Chères lectrices, chers lecteurs, je vais vous présenter un article que j’ai rédigé sur le site croah.fr en date du 5 mars 2014. Il revient sur le pourquoi du comment on est arrivé dans cette galère avec ce conflit en Ukraine pouvant déboucher sur une nouvelle conflagration en Europe aux répercussions mondiales. En effet, cet article bien que datant de presque huit ans, n’a jamais été autant d’actualité et il peut vous apporter des clés de lecture que les médias mainstream aborderont très peu, voire pas du tout. Pourtant ces clés de lecture sont indispensables pour comprendre les enjeux afin de ne pas tomber dans la propagande politico-médiatique en cours, et de permettre aux citoyens de conserver leur esprit critique et leurs réflexions.
J’ai dû cependant rajouter quelques notes et modifier quelques lignes de l’article (déjà assez long) afin de l’actualiser. Bonne lecture.
Eudoxe, 23 février 2022.
Maïdan : complot, coup d’État et escalade guerrière
C’est l’histoire d’un conte de fée relaté par la doxa médiatique.
Il était une fois, un grand et méchant dictateur appelé « Lanoukovitch ». L’homme avait déjà volé l’élection en 2004 qui déclencha la Révolution orange, portant au pouvoir le grand démocrate Viktor Louchtchenko, lui qui avait pris le pouvoir en Ukraine (de manière démocratique) en 2010.
Il refusa la main gracieuse de l’Ouest, la belle idée d’Union Européenne, l’Europe des valeurs et de la démocratie, et préféra se tourner vers l’infâme Vladimir Poutine. Le peuple ukrainien, alors, manifesta pendant trois mois au prix de sa vie. Et le grand, l’illustre, l’inégalable philosophe français Bernard-Henri Lévy se rendit à Kiev pour les soutenir, place Maïdan.
Enfin, le 22 février 2014, le méchant Lanoukovitch fut renversé, fuyant vers son allié russe. Ovation, triomphe de la Liberté et de la Démocratie. Les États-Unis et l’Europe applaudirent des deux mains. Un gouvernement de transition fut nommé, des élections seront anticipées.
On aurait envie d’y croire, mais ayant déjà lu les contes de la guerre d’Irak de 2003 (avec les armes de destruction massive), de Libye de 2011 (avec l’intervention humanitaire) et de Syrie de 2013 (avec les armes chimiques qu’aurait utilisées le régime – voir le rapport du MIT), nous préférons avoir une autre clé de lecture plutôt que ce récit enfantin.
« La vérité est moins romanesque et plus sinistre, » pour reprendre une pseudo journaliste.
L’Ukraine est le théâtre d’un enjeu géostratégique majeur entre les États-Unis et la Russie. Un territoire disputé depuis son indépendance en 1991, après la chute de l’URSS.
Déjà en 2004, où lors de la Révolution orange fomentée par les organisations américaines telles que l’Open Society Institute de George Soros, l’International Republican Institute (IRI), dirigée par John Mc Cain, ou bien la National Endowment for Democracy (NED), l’Ukraine avait été sous le feu des projecteurs.
Voir le documentaire – Les États-Unis à la conquête de l’Est- de Manon Loizeau, publié en 2005.
Cette tentative de basculement dans le camp occidental avec les pions de Washington Viktor Louchtchenko (ancien gouverneur de la banque nationale d’Ukraine) et Loulia Timochenko (la princesse du gaz) ne durera qu’un temps, jusqu’en 2010, avec l’élection du candidat pro-russe Viktor Lanoukovitch à la présidentielle.
Courtisé par l’Union Européenne, visant à intégrer l’Ukraine dans le partenariat oriental avec son accord de libre-échange, et en même temps par la Russie, avec son Union Eurasienne, visant à rassembler plusieurs républiques d’ex-URSS, Lanoukovitch finit par prendre fait et cause pour la Russie en échange d’une aide financière de 15 milliards de $, un abaissement du tarif sur le gaz, et l’arrêt des négociations avec l’UE.
Dès lors, les premières manifestations de l’opposition s’organisèrent à l’ouest de l’Ukraine pro-européenne, autour de l’entrée en action des groupes d’extrême droite comme Secteur Droit, UNA-UNSO, Comité noir et l’Armée Insurrectionnelle d’Ukraine. Cette branche la plus extrême de la contestation n’hésitera pas a employer la force brutale jusqu’à prendre les armes : fusils, pistolets, armes automatiques (voir vidéo Agence Info Libre). À ce niveau de confrontation entre forces de l’ordre et manifestants armés, la mort frappa dans chaque camp.
