Il est de plus en plus inquiétant de voir un grand nombre de services publics et d’entreprises informatiser absolument toute leur activité en la centralisant systématiquement et constater ensuite des bugs catastrophiques comme celui-là ou celui du logiciel de paiement de l’armée ou tout simplement les pannes récurrentes observées à la Poste, obligeant les bureaux à fermer des journées entières ! Il est certes intéressant d’utiliser l’informatique qui simplifie la vie, il faut bien le dire, mais si c’est pour se retrouver avec un service beaucoup plus fragile qui risque de sauter à n’importe quel moment, il faudra revoir tout ça sérieusement.
Le scandale révélé par L’Express risque de faire du bruit.
Des erreurs informatiques ont conduit Pôle Emploi à verser un milliard d’euros de trop à des centaines de milliers de demandeurs d’emploi.
Au premier semestre, Pôle Emploi a généré un million de « bugs » et autres erreurs de calculs qui ont eu pour conséquence le versement indu d’un milliard d’euros aux indemnisés du service public de l’emploi. Cela représente une hausse des trop-perçus de 36% par rapport à l’an dernier. Rapportée au nombre de demandeurs d’emploi, la somme représente une moyenne de 456 euros.
Demande de remboursement
Et bien sûr, quand trop d’argent est versé à un bénéficiaire, Pôle Emploi lui en réclame le remboursement, ce qui n’a rien d’évident : bien souvent, les sommes versées ont déjà été dépensées. L’organisme doit essuyer des pertes à hauteur de 400 millions d’euros, qui vont dégrader des comptes qui ne sont pas déjà en grande forme.
Colère des indemnisés
L’incompréhension et la colère prévalent aujourd’hui chez les demandeurs d’emploi touchés par ces demandes de remboursement. Mais au lieu de faire profil bas, Pôle Emploi renvoie la faute… sur les chômeurs, accusés de mal remplir leurs déclarations en fin de mois et de ne pas fournir les bons justificatifs. C’est sur la base de ces informations que Pôle Emploi verse des avances de paiement.
OLIVIER SANCERRE – Économie Matin