Norman G. Finkelstein que l’on ne peut soupçonner de nourrir des sentiments antisémites, avait déjà donné un nom à cette série interminable d’indemnisations et dont il a donné le titre à un ouvrage très fouillé et largement référencé sur cette question, perçue en France comme éminemment sensible. Il parlait de l’industrie de la Shoah. Il pouvait réaliser à partir des États-Unis, ce qu’aucun Français n’aurait osé entreprendre dans son propre pays, tant la question est l’objet d’un tabou. Au delà de ce problème qui perdure depuis plus d’un demi-siècle, c’est ce pilotage américain d’un fonds d’indemnisation alimenté par la France qui pose problème. Accepter cette exigence, c’est reconnaître sont statut de vaincu et les fonds versés s’apparenteraient alors à des réparations de guerre. Peut-on s’en étonner lorsque l’on sait que le pays entier est sous la coupe du sionisme international ?
[citation source= »Le Parisien »]Shoah : les députés choqués par un accord d’indemnisation France-Etats-Unis
La commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale a reporté ce mercredi son vote sur le projet de loi autorisant l’approbation d’un accord France-États-Unis sur l’indemnisation de certaines victimes de la Shoah déportées depuis la France, qui a heurté des députés sur la forme.
L’accord prévoit la mise en place d’un fonds de 60 millions de dollars, géré par les autorités américaines, ouvert aux ressortissants des États-Unis ou d’autres pays qui ne sont pas couverts par les autres régimes d’indemnisation existant en France. Il concerne exclusivement les victimes des déportations consécutives aux persécutions antisémites perpétrées par les autorités allemandes d’Occupation ou le régime de Vichy, c’est-à-dire le transfert de ces victimes vers des camps situés hors du territoire national.
«Très en colère» et «profondément choqué», le député UMP Pierre Lellouche a plaidé notamment que «la République française peut reconnaître les crimes de Vichy, mais ne peut pas être considérée comme débitrice, coresponsable de ces crimes» et que «jusqu’à présent les États-Unis nous considéraient comme un pays vainqueur».
«Mon père se retournerait dans sa tombe s’il avait connaissance de ce texte», s’est exclamé son collègue Patrick Balkany, dont le père, immigré juif hongrois, fut déporté à Auschwitz après avoir été interné à Drancy. Dans un tweet, l’UMP Thierry Mariani a jugé que «l’indemnisation des victimes de la # Shoah est UN DEVOIR mais cet accord avec les USA est humiliant et inacceptable dans sa forme».
La présidente de la commission, la socialiste Élisabeth Guigou, a appelé à approuver un texte qui «permet de clore une controverse» et rappelé que, dans les années 1990, les autorités françaises avaient eu «l’intelligence collective d’avancer sur ce sujet pour apaiser les souffrances». Une référence à la reconnaissance, pour la première fois, par un président de droite, Jacques Chirac, puis un Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, de la responsabilité de la France dans la déportation vers l’Allemagne de juifs lors de l’occupation du pays par les nazis.
Outre des élus UMP, dont l’ancien Premier ministre François Fillon, des socialistes, comme l’ancien secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire Kader Arif, ont suggéré de reporter le vote. Après une suspension de la réunion, Élisabeth Guigou a annoncé ce report pour avoir «des éclaircissements» et pour que «les esprits s’apaisent». Une «solution de sagesse» saluée par Pierre Lellouche, favorable à un retrait du texte de l’ordre du jour et à une reprise des négociations avec les États-Unis.
Il était jusqu’alors prévu que ce texte soit débattu en séance publique dans l’hémicycle le 16 juin. Aucune autre date pour un vote en commission n’a été fixée à ce stade.
Un fonds plus accessible aux victimes étrangères
Signé à Washington le 8 décembre 2014, l’accord s’inscrit dans le prolongement des mécanismes de réparation progressivement mis en place par la France au profit des victimes de persécutions antisémites perpétrées pendant la Seconde guerre mondiale, selon le gouvernement. «Le choix d’un dispositif et d’un fonds ad hoc plutôt qu’une extension du régime des pensions d’invalidité résulte de la volonté conjointe des deux parties de mettre en place un mécanisme d’indemnisation facilement accessible aux bénéficiaires résidant à l’étranger compte tenu notamment de l’âge avancé des déportés survivants», indique l’exposé du projet de loi.
En contrepartie de cet accord, les États-Unis se sont engagés à défendre l’immunité de juridiction dont bénéficient les entreprises étrangères sur leur sol, qui les protège de toute poursuite judiciaire ou de toutes autres formes d’action. Autrement dit, une société comme la SNCF ne courra plus de risque de se voir poursuivie aux États-Unis pour son rôle dans la déportation de citoyens américains. C’est ce qui avait failli se produire lorsque l’État du Maryland a voulu demander, avant de renoncer, au groupe ferroviaire français d’indemniser les victimes de la Shoah avant de postuler à la construction d’une voie ferrée.
En 2010 déjà, pour préserver ses chances d’obtenir des contrats aux États-Unis, notamment en Floride, Guillaume Pépy, le président de la SNCF avait exprimé pour la première fois ses regrets pour le rôle des chemins de fer français dans la déportation des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale. [/citation]