Plusieurs bâtiments administratifs régionaux furent pris d’assaut à l’ouest de l’Ukraine, et à Kiev, la place de l’Indépendance (Maïdan) fut occupée durant 3 mois jusqu’à ce que Lanoukovitch soit poussé vers la sortie par la médiation de l’Union Européenne (France, Pologne, Allemagne) avec un accord sur de nouvelles élections en mai, et le parlement Ukrainien abrogea la Constitution pour y substituer celle de 2004. Lanoukovitch fuit vers la Russie tandis qu’une transition pro-européenne se mit en place.
Ce qui est apparu comme une libération ressemble davantage à un coup d’État orchestré par les Américains, avec l’aide des Européens, et comme pions, des groupes d’autodéfense néonazis, ces groupes taguant des croix gammées sur les murs et détruisant les symboles de l’ère soviétique (statue de Lénine, Étoile rouge, etc.). Poutine a certainement vu rouge quand il fut témoin de ces images.
Plusieurs faits montrent l’ingérence atlantiste :
° Les rencontres de l’opposition ukrainienne
Le sénateur John Mc Cain avait rencontré le 15 décembre 2013 les différents partis d’opposition ukrainiens, dont le parti néonazi Svoboda, de même que la représentante des Affaires étrangères de l’Union Européenne, Catherine Asthon, le 4 février 2014 (source : en.svoboda.org.ua), ou encore Victoria Nuland, la secrétaire d’État adjointe américaine pour l’Europe.
Ci-dessus les différents leaders de « l’opposition ukrainienne » : Vitali Klitschko du parti UDAR, Arseni Latseniouk du parti Batkivshchyna, et Oleh Tyahnybok du parti Svoboda (parti de tendance néonazie).
° Les déclarations de Victoria Nuland
La secrétaire d’État adjointe américaine déclarait en décembre 2013 à une tribune :
« Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, les États-Unis ont soutenu les Ukrainiens alors qu’ils devenaient un État démocratique dans les institutions et qu’elle encourageait la participation pacifique dans une bonne gouvernance. Tout ceci comme précondition pour atteindre son aspiration européenne. Nous avons investi 5 milliards de dollars pour l’Ukraine afin qu’elle atteigne ses objectifs et qu’elle puisse s’assurer de devenir une nation sécurisée, prospère et démocratique. » (vidéo Agence Info Libre à 5min50)
Décryptage :
Nous avons tout fait pour que l’Ukraine, indépendante depuis 1991, passe dans notre camp afin d’isoler l’Ours russe. Nous avons sorti assez de pognon pour voir ce pays atteindre cet objectif. Nous exigeons un retour sur investissement !
Voici la bande-son d’une conversation téléphonique, mise en ligne sur YouTube le jeudi 6 février 2014, entre Victoria Nuland et l’ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey R. Pyatt, qui œuvraient pour changer le régime et placer un homme à eux au pouvoir. On remarquera la manière avec laquelle Victoria Nuland considère l’Union Européenne en affirmant qu’elle pouvait « aller se faire foutre ».
° Bernard-Henri Levy
À lui seul, il est une preuve vivante de l’ingérence ; partout où il passe, la guerre et le chaos s’installent. La guerre en Libye est là pour témoigner de ce semeur de troubles, cet agent de subversion dangereux, cette menace pour la paix qu’est Botul. On remarquera qu’après avoir soutenu les extrémistes djihadistes de Libye et de Syrie, Botul aura soutenu les néonazis ukrainiens.
Un juif soutenant des extrémistes anti-juifs. Il y aurait de quoi écrire un sketch et en rire, tellement cela parait surréaliste.
NOTE : Le 27 janvier 2022, lors d’un entretien sur la chaîne américaine Fox News, Bernard-Henri Lévy, avait déclaré que l’Occident n’avait “pas le choix” et qu’il devrait intervenir militairement en Ukraine au cas où Poutine “décide d’envahir” l’Ukraine. BHL, le va-t’en guerre nous revoilà …. encore ! Sauf qu’il ne s’agit pas de la Syrie ou de la Libye, on parle quand même de la Russie, la première puissance nucléaire mondiale avec un arsenal de plus de 6000 ogives nucléaires pour l’année 2021.
° L’opposant ukrainien Vitali Klitschko, un pur produit euro-atlantiste.
