Sainte Église.
Le Libre Censeur
Le 21 octobre 2013
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