Avec plus de 200 000 personnels soignants salariés et libéraux suspendus depuis le 15 septembre pour non acceptation de l’injection d’ARN messager, tout le système hospitalier français est en train de s’effondrer (mais également le secteur libéral). Il y a véritablement aujourd’hui une mise en danger de la vie d’autrui avec une « perte de chance » de prise en charge qui va augmenter les accidents et les fautes médicales ! Reste à savoir où sont passés les 250 milliards d’euros dépensés chaque année par les Français dans leur système de soins entre les cotisations sociales et patronales, les mutuelles et le restant dû à charge des malades ?!
Face aux burn out en cascade et manque de personnels, patients accueillis par des bénévoles aux urgences… Gilbert Mouden, infirmier anesthésiste et représentant du personnel Sud Santé Sociaux de l’établissement bordelais, était mardi sur franceinfo.
Aux urgences du CHU de Bordeaux, les patients seront « accueillis par deux bénévoles de la Protection civile » et « un agent de sûreté« , a expliqué Gilbert Mouden, infirmier anesthésiste et représentant du personnel Sud Santé Sociaux. C’est le seul moyen trouvé par la direction pour « continuer à travailler et recevoir les patients. » Par manque de personnels soignants, l’hôpital public a décidé de fonctionner en mode dégradé le soir et la nuit à partir de ce mercredi 17 heures. « On a environ 40% des médecins urgentistes qui sont sur le départ ou en arrêt de travail en lien avec des burn out« , a-t-il expliqué à franceinfo.
franceinfo : Comment va fonctionner ce mode dégradé ?
Gilbert Mouden : Il va être testé déjà pendant une heure cet après-midi. On a eu un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ce matin. Le mode dégradé va être mis en place demain [mercredi] de 17 heures à 22 heures et ensuite de 22 heures à 8 heures du matin avec deux systèmes de fonctionnement gradué. Quand vous allez arriver aux urgences adultes du CHU de Bordeaux, entre 17 heures et 22 heures, vous serez accueillis par deux bénévoles de la Protection civile à qui on souhaite beaucoup de courage. Ils seront accompagnés d’un agent de sûreté parce ce qu’il y aura des situations assez tendues au niveau des urgences. S’ils n’ont pas eu de régulation, s’ils arrivent par leurs propres moyens à pied ou en voiture personnelle, ils seront mis en relation avec le 15, le SAMU, pour être régulés et voir s’ils entrent aux urgences. À partir de 22 heures, le système est encore plus dégradé parce que les portes des urgences adultes seront fermées pour ces personnes-là. Et ils trouveront face à eux un interphone qui les mettra en relation avec le médecin régulateur du 15.
Comment on en est en arrivé là ?
On en arrive là parce qu’on a épuisé totalement un système d’urgence. Cela fait plus de 5 ans qu’on tire le signal d’alarme. On n’a pas entendu les alertes de l’ensemble des professionnels médecins, paramédicaux, infirmiers ou aides-soignants où il manque des effectifs dans les organisations de travail où on fait travailler des gens à plein régime sur des gardes de 12 heures, voire même de 24 heures pour certains médecins. On les amène à l’épuisement ou au départ. Et j’ai vu des quantités de médecins urgentistes partir à cause de ce fonctionnement dégradé. Quand on n’a pas pris le problème à la base, quand il n’y a pas de personnes ressources en plus, on arrive à la rupture d’un système de fonctionnement…