Son parti, UDAR, a pour partenaire, tenez-vous bien, l’International Republican Institute. On retrouve l’IRI, qui a été dirigé par John Mc Cain.(décédé en 2018). Comme par hasard ! Lorsque Klitschko a rencontré John Mc Cain, ce n’est peut-être pas seulement le politicien qu’il a rencontré, mais également son sponsor.
Nous retrouvons aussi le National Democratic Institute (NDI), une organisation américaine financée par le gouvernement US via le biais de la National Endowment for Democracy (NED) elle même faisant partie du Département d’État américain. Tout se relie, le vaste puzzle prend forme !
Attends, attends, attends, attends, c’est pas fini ! On retrouve également comme partenaire le parti allemand CDU, celui d’Angela Merkel. Le fait que Klitschko ait vécu plusieurs années en Allemagne l’a beaucoup marqué, au point de déclarer : « L’Allemagne m’a adopté, j’aime vraiment l’Allemagne, mais je ne suis pas Allemand .» En effet : l’Allemagne l’a adopté au point que la CDU est maintenant l’associée de son parti !
° La US-Ukraine Foundation
En octobre 2011, Vitali Klitschko a été approché par la U.S.-Ukraine Foundation, (voir leur site : http://www.usukraine.org/). Une fondation ukraino-américaine chargée, sous couvert de démocratie et de droits de l’Homme, d’intégrer l’Ukraine dans le giron atlantiste ; « organisme d’ingérence et de subversion » serait un terme plus approprié.
La présidente de cette fondation se nomme Nadia K. McConnell. Elle reçut le 8 février 2011 une distinction : le National Grantee of Merit Award de l’Open World Leadership Center, dont le président du conseil d’administration n’est autre que James Hadley Billington, membre du think tank américain Council on Foreign Relations (CFR). Ce centre ayant également accueilli la fondatrice du mouvement FEMEN en 2007, Anna Hutsol.
<< Voir l’article Les Femen : leurs liens avec l’extrême droite ukrainienne et les think tanks américains >>
Lors du vingtième anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine, un gala était organisé à l‘Omni Shoream Hotel, à Washington DC, pour célébrer celles et ceux qui ont contribué à l’intégration de l’Ukraine du côté atlantiste. Parmi les membres « honorables », on retrouve George H.W. Bush, l’ancien président des USA ; Olexander Motsyk, ambassadeur d’Ukraine aux Etats-Unis ; des membres du Congrès américains ; Morgan Williams, président de l’U.S.-Ukraine Business Council (USUBC) ; sans oublier Nadia McConnell, présidente de l’U.S.-Ukraine Foundation (USUF).
Parmi les organisations présentes, pour en citer quelques-unes : Center for U.S. Ukrainian Relations (CUSUR) ; Ukrainian American Coordinating Council (UACC) ; U.S.-Ukraine Foundation (USUF) ; The Washington Group (TWG) ; International Republican Institute (IRI) et le National Democratic Institute (NDI). C’est à croire qu’on retrouve les mêmes, comme par hasard !

Parmi les sponsors du gala, nous relevons : Coca-Cola, ExxonMobil(Rockefeller), Louis Dreyfus Commodities, le groupe pharmaceutique Eli Lilly (10e au niveau mondial), le cabinet d’avocat international Baker & McKenzie(là où a travaillé Christine Lagarde, la patronne du FMI [NOTE : aujourd’hui, elle est présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE)] ), la société américaine de production d’électricité AES Corporation, ou encore la marque de cosmétique Mary Kay.
Bref, que du gratin sur un plateau d’argent !
Source (page 13 du rapport) : http://www.usukraine.org/pdf/2012-Annual-Report-rev-1.pdf
° LA COMMISSION TRILATÉRALE
Enfin, la dernière pierre de l’édifice, le nouveau Premier ministre ukrainien Arseni Latseniouk est un membre de la Commission Trilatérale. Une organisation privée regroupant entre 300 à 400 des personnalités les plus influentes (politiques, intellectuels, financiers, etc.) des 3 pôles économiques : Amérique du Nord, Europe et Asie Pacifique.
Arseni Latseniouk, a participé le 27 octobre2013 au Cracovie Hôtel Sheraton en Pologne, dans la région de Cracovie, lors à la 37e réunion du groupe européen dont le président de la conférence était nul autre que Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque Centrale Européenne (BCE) et membre du Groupe Bilderberg.
