Si cette fraude était confirmée, elle éclabousserait de façon scandaleuse le parti de Marine Le Pen. Il est vrai que cette structure politique ne s’embarrasse plus de telles considérations puisque les prétendues valeurs morales et conservatrices qu’elle est censée incarner ont été depuis longtemps remisées au grenier. N’est-ce pas Philippe Péninque, ami intime du parjure Cahuzac qui a conseillé ce dernier à soustraire sa fortune à l’impôt et à la planquer ailleurs que dans leur propre pays qu’ils prétendent aimer et défendre ? Il est vrai aussi que l’accusateur de cette pauvre Aurélia Beigneux est le produit manufacturé d’un parti qui n’a guerre fait mieux. Il n’est que de lire le pamphlet de Dalongeville “Rose mafia” pour se rendre compte de l’énormité des pratiques souterraines des membres de ce gang. Voilà pourquoi la contribution de Simone Weil, à travers sa Note sur la suppression générale des partis politiques, [lire ici ] est plus que jamais d’actualité et devrait être lue par le plus grand nombre.
Prompt à dénoncer une prétendue politique d’assistanat, le Front national a été ciblé par le président PS du Département du Pas-de-Calais, évoquant le cas d’un(e) élu(e) de l’assemblée percevant indûment le Revenu de solidarité active (RSA).
Notre enquête aboutit à une adjointe au maire héninoise… qui se défend d’avoir triché.
L’adjointe aux affaires sociales du maire Front national Steeve Briois, élus ensemble en mars 2014, serait ciblée dans un dossier de contentieux pour fraude au RSA à la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Pas-de-Calais. Selon nos informations, Aurélia Beigneux n’aurait pas mentionné ses indemnités d’élue (environ 700 € par mois) lors de quatre déclarations trimestrielles, jusqu’au moment où la représentante du canton d’Hénin-Beaumont 2 a été élue au conseil départemental, en avril 2015. Elle aurait aussi mentionné une situation maritale et une adresse inexactes.
La « distorsion » entre les déclarations de ressources et les revenus a amené dans un premier temps les services de la CAF, qui paye les prestations, à alerter ceux du Département, financeur du dispositif du RSA. D’où une mise en cause pour le moins inattendue, au détour d’une phrase du président du Département, lors de la séance plénière du 23 novembre. À l’occasion de l’examen du règlement départemental de l’aide sociale, Michel Dagbert avait démenti l’absence de contrôles et de récupération des sommes parfois indûment perçues par des bénéficiaires des aides sociales. Le regard tourné vers les bancs du Front national, le président PS s’était bien gardé de désigner « la personne » concernée. Sollicité, il n’a pas souhaité en dire plus.
Pour le FN, « il n’y a rien à dire »
Aurélia Beigneux répond qu’elle « n’a pas perçu indûment le RSA. Si c’était le cas, ce serait scandaleux ». Tout en admettant avoir touché le RSA après avoir quitté un emploi en région parisienne au moment de venir s’installer à Hénin-Beaumont. « Mon employeur a refusé une rupture conventionnelle », explique-t-elle, avant de couper court.
L’élue occupe la fonction de vice-présidente du centre communal d’action sociale (CCAS) d’Hénin-Beaumont, en charge de l’instruction des dossiers de demande du RSA. Pouvait-elle ignorer que si elle peut cumuler (à la marge) le RSA et son indemnité d’élue (qui s’assimile à un salaire imposable), elle a l’obligation de le déclarer à la CAF ? José Évrard, président du groupe FN au Département, tente d’éteindre l’incendie : elle n’aurait perçu le RSA que « pendant deux ou trois mois. Et c’était compatible (avec l’indemnité d’élue) car il y avait un plafond qu’elle ne dépassait pas. Si son travail était bien fait, il n’y a rien à dire ».
Le président du conseil départemental vient d’écrire à l’intéressée ainsi qu’au maire d’Hénin-Beaumont pour les informer des suspicions de fraude. Si elle est finalement avérée, la CAF demandera un remboursement des versements indus, plus des pénalités administratives. Et le Département, s’il le juge utile, pourra engager des poursuites pénales.
La Voix du Nord