C’est devant de telles affaires que le commun des Français perd son latin et du même coup toute forme d’espoir. Comment, en effet, expliquer qu’une personnalité de cette envergure, un haut fonctionnaire de l’état, qui ne manque absolument de rien — ayant les honneurs et le pouvoir ainsi que tout l’argent pour vivre honnêtement — puisse accepter de tomber si bas au point de se faire corrompre et de vendre son âme au diable, en bradant la confiance placée en lui et en se comportant en véritable mafieux ? N’est-il pas en faillite, notre monde moderne ?
Mis en examen pour corruption en janvier, le grand flic sarkozyste Alain Gardère est soupçonné de s’être constitué un important patrimoine immobilier en rendant des services à des chefs d’entreprise. Premier volet de notre enquête sur les affaires du préfet Gardère.
Jusqu’où ira la chute du préfet Alain Gardère ? Mis en examen le 21 janvier pour « corruption passive », « prise illégale d’intérêts », « recel d’abus de biens sociaux », « détournements de fonds publics », « abus d’autorité » et « détention illicite d’arme de catégorie B », l’ancien grand flic sarkozyste avait aussitôt été limogé du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), organisme public qu’il dirigeait depuis décembre 2014. En cause, sa trop grande proximité avec des chefs d’entreprise de ce secteur, les services qu’il leur rendait, et les cadeaux et avantages qu’il acceptait d’eux, ce alors que le CNAPS est justement censé contrôler leurs activités […]
Michel Deléan — Mediapart