Lorsque Latseniouk était en fonction, à la fois comme ministre de l’Économie et ministre des Affaires étrangères, il a tout fait pour rapprocher son pays de l’Union Européenne et de Washington. Un pro-européen convaincu, le parfait homme de main.
Autres figures de la conférence : Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International ; Mario Monti, ancien président du conseil des ministres italien ; Kurt Lauk, président du conseil économique de la CDU, Elisabeth Guigou, membre du Parti Socialiste et présidente de la commission des Affaires étrangères (France) ; Michael Fuchs, membre du Bundestag allemand et vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU ; Vladimir Dlouhy, conseiller international de Goldman Sachs, ancien ministre tchécoslovaque de l’Économie, ancien ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce ; Leon Brittan, membre de la Chambre des Lords, vice-président de l’UBS Investment Bank (Royaume-Uni), etc.
Que du haut de gamme !

Source : site Commission Trilatérale : http://www.trilateral.org/go.cfm?do=File.View&fid=176 (consulté le 5 mars 2014)
Capture d’écran Journal du Siècle : http://lejournaldusiecle.com/2014/02/27/ukraine-arseni-iatseniouk-membre-de-la-commission-trilaterale-est-nomme-premier-ministre/ (consulté le 5 mars 2014)
Les fondateurs de la Commission Trilatérale ne sont ni plus ni moins que des hautes pointures du mondialisme (partisans de la gouvernance mondiale au détriment des nations) :
– Henry Kinssinger, ancien secrétaire d’état sous la présidence Richard Nixon et Gérald Ford ; ancien conseiller à la Sécurité Nationale U.S ;
– Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la Sécurité Nationale U.S sous la présidence de Jimmy Carter et artisan majeur de la politique étrangère de Washington ;
– David Rockefeller, ancien banquier de la Chase Manhattan Bank, malthusien milliardaire, fondateur du groupe Bilderberg, et membre du Council on Foreign Relations (CFR).
NOTE : David Rockefeller – décédé depuis 2017 – a reconnu dans son livre “Mémoires”, aux éditions de Fallois, à la page 475, conspirer avec d’autres capitalistes dans le monde “pour construire une structure politique et économique mondiale plus intégrée” – soit le gouvernement mondial – et qu’il plaidait “coupable” et qu’il en était “fier”. Cette déclaration publique restera dans les annales de l’histoire, car c’est un aveu du complot.
L’Ukraine, un enjeu majeur :
Zbigniew Brzezinski a écrit en 1997 The Grand Chessboard (ISBN 0-465-02726-1) ou Le grand Échiquier un livre consacré à la suprématie des États-Unis sur le monde. En page 74-75 du livre (disponible en PDF) voici ce qu’il écrit sur l’Ukraine.
Pour Brzezinski, sans l’Ukraine, la Russie perd sa notion d’empire, et donc de force concurrente à l’Empire américain (qui ne dit pas son nom). L’Ukraine est donc un enjeu géopolitique majeur. Un pays à intégrer à tout prix à l’Union Européenne (sous influence américaine) et à l’OTAN. On comprend mieux pourquoi Vladimir Poutine n’a pas l’intention de lâcher l’Ukraine. Les Russes sont connus pour leur passion des Échecs.
Si la pièce ukrainienne tombe, la Russie sera « mise en échec » sur l’échiquier géopolitique mondial. Mais la partie est loin d’être terminée car après le coup d’État atlantiste à Kiev, c’est au tour de Poutine de jouer son coup : son intervention en Crimée.
Propagande de guerre
La Crimée, à majorité russophone, est la première à se soulever contre les nouvelles autorités de Kiev avec la création d’une assemblée citoyenne proclamant l’autonomie de la Crimée et à terme leur rattachement à la Fédération de Russie au travers d’un référendum. Des soldats russes se déploient dans toute la presqu’île pour s’assurer le contrôle de ce carrefour stratégique, avec ses bases navales russes, sans qu’il n’y ait eu de bain de sang.
Les nouvelles autorités ukrainiennes condamnent cette invasion. Même son de cloche en Europe et aux États-Unis. Haro sur la Russie ! Le mot d’ordre est lancé par la doxa médiatique.
Qui est le plus responsable dans cette histoire ? Le coup d’État orchestré par les Occidentaux ayant renversé un président élu, ou bien l’occupation militaire pacifique d’une partie du territoire, qui n’est que la conséquence du coup d’État ?
Ce culot inouï de la part de ces sempiternels donneurs de leçons et de morale est insurmontable (au-dessus, c’est le soleil). Doit-on citer les escalades guerrières des États-Unis depuis une décennie (avec la participation de l’Europe) en Afghanistan, Irak, Libye, etc. ? Souvenez-vous de la fiole de Colin Powell et de l’intervention « humanitaire » en Libye. Ces guerres ont déstabilisé des régions entières et provoqué la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. Quid du demi-million d’enfants irakiens morts dû à l’embargo US suite à la deuxième guerre du Golfe, et dont Madeleine Albright (ambassadrice américaine à l’ONU) dira dans une interview que « ça en valait le prix ». (voir la vidéo)
Quid des coups d’États de la CIA, validés par l’administration US et reconnus officiellement par les autorités (non, non, ce n’est pas du conspirationnisme, eux-mêmes le disent) : le Guatemala, le Congo, la République dominicaine, le Vietnam, le Brésil, le Chili, sans oublier l’Iran. Et encore, ils n’ont sorti qu’une partie infime de la liste.
En 1953, la CIA a renversé le gouvernement démocratique de Mossadegh car il avait nationalisé le pétrole, pour lui substituer la dictature du Shah d’Iran.
Les grands démocrates devraient fermer leurs gueules une bonne fois pour toute !
On reprochait au président déchu la corruption, le manque de démocratie et ses dérives autoritaires. Quid de la corruption dans les instances européennes, Bruxelles étant le deuxième pôle de lobbying mondial après Washington. Cette corruption n’est-elle pas pire que celle qui a cours en Ukraine ?
<< Voir le documentaire réalisé par Mathieu Liétaert et Friedrich Moser : The Brussels Business >>
Quant à la dérive autoritaire, l’Amérique et l’Europe n’ont aucune leçon à donner lorsque le président des États-Unis, Barack Obama, signe le National Defense Authorization Act (NDAA), ou Loi d’autorisation de la défense nationale, permettant à l’armée US de procéder à « la détention militaire illimitée contre qui que ce soit, où que ce soit dans le monde, et pour quelque raison que ce soit » (section 1021).
<< Lire Agoravox – NDAA : Obama élargit la loi d’exception au territoire US au lieu de fermer Guantanamo) >>
Ou encore lorsque des peuples d’Europe refusent l’Union Européenne par référendum (Français, Hollandais et Irlandais) et que les politocards « représentants du peuple » repassent par la voix parlementaire pour faire voter les textes similaires qui avaient été refusés.
La démocratie oui, mais à géométrie variable, comme toujours !
<< Voir la conférence de François Asselineau (UPR) : La construction européenne est-elle encore démocratique ? >>
NOTE : Le Covid-19 a révélé les dérives autoritaires de nos gouvernements avec l’instauration du pass vaccinal, les restrictions, et de la vaccination obligatoire (avec peu d’efficacité sur le plan sanitaire) créant la ségrégation et la division de la société. On a pu voir les répressions des manifestants, par des tirs à balle réelle aux Pays-Bas, un président qui “emmerde” une partie des français et envoie les blindés de la gendarmerie, mais le point culminant a été au Canada, ou Justin Trudeau a ordonné de bloquer les comptes bancaires des manifestants opposés au pass vaccinal. Il va de soi que la prochaine étape sera la création du portefeuille d’identité numérique européen que souhaite mettre en place la Commission Européenne et le World Economic Forum. Ainsi les opposants au mondialisme pourront voir leur portefeuille “désactivé”. Le crédit social version occidentale.
En somme, nous vivons en plein dans les 5 principes de la propagande de guerre décrits par le journaliste belge Michel Collon :
1 – Cacher les intérêts (politiques, énergétiques, géostratégiques)
2 – Cacher l’histoire (ingérence américaine et européenne)
3 – Diaboliser l’adversaire (la Russie)
4 – Toujours se présenter comme défendant les victimes (agir au nom de l’humanitaire, la démocratie et les droits de l’Homme)
5 – Monopoliser le débat et empêcher les opinions adverses
La Crimée, première étape d’une dislocation ?
L’Ukraine est en voie de dislocation. Déjà, les contestations dans le sud-est de l’Ukraine se multiplient – manifestations à Odessa, Donetsk, Kharkiv et dans d’autres villes de la partie russophone du pays. Là-bas, on ne reconnaît pas les nouvelles autorités de Kiev et on n’hésite pas à hisser le drapeau russe sur les bâtiments administratifs. La partition du pays n’est pas loin. Progressivement, deux Ukraines se forment : une Ukraine tournée vers l’Ouest et une autre vers l’Est.
Après le coup d’État de Kiev, l’unité du pays ne repose plus que sur une brindille en feu.
L’Ukraine souveraine, unie et indépendante n’est plus qu’un mythe. Soit elle tombe du côté atlantiste, soit elle tombe du côté russe, quitte à ce qu’au final, le pays finisse divisé entre les deux belligérants (USA/Russie).
NOTE : Au moment où j’écris ces lignes, le président russe, Vladimir Poutine, non content d’avoir massé son armée à ses frontières et en Crimée (maintenant intégrée à la Russie), a reconnu l’indépendance des deux républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk, alors que des combats sont toujours en cours dans l’Est de l’Ukraine. Rajoutons cela, le déploiement des forces de l’OTAN ainsi que de milices néo-nazies ukrainiennes, comme Centuria et le régiment Azov dans ce pays meurtri par la guerre, la misère, et la corruption ; mélangez le tout et vous avez un cocktail explosif qui peut se transformer en une conflagration nucléaire.
Vers une escalade guerrière
Entre temps, les États-Unis menacent de geler les avoirs russes et d’isoler la Russie à l’international si elle ne retire pas ses troupes en Crimée. Les nouvelles autorités ukrainiennes mettent l’armée en état d’alerte face à « l’invasion russe ». La Russie, de son coté, menace de provoquer un krash économique aux États-Unis en cas de sanctions et dénonce le coup d’État anticonstitutionnel de Kiev.
Les vieux démons de la guerre froide resurgissent.
Une escalade militaire sur le continent européen serait une pure folie. Elle plongerait le monde dans des heures plus ténébreuses que celles du passé.
Le hasard de l’histoire voulut que la Crimée soit exactement l’endroit où furent signés les accords de Yalta où les 3 grandes puissances (USA, Angleterre, et URSS) se répartirent le monde. Le destin est revanchard.
À qui profiterait une telle escalade ?
Il se trouve que les États-Unis traversent la crise la plus importante de leur histoire :
Une dette colossale et irremboursable avec plus de 60 000 milliards de $ de dettes (voir la dette US en temps réel : http://www.usdebtclock.org/).
NOTE : Aujourd’hui, en ce mois de février 2022, la dette des USA s’élève à plus de 86 500 milliards de $ (dette publique et dette privée). Autant dire qu’elle est irremboursable et qu’elle va conduire à une nouvelle crise économique.
En 2013, 47,6 millions d’Américains (chiffre officiel, soit 15 % de la population) vivent avec des tickets de rationnement du Supplemental Nutrition Assistance Program (Programme d’Aide à la Nutrition Supplémentaire). Non, on n’est pas dans un pays du tiers-monde mais aux États-Unis, (première puissance économique mondiale).
Le dollar ne repose que sur une planche à billets n’ayant plus aucun rapport avec la richesse réelle, « grâce » au Quantitative Easing 4 (QE4) de la Réserve Fédérale.
Le traficotage des chiffres du chômage américain nous font croire qu’il est de 6,6%, alors qu’en réalité il est au moins de 20 %, selon Olivier Delamarche (voir la vidéo BFMTV).
Quand les banquiers des différentes firmes américaines commencent à se suicider, la reprise économique peut se faire attendre.
En bref, le système est au bord de l’effondrement !
Oncle Sam serait-il prêt à relancer l’économie par la guerre ?
La solution a déjà été employée durant la Seconde Guerre mondiale, suite à la crise de 1929. Une relance économique qui aura coûté 50 millions de morts.
05 mars 2014.
MISE À JOUR : Dans la nuit du 23 au 24 Février 2022, Vladimir Poutine a lancé une opération militaire en Ukraine, plusieurs villes ont été la cible de bombardements notamment les infrastructures militaires. Les forces armées russes ont pénétré le territoire ukrainien et se sont emparés de plusieurs villes dans l’Est de l’Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zenlensky a rompu ses relations diplomatiques avec la Russie, et a déclaré qu’il allait distribuer “des armes à tous ceux qui voudront défendre le pays”. Les États-Unis et leurs alliés condamnent cette invasion, et prévoient des sanctions économiques ainsi qu’un isolement de la Russie sur le plan international.
L’escalade guerrière vient d’entrer dans une nouvelle phase.
24 février 